1. Les conquêtes des républicains
a. La conquête du pouvoir
En 1870, le pays n'est pas majoritairement
républicain. Il faut donc convaincre les Français.
Peu à peu, lors des élections, les
républicains remportent la majorité. Toutefois, il
faut attendre 1875 pour que la France se dote d'une constitution
dans laquelle apparaît le titre de
« président de la
République » et 1879, pour qu'un
républicain occupe cette fonction.
b. La conquête des consciences et les conquêtes
extérieures
Les républicains, par des lois sociales et scolaires
(rôle de Jules Ferry), gagnent peu à peu la
confiance des Français (les instituteurs deviennent les
« hussards noirs » de la
République). Ils se présentent comme des hommes de
paix (par opposition aux bonapartistes) et comme les garants des
acquis de la Révolution française (par opposition
aux royalistes). Des hommes d'ordre aussi, capables de mater les
revendications ouvrières excessives (grèves dures,
mais surtout la Commune en mars 1871 qui
s'achève par la Semaine sanglante).
Les républicains lancent ensuite la France dans la course
aux colonies pour trouver des débouchés aux
productions de la métropole, obtenir des matières
premières bon marché et pour réaliser
l'œuvre civilisatrice dont ils se sentent les principaux
acteurs face aux monarchies européennes.
2. La République résiste aux crises et organise sa
défense
a. La République stabilisée
De 1871 à 1914, plusieurs crises graves ont lieu
en France. Mais si elles laissent des traces profondes dans les
mémoires, elles ne permettent pas aux opposants de
renverser le régime. Sur fond de crise économique
et d'antiparlementarisme, la crise boulangiste se termine par la
fuite du général Boulanger qui devait renverser le
régime. Les scandales financiers sont résolus mais
encouragent l'antiparlementarisme. Enfin, l'affaire Dreyfus
révèle l'antisémitisme d'une partie de la
population mais aussi l'obstination de certains (surtout des
républicains) à défendre la dignité
de l'individu et la démocratie.
b. Les réformes du début du siècle
Au début du XXe siècle, les
radicaux, au gouvernement, décident de séparer
l'Eglise de l'Etat. C'est la mise en place de la
laïcité. En 1905, une loi préparée
par E. Combes vise à séparer la religion et
l'Etat. Le gouvernement favorise les écoles publiques et
refuse d'aider ou de payer les hommes d'Eglise.
Enfin, alors que les opposants (royalistes et bonapartistes) sont
désormais très minoritaires, les
républicains ont réussi à rompre l'isolement
diplomatique de la France (alliance avec la Russie et avec
l'Angleterre). Le pays, fidèle au régime et
influencé par le nationalisme, est prêt à
entrer en guerre pour récupérer les provinces
perdues tracées en noir sur les cartes dans les
écoles de la République.
L'essentiel
En 1870, Napoléon III perd la guerre contre la Prusse. A
Paris, le régime s'effondre : la République est
proclamée le 4 septembre 1870. Mais la tâche des
républicains est rude : le pays est envahi et est
plutôt favorable aux monarchistes. Une fois la paix
signée (traité de Francfort en 1871 avec la perte
de l'Alsace-Lorraine), ils doivent donc convaincre les
Français que la république est le meilleur
régime possible.
Cette tâche réalisée, les
républicains lancent la France dans la course aux
colonies et renforcent le régime qui résiste aux
crises. Enfin, ils mettent en place la laïcisation de
l'Etat et trouvent des alliés à la France pour se
protéger de la menace allemande.