La Russie en 1917
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- Connaitre les circonstances qui ont mené à deux révolutions successives, en Russie, en 1917.
- En 1917, après trois années de guerre, la Russie tsariste est déstabilisée par les échecs militaires, les difficultés de ravitaillement et l'agitation politique.
- L'autocratie tsariste dirigée par Nicolas II depuis 1894 est incapable de se réformer. Du reste, le tsar ne souhaite pas les réformes.
- Deux « révolutions » se succèdent en février et en octobre 1917.
- Ces révolutions successives mettent en place deux régimes différents : une République libérale et bourgeoise, puis un État socialiste dirigé par Lénine et les bolcheviks.
Le tsar Nicolas II Romanov (1894-1918) est l'héritier d'une longue tradition absolutiste selon laquelle le pouvoir royal est d'origine divine, donc incontestable. Le tsar gouverne seul depuis Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) et la noblesse et le clergé orthodoxe sont là pour le servir.

Malgré les alertes comme les assassinats politiques (Alexandre III en 1881, le ministre Stolypine en 1911), et la révolution de 1905, le tsarisme se révèle incapable d'évoluer.
La Douma (assemblée consultative) mise en
place en 1905 s'avère n'être qu'un
leurre : le tsar n'entend pas partager son pouvoir
et conserve le droit de gouverner par
oukases (décrets) sans la
consulter.
Le pays évolue pourtant. À
côté de la noblesse traditionnelle (et
parfois avec elle) se développe une
bourgeoisie d'affaire liée à l'essor
industriel et commercial que connaît la
Russie, en particulier dans l'Ouest (Russie
d'Europe, Ukraine, Pologne). Le monde russe est
toujours majoritairement rural et centré sur la
communauté paysanne, le Mir, même
si les moujiks (les paysans) n'ont plus
l'obligation d'y appartenir depuis 1911.
Les paysans, libres depuis 1861, manquent de terres. Cela peut entraîner la naissance de mouvements politiques (populistes de la fin du XIXe siècle).
La Russie s'urbanise cependant et voit la naissance d'un monde ouvrier parfois actif politiquement.
La guerre de 1914-1918, mal menée par des généraux peu adaptés aux nouvelles conditions de guerre, est mal vécue au front par les soldats, qui doivent résister héroïquement aux offensives allemandes et autrichiennes.
Les populations civiles urbaines connaissent aussi d'importants problèmes de ravitaillement et souffrent particulièrement durant l'hiver. Les carences du pays apparaissent alors, et le tsar, en prenant seul la tête des armées en août 1915, engage alors sa responsabilité directe dans les erreurs de stratégie et les difficultés russes.
L'assassinat de l'aventurier Raspoutine, qui dominait la cour impériale en décembre 1916, montre qu'une partie de la noblesse et de la haute bourgeoisie souhaite faire évoluer la situation. Mais cet assassinat prouve aussi que l'impératrice, d'origine allemande, est mal entourée : elle protégeait Raspoutine.
La population affamée des villes manifeste
son mécontentement à partir du
23 février 1917 à
Petrograd. Le 25 février, une grève
ouvrière générale éclate.
La seule réponse du tsar est la violence :
les troupes tirent sur la foule le
26 février. Mais une partie des troupes se
joint aux manifestants et aux grévistes.
La Douma refuse alors l'injonction du tsar de se
séparer et met en place un Comité
provisoire tandis qu'est constitué un
Soviet (conseil) des ouvriers et soldats. Des
soviets naissent alors un peu partout.
Enfin, le 2 mars 1917, est mis en place un gouvernement provisoire confié au prince Lvov. Nicolas II abdique le 3 mars.
Le régime tsariste n'existe plus, mais à sa place coexistent deux pouvoirs :
- le gouvernement provisoire qui est composé de bourgeois favorables à la démocratie de type occidentale ;
- le Soviet de Petrograd, plus révolutionnaire.
Les problèmes ne sont cependant pas réglés par le gouvernement provisoire et le Soviet.
Les libéraux au pouvoir souhaitent maintenir
leurs engagements avec les puissances de la
Triple-Entente et continuent la guerre. Au front, les
soldats refusent de plus en plus d'obéir aux
officiers et écoutent de façon croissante
les bolcheviks.
Les changements apportés sont avant tout
politiques. Mais les revendications économiques
d'une partie de la population ne sont pas prises en
compte.
De nombreuses oppositions naissent alors :
- les tsaristes qui n'acceptent pas la fin de l'ancien régime russe,
- les socialistes-révolutionnaires et les Mencheviks, majoritaires au Soviet de Petrograd
- les bolcheviks, dont les chefs comme Lénine rentrent alors d'exil.
Lénine lance début avril ses Thèses destinées à toucher le plus large public et à augmenter l'audience de son parti. Elles se résument autour du slogan « terre aux paysans, usines aux ouvriers, paix immédiate ».
Le gouvernement provisoire, quant à lui,
connaît une instabilité importante (Lvov,
puis Milioukov, et enfin Kerenski) et ses opposants
agissent : les bolcheviks lancent une
première offensive
– manquée – en juillet et
les royalistes en août (putsch Kornilov).
Dans les campagnes, l'agitation s'amplifie et les
paysans s'emparent des terres, sans attendre une
réforme agraire qui n'est pas une
priorité pour le gouvernement.
Les bolcheviks noyautent alors les soviets et organisent méthodiquement leur insurrection. Le 25 octobre dans la nuit, ils s'emparent des moyens de communication (poste) et des ministères, alors que le croiseur Aurore tire sur le palais d'Hiver.
Kerenski s'enfuit, un Conseil des commissaires du
peuple est mis en place, dirigé par
Lénine.
Les bolcheviks ont pris le pouvoir.
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