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Les nouvelles couches sociales

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1. Une élite nouvelle
a. Une classe dirigeante transformée
Grâce aux révolutions industrielle, financière et commerciale du XIXe siècle, la bourgeoisie renforce son influence économique. Elle tend également à dominer politiquement les pays d'Europe de l'Ouest (depuis la Révolution française en France par exemple). Cependant, cet aspect du pouvoir lui échappe en partie : en Allemagne par exemple, les junkers prussiens (grands aristocrates terriens) continuent à dominer la vie politique et militaire comme les magnats en Hongrie. Même en Europe de l'Ouest, la noblesse demeure aussi le symbole d'un art de vivre raffiné, d'un grand prestige social et possède toujours une influence prédominante dans les cercles politiques et militaires.

C'est pour cela que des alliances matrimoniales unissent la haute bourgeoisie, composée de grands industriels, commerçants ou banquiers, avides de reconnaissance sociale et l'ancienne noblesse, poursuivant ainsi des stratégies d'union initiées au XVIIIe siècle. Les familles Schneider en France ou Krupp en Allemagne s'unissent avec de puissantes familles nobles.
Cette fusion entre anciennes et nouvelles élites se voit également dans les activités et les valeurs défendues par chacun des deux groupes qui se rejoignent au cours du XIXe siècle. La bourgeoisie se caractérisait surtout par son activité économique et sa volonté de réussite individuelle et matérielle alors qu'il était interdit aux nobles de travailler sous peine de déroger (perdre sa qualité de noble). Les valeurs bourgeoises sont l'épargne, la sobriété, le refus de se donner en spectacle, symbolisé par le costume sombre accompagné d'un haut-de-forme porté par les hommes. Au contraire l'aristocratie appréciait les fêtes somptueuses et le jeu. La haute société du XIXe siècle mélange ces deux visions contradictoires du monde, autant que les deux groupes sociaux.

b. Les « couches nouvelles » (Gambetta)
L'émergence d'une classe moyenne est aussi caractéristique du XIXe siècle. Grâce à l'essor d'Etats modernes se développe une administration importante qui touche des secteurs nouveaux comme l'éducation en France. La révolution médicale (innovations de Pasteur dans la deuxième moitié du XIXe siècle) entraîne l'augmentation du nombre des médecins, et les cadres d'entreprises (ingénieurs) sont de plus en plus nombreux. Avocats et commerçants font aussi partie de ce groupe disparate sur le plan des revenus et du statut social.
Cette classe moyenne a une importance considérable, car sa situation correspond souvent à une promotion sociale, ce qui la rend redevable à l'égard des Etats, et en particulier les Etats libéraux qui favorisent l'enseignement et privilégient les qualités individuelles sur la naissance. Ce sont ces classes à mi-chemin entre monde ouvrier et bourgeoisie qui forment donc le socle des démocraties et garantissent la pérennité de ces régimes. C'est pourtant une classe fragile, en particulier dans sa « frange inférieure » qui peut être rejetée, « déclassée » vers le monde ouvrier dont elle est issue. Cette situation se rencontre parfois dans les années 1920 et 1930, faisant d'une partie de cette classe moyenne (commerçants, artisans, fonctionnaires) une clientèle électorale de choix pour les mouvements comme le fascisme ou le nazisme.
2. Les classes laborieuses
a. Des campagnes bouleversées
Le monde rural reste inchangé dans l'Europe du Sud et de l'Est jusque dans les années 1920 ; il demeure peu modernisé, parfois encore enclavé et dominé par de grands propriétaires terriens nobles pour lesquels la propriété de la terre est plus importante que son rendement et qui ne favorisent donc pas l'innovation.
Cependant, des bouleversements se font jour au cours de la première moitié du XXe siècle : une mécanisation des activités agricoles favorisée par une bourgeoisie urbaine ou bien des bouleversements liés aux transformations politiques (révoltes ou révolutions des années 1918-1921 et collectivisation en URSS dans les années 1930).
En Europe de l'Ouest, la bourgeoisie joue un rôle actif dans la révolution agricole du XVIIe siècle et elle remplace souvent un monde aristocratique contraint d'abandonner ses terres (biens nationaux lors de la Révolution française). Le « maître » bourgeois se substitue alors simplement à l'ancien seigneur.
Les transformations importantes subies alors par les campagnes sur le plan économique (modernisation, mécanisation, fin du travail à domicile) entraînent aussi un basculement du poids démographique entre villes et campagnes à travers l'exode rural. Cela crée parfois des tensions comme aux Etats-Unis dans les années 1920 où les ruraux se sentaient dépossédés de « leur » propre pays au profit d'une population urbaine désormais plus nombreuse (réaction américaniste). Les paysans ou les ouvriers agricoles qui partent vont alors rejoindre les rangs des ouvriers d'usines ou des domestiques (Bécassine).
b. La naissance d'un monde ouvrier
Mais la classe sociale la plus nombreuse est celle des ouvriers. Disparate, elle regroupe à la fois les artisans des vieux métiers possesseurs de leur machine et capables d'agir sur le processus de fabrication et les ouvriers de la grande usine « spécialisés » à n'accomplir qu'une tâche simple et répétitive (en particulier dans le cadre des très grandes entreprises).
Progressivement cependant se forme une véritable « classe ouvrière » (terme marxiste) aux conditions de vie difficiles : problèmes de logements, souvent localisés au dernier étage des immeubles ou dans les interstices urbains (terrains vagues autour des Champs-Elysées à Paris) comme dans des quartiers bien définis (« Slums » des villes anglaises, quartiers est de Paris).
L'Etat n'intervient pas pour aider cette population, qui ne bénéficie pas de droits politiques spécifiques (le droit de grève en France date de 1864 seulement, le droit syndical de 1884) ni de droits sociaux (les allocations invalidité ou vieillesse ne sont installées que dans les années 1880 en Allemagne, pays très en avance sur le reste de l'Europe dans ce domaine). Le premier travail réglementé est celui des femmes et des enfants puis au tournant du siècle, la plupart des pays européens se dotent d'une législation sociale protégeant les ouvriers et limitant le temps de travail. Certains bénéficiaient pourtant d'avantages importants, lorsqu'ils étaient employés par les grandes firmes modernes comme celles de Schneider ou Michelin en France. Le patron, paternaliste, leur octroyait alors un environnement plus favorable que celui de leurs homologues des grandes villes (école, mutuelle, logement), en contrepartie d'une obéissance absolue.
La situation des ouvriers (conditions de travail, niveau de vie) s'améliore à la fin du siècle sous la double pression de l'Etat (et des partis de gauche comme les socialistes ou les radicaux en France) et des syndicats. Ce mouvement se poursuit après la Grande Guerre (1914-1918) en France par exemple lors du Front populaire (congés payés).
L'essentiel

L'industrialisation et l'urbanisation du XIXe siècle entraînent des bouleversements sociaux importants. De nouveaux groupes sociaux apparaissent ou renforcent leur rôle dans la société, comme la bourgeoisie et les ouvriers. Au contraire, la société d'Ancien Régime, rurale et dominée par la noblesse tend à disparaître. Cette évolution est cependant inégale selon les régions : si l'Ouest de l'Europe connaît une mutation sociale rapide, la transformation des sociétés est bien plus lente à l'Est et au Centre de ce continent.

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