Les structures de l'industrialisation - Maxicours

Les structures de l'industrialisation

1. Le monde de l'usine
a. Le passage au « factory system »
Les lieux de production étaient traditionnellement dispersés, s'appuyant sur une main-d'œuvre rurale bon marché qui trouvait dans cette activité un complément à ses revenus agricoles. Par exemple en Alsace, le filage se faisait en usine, et le tissage dans les fermes alentour. Cette activité concernait surtout le textile. Le besoin de productivité entraîne cependant la création de machines plus puissantes et plus grandes qui nécessitent une force motrice plus importante, comme celle que procure la machine à vapeur. On concentre donc désormais les ouvriers et les machines dans des usines (« factories »).
Ces usines s'agrandissent au cours du siècle jusqu'à devenir des « villes-usines » où se concentrent à la fois le lieu de production, mais aussi la recherche, le conditionnement et les transports, parfois les lotissements ouvriers et leurs loisirs, les écoles et les boutiques. C'est par exemple le cas de l'usine Krupp d'Essen qui regroupe plus de 70 000 ouvriers à la fin du siècle, ou celle de Schneider au Creusot.
b. La concentration des entreprises
Les besoins en liquidités débordent rapidement les moyens d'une seule famille, cadre sur lequel s'appuyaient les entreprises de la première révolution industrielle. Dans le Nord par exemple, chaque puits de mine pouvait être exploité par une seule famille bourgeoise.
Désormais, la concurrence et les besoins en capitaux entraînent un regroupement des sociétés (concentration). Il peut s'agir de concentration horizontale, par laquelle les sociétés absorbent ou s'allient avec une société de même nature, comme dans le cas des « trusts » américains ou des « konzern » allemands. Par exemple au début du XXe siècle, General Motors assimile ainsi les sociétés Cadillac, Oldsmobile, Chevrolet... Un secteur est ainsi parfois contrôlé par quelques sociétés qui se partagent le marché (oligopole). Aux Etats-Unis, quelques « rois » dominent les secteurs nouveaux, comme Rockefeller pour le pétrole, Edison pour l'électricité et ses applications (Continental Edison) ou Vanderbilt pour le chemin de fer.
La concentration est aussi verticale, comme Krupp en Allemagne qui possède des mines de fer et de charbon, dont le produit est utilisé dans ses usines sidérurgiques, lesquelles fournissent l'acier employé dans les usines d'armement, de matériel roulant et les chantiers navals Krupp.
Enfin, ces entreprises diversifient leurs sources d'approvisionnement, et tentent de s'implanter sur de nouveaux marchés, développant ainsi une stratégie multinationale. La compagnie américaine United Fruit contrôle par exemple des plantations en Amérique centrale.
c. La mécanisation
Les machines jouent un rôle de plus en plus important dans les usines. Alors qu'au début du siècle leur rôle était de rendre plus efficace l'activité humaine, elles deviennent de plus en plus le centre de l'activité, l'homme n'étant plus qu'un rouage parmi d'autres. C'est le cas dans le système tayloriste mis au point au début du siècle par l'ingénieur Taylor et appliqué par Ford dans ses usines automobiles, puis dans les industries de pointe dans les années 1920 et 1930, avant de devenir le modèle de production industrielle.
Ce système repose sur le chronométrage des tâches accomplies par les ouvriers, qui sont répartis le long d'une chaîne mécanique qui évite tout geste superflu. Les produits ainsi réalisés sont standardisés et produits en masse, ce qui permet des gains considérables de productivité. La division du travail (en atelier) et la spécialisation des ouvriers transforment également les rapports sociaux au sein de l'entreprise : les ouvriers spécialisés dans une tâche unique ne contrôlent plus le processus de fabrication, d'où le recours à des techniciens qualifiés.
Des études de marché (qui se développent durant la crise de 1929) et la publicité encouragent une consommation de masse, corollaire indispensable de la production de masse des entreprises.
2. De nouveaux acteurs
a. L'origine du capital
A l'origine de la concentration peut se trouver également une banque, dont la stratégie est de développer des activités porteuses. Par exemple au Japon, les grands groupes comme Mitsui ou Mitsubishi (zaibatsus) sont construits autour de banques d'affaires et réalisent des activités diverses : chantiers navals, électricité, sidérurgie. Des banques de dépôts comme la Société générale en France, peuvent aussi jouer désormais un rôle économique important en investissant l'argent de leurs clients dans des entreprises.
Les sociétés deviennent progressivement des sociétés anonymes par actions. Contre un dividende sur les progrès de l'entreprise, des actionnaires apportent un capital nouveau qui permet à celle-ci de se moderniser et de développer ses activités. La bourse où sont cotées ces valeurs joue donc un rôle croissant dans les flux économiques. D'ailleurs les crises sont de plus en plus liées aux fluctuations des cours (la crise de 1929 avec le « Jeudi noir » en est le meilleur exemple).
b. Le rôle de l'Etat et des syndicats
L'Etat peut jouer plusieurs rôles importants : celui de régulateur de l'économie en intervenant par la législation dans les négociations salariales (accords Matignon en 1936) lors de conventions collectives, ou en limitant le pouvoir des entreprises comme dans la loi anti-trust américaine de 1890 (Sherman Act).
Il peut intervenir aussi en soutenant l'activité par les taux d'intérêts, la monnaie ou les douanes. Enfin il peut jouer un rôle d'entrepreneur, soit en créant des entreprises (société pétrolière en Italie) dans les secteurs novateurs aux investissements lourds et hasardeux ou qui ont un intérêt stratégique, soit en créant des emplois comme lors du New Deal entre 1932 et 1940 aux Etats-Unis.
La reconnaissance du droit syndical et de grève entraîne la naissance d'un partenaire nouveau dans l'entreprise, par exemple à travers les délégués syndicaux.
L'essentiel

La seconde révolution industrielle qui s'épanouit dans la seconde moitié du XIXe siècle s'accompagne de transformations technologiques, et bouleverse également les structures de l'industrie. Les entreprises doivent évoluer pour produire davantage, gagner en productivité et en efficacité. Un nouveau type de sociétés apparaît alors, ainsi qu'un mode différent de production, comme le taylorisme. De nouveaux acteurs interviennent pour réguler ou faire évoluer le système économique.

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