Le bilan matériel de la Seconde Guerre mondiale - Maxicours

Le bilan matériel de la Seconde Guerre mondiale

1. De lourdes pertes matérielles
a. Les destructions directes
Les bombardements, les sabotages et la politique de la terre brûlée ont causé des pertes matérielles sans précédent. On estime qu'en Union soviétique, six millions de maisons ont été détruites. La Yougoslavie a perdu la moitié de son cheptel. En Allemagne, 70 % des immeubles de la Ruhr sont détruits. La France a perdu 80 % de ses installations portuaires, les 3/4 de ses locomotives et la moitié de ses wagons. Certes, ces destructions affectent différemment les belligérants : les principaux pays touchés sont, par ordre décroissant, l'Union soviétique, l'Italie, le Japon, la France (qui a subi les effets de l'invasion allemande puis ceux de la Libération), le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les Etats-Unis, dont le territoire n'a pas été affecté par des combats directs, restent à l'écart de ce triste palmarès.
b. Les effets du pillage économique allemand
Aux conséquences des destructions, il faut ajouter les effets du pillage par l'Allemagne des territoires qu'elle a conquis. Par exemple, la convention d'armistice imposée à la France prévoit le versement d'une indemnité d'occupation : la France doit ainsi payer l'entretien des troupes allemandes qui l'occupent ! En moyenne, sur la durée de l'occupation, cette indemnité représente 400 millions de francs-or par jour, somme permettant d'entretenir près de 10 millions d'hommes de troupes. Ainsi, c'est la France qui, contrainte et forcée, a payé une part essentielle de l'effort de guerre allemand. Il convient d'y ajouter les prélèvements en nature : 32 % des automobiles, 50 % de la flotte marchande, 20 % du parc de locomotives, 87 millions de bouteilles de champagne, 690 000 chevaux, 3 millions de tonnes de blé, etc.
Les autres pays occupés, comme la Pologne, ont subi les mêmes prélèvements, permettant ainsi à la population allemande de conserver le plus fort niveau de vie du monde jusqu'en 1944 et facilitant sans doute le redressement de l'économie allemande au lendemain du conflit.
2. Le financement de la guerre et ses conséquences
a. Des finances publiques dévastées
Si les dommages directs du conflit s'élèvent à 2 000 milliards de dollars, il faut y ajouter les 1 100 milliards de dépenses militaires. Pour financer leur effort de guerre, les Alliés ont massivement recouru à l'emprunt public mais aussi à l'augmentation de la masse monétaire. On estime que les Etats-Unis ont consacré jusqu'à 45 % de leur richesse nationale aux dépenses militaires. Le Royaume-Uni a été contraint – comme de nombreux autres pays européens – à liquider une bonne partie de ses avoirs à l'étranger pour financer son effort de guerre. Jusqu'à l'entrée en guerre des Etats-Unis, ceux-ci ont ainsi pu aisément récupérer des actifs internationaux importants, à commencer par des avoirs américains détenus par des Européens sur le territoire des Etats-Unis. Chaque pays a dû augmenter sa pression fiscale pour financer en partie la guerre : l'impôt sur le revenu augmente ainsi de 20 à 40 % dans les pays européens, l'Italie met en place une taxe sur les mariages et les Etats-Unis un « impôt pour la victoire ».
b. Le développement de l'inflation et la contraction du commerce international
Le recours à l'endettement public et les besoins énormes des Etats causent une inflation considérable. On estime ainsi que la dette britannique passe de 7 milliards de livres en 1939 à 22,5 milliards en 1945, la dette publique américaine explose de 46 à 263 milliards de dollars. La hausse des prix oscille donc entre 30 et 40 % aux Etats-Unis entre 1941 et 1945, entre 100 et 132 % pour le Royaume-Uni et elle est de 250 % pour l'Italie.
Une autre conséquence est la contraction du commerce international. La guerre a interrompu les relations commerciales traditionnelles. Ainsi la France était, avant 1939, le premier acheteur du Royaume-Uni, et réciproquement. Du fait de l'occupation allemande, les échanges entre les deux pays sont totalement interrompus, les privant tous deux de ressources indispensables. On estime que les importations britanniques baissent de 38 % entre 1938 et 1945 (matériel militaire inclus) et que les exportations baissent, dans le même intervalle, de 54 %.
L'essentiel

La Seconde Guerre mondiale n'a épargné que peu de pays. Si certains ensembles continentaux ont pu rester à l'abri des combats et donc, de leurs conséquences directes, tous les pays ont eu à en subir les effets indirects, sous forme de finances publiques dévastées et de développement de l'inflation avec une contraction du commerce mondial.

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