La révolution verte et les réformes agraires - Maxicours

La révolution verte et les réformes agraires

1. La mise en place des révolutions vertes
a. En Asie
En Inde, dès 1964, commence la révolution verte sous la direction de l'Etat qui met en place la première politique visant à aboutir à l'autosuffisance alimentaire du pays.
Il développe une politique d'achats de grains à prix garantis pour constituer des stocks de sécurité, mais aussi pour garantir un débouché aux agriculteurs qui sont donc encouragés à investir sans risquer de voir les prix des produits agricoles s'effondrer.
L'Etat met par ailleurs à la disposition des paysans des semences améliorées qui sont plus productives que les variétés traditionnelles et poussent plus rapidement ; cependant, elles sont moins robustes et plus gourmandes pour le sol.

Des vulgarisateurs vont dans les villages pour expliquer les nouvelles techniques de cultures en particulier l'irrigation. Ils proposent aussi des engrais chimiques subventionnés, des pesticides, mais pas la mécanisation car elle risquerait d'accentuer le sous-emploi.

A Taïwan, la révolution verte a voulu une agriculture performante tournée vers les marchés urbains et internationaux. C'est ainsi que les agriculteurs, propriétaires de leurs terres, ont produit du riz de 1962 à 1978 ; l'île a maintenant une production excédentaire.
De 1962 à 1978, les champignons « de Paris » et les asperges ont été favorisés ainsi que les fruits (melons, ananas, bananes, agrumes, fruits tempérés et raisins).

Depuis 1980, se sont ajoutés l'élevage (porcs, volailles, bovins et produits laitiers) et l'aquaculture qui est maintenant la première du monde.
Dans les autres pays asiatiques, les révolutions vertes ont développé en plus des fronts pionniers car les sols ne sont pas toujours propices à de hauts rendements : c'est le cas par exemple dans le Nord-Est de la Thaïlande mais aussi aux Philippines, en Indonésie et en Malaisie. Ces fronts pionniers remplacent l'essartage en voie de disparition et les petits paysans partent défricher et étendent ainsi le domaine cultivé.

b. En Amérique latine et en Afrique
La révolution verte en Afrique est aussi destinée à nourrir la population locale mais, sur ce continent, la marge d'action des paysans est faible car il faut accroître la production mais limiter le travail humain qui est rare. Il faut seulement s'appuyer sur de nouvelles espèces et variétés qui donnent une meilleure production.
Dans les régions qui acceptent la culture de céréales, le maïs s'est imposé au détriment du sorgho qui n'a pas bénéficié de la recherche agronomique des pays industrialisés.
Au Soudan, la révolution verte a permis de développer deux cultures associées économiquement : le maïs et le coton. La vente du coton permet d'acheter les engrais dont le maïs a besoin. Cette association s'est révélée très efficace.
Le modèle de l'Amérique latine repose aussi sur l'intensification des cultures mais en valorisant une culture tournée vers l'exportation c'est-à-dire le café, en Colombie par exemple. La modernisation culturale du café (variété Caturra venant du Brésil) a permis de faire pousser 5 fois plus de caféiers à l'hectare, mais il faut financer l'achat d'engrais, de pesticides, ce n'est donc pas favorable aux petits paysans car l'argent manque cruellement.
2. Des résultats nuancés
a. En Asie
Les choix stratégiques des Etats ont joué un grand rôle dans la réussite ou les échecs agricoles de certains pays. La priorité réelle donnée à l'agriculture a permis de réaliser des réformes agraires originales en Corée du Sud et à Taïwan : les paysans sont devenus des propriétaires intéressés aux résultats de leur exploitation. En Thaïlande, l'intensification réussie est dépassée maintenant par la diversification des productions, il en est de même en Chine post-maoïste et au Vietnam.
La fin des prélèvements sur les récoltes, des taxations abusives ou des monopoles d'Etat ont rendu l'Indonésie autosuffisante en riz.
Ces révolutions vertes n'ont réussi que parce qu'elles ont été épaulées par une politique des prix qui soutient la motivation ; l'espoir de gains importants pour les agriculteurs permet la mise en place d'un système de crédit et un esprit d'entreprise.
b. En Amérique latine et en Afrique
Les résultats sont plus médiocres. Les Etats n'ont pas consacré de budgets exceptionnels à l'agriculture, et ils n'ont pas opéré de profondes réformes agraires qui auraient redistribué la terre aux paysans pour développer des récoltes lucratives. La grande propriété foncière demeure malgré les nombreuses mais timides réformes agraires entamées depuis le début du XXe siècle. L'emploi rural s'est détérioré et a entraîné des révoltes de « paysans sans terre ».
En Afrique, le manque d'argent, les difficultés climatiques ou les gouvernements corrompus empêchent de mettre en place des révolutions vertes : au Soudan par exemple, le gouvernement veut imposer à la population un régime islamiste et utilise la faim comme arme alimentaire.
c. Les risques liés aux révolutions vertes
Tout d'abord, les risques écologiques se multiplient car il existe un décalage entre les transformations agricoles et la croissance démographique. Les premières usent rapidement les sols par le lessivage, le ruissellement et la seconde diminue les succès de ces révolutions.
Cependant, les risques écologiques sont considérés comme secondaires par les pays tropicaux.
Ensuite, certaines régions qui n'ont pas des cultures valorisées sont abandonnées : en Inde centrale, les millets n'ont pas connu de progrès alors qu'ils représentent la nourriture de base de cette immense région.
Les zones dépourvues d'irrigation voient stagner leurs récoltes en Afrique et en Amérique latine.
La modernisation culturale exige donc des capitaux et les conséquences économiques et sociales sont graves si les budgets nationaux sont insuffisants.

 

L'essentiel

Devant l'augmentation rapide de leur population, les pays du Tiers Monde doivent trouver des solutions pour nourrir ce surcroît d'habitants : il faut qu'ils améliorent l'agriculture soit par extension des terres cultivées, soit par le développement des rendements, soit les deux.
La révolution verte est donc une politique qui vise à faire face à la croissance démographique mais qui doit aussi procéder à des réformes agraires pour que les paysans sans terre ou les ouvriers agricoles sans travail puissent espérer une meilleure répartition de la propriété foncière ; cependant, les résultats sont mitigés.

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