Le blâme
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– valeurs morales du bien et du mal : honnêteté/malhonnêteté, courage/lâcheté, solidarité/égoïsme, fidélité/trahison, etc. ;
– valeurs esthétiques du beau et du laid ;
– valeurs intellectuelles ou spirituelles du vrai et du faux : authenticité/facticité, naturel/artificiel, original/copie, etc.
Toutes ces valeurs peuvent varier selon les individus, les
peuples, les cultures, les époques. Ainsi, alors
qu'elles sont affirmées de manière absolue et
objective, elles sont en fait relatives et
subjectives.
L'expression du blâme peut être plus ou moins
virulente : de la simple remontrance à l'insulte ou
à l'injure.
L'emploi des superlatifs et des comparatifs d'infériorité, comme celui des modalités exclamatives et interrogatives, permet également de rendre le discours plus expressif et de souligner l'indignation ou la colère du locuteur. Par ailleurs, les procédés du registre polémique, comme l'ironie, sont également souvent au service du blâme.
De même, la caricature se présente souvent comme un blâme hyperbolique.
D'autres genres peuvent utiliser l'expression du blâme quand il s'agit de faire une critique morale ou sociale : ainsi en est-il dans les maximes (courtes sentences qui énoncent un principe moral), les portraits-charges (portraits à forte charge satirique ou caricaturale), les apologues (bref récit à visée morale), les discours politiques, etc.
Les moralistes du XVIIe siècle, comme Jean de La Fontaine dans ses Fables (1668, 1678 et 1694) ou Jean de La Bruyère dans Les Caractères (1688), l'ont fréquemment utilisé pour dénoncer un vice ou un défaut.
Au XVIIIe siècle, les oeuvres des philosophes des Lumières relèvent du genre du blâme dans leur volonté de dénonciation. C'est le cas, par exemple, lorsque Jean-Jacques Rousseau, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), cherche à dénoncer le principe de la propriété comme étant à l'origine de l'inégalité.
Aujourd'hui, les campagnes d'information, pour lutter contre certains usages ou comportements dangereux (vitesse au volant, alcoolisme, tabagisme, etc.), utilisent aussi les procédés du blâme.
Le blâme est un acte de langage subjectif et
relatif selon les valeurs de référence du
locuteur, à visée argumentative, qui, à
l'inverse de l'éloge, cherche à
dévaloriser quelqu'un ou quelque chose.
Ainsi, il utilise différents procédés
de style dont le but est la mise en relief de la
condamnation et de l'indignation du locuteur.
Les moralistes français du XVIIe
siècle (La Fontaine, La Bruyère) lui
ont donné ses lettres de noblesse. On le rencontre
dès qu'il s'agit de dénoncer une situation
(campagne contre l'alcool au volant, par exemple) ou de
critiquer quelque chose (critique de films, etc.).
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