La révolution verte et les réformes agraires
Il développe une politique d'achats de grains à prix garantis pour constituer des stocks de sécurité, mais aussi pour garantir un débouché aux agriculteurs qui sont donc encouragés à investir sans risquer de voir les prix des produits agricoles s'effondrer.
L'Etat met par ailleurs à la disposition des paysans des semences améliorées qui sont plus productives que les variétés traditionnelles et poussent plus rapidement ; cependant, elles sont moins robustes et plus gourmandes pour le sol.
Des vulgarisateurs vont dans les villages pour expliquer les nouvelles techniques de cultures en particulier l'irrigation. Ils proposent aussi des engrais chimiques subventionnés, des pesticides, mais pas la mécanisation car elle risquerait d'accentuer le sous-emploi.
A Taïwan, la révolution verte a voulu une
agriculture performante tournée vers les marchés
urbains et internationaux. C'est ainsi que les agriculteurs,
propriétaires de leurs terres, ont produit du riz
de 1962 à 1978 ; l'île a maintenant
une production excédentaire.
De 1962 à 1978, les champignons
« de Paris » et les asperges ont
été favorisés ainsi que les fruits
(melons, ananas, bananes, agrumes, fruits
tempérés et raisins).
Depuis 1980, se sont ajoutés l'élevage
(porcs, volailles, bovins et produits laitiers) et
l'aquaculture qui est maintenant la première du
monde.
Dans les autres pays asiatiques, les révolutions vertes
ont développé en plus des fronts pionniers car
les sols ne sont pas toujours propices à de hauts
rendements : c'est le cas par exemple dans le Nord-Est de
la Thaïlande mais aussi aux Philippines, en
Indonésie et en Malaisie. Ces fronts pionniers
remplacent l'essartage en voie de disparition et les petits
paysans partent défricher et étendent ainsi le
domaine cultivé.
Dans les régions qui acceptent la culture de céréales, le maïs s'est imposé au détriment du sorgho qui n'a pas bénéficié de la recherche agronomique des pays industrialisés.
Au Soudan, la révolution verte a permis de développer deux cultures associées économiquement : le maïs et le coton. La vente du coton permet d'acheter les engrais dont le maïs a besoin. Cette association s'est révélée très efficace.
Le modèle de l'Amérique latine repose aussi sur l'intensification des cultures mais en valorisant une culture tournée vers l'exportation c'est-à-dire le café, en Colombie par exemple. La modernisation culturale du café (variété Caturra venant du Brésil) a permis de faire pousser 5 fois plus de caféiers à l'hectare, mais il faut financer l'achat d'engrais, de pesticides, ce n'est donc pas favorable aux petits paysans car l'argent manque cruellement.
La fin des prélèvements sur les récoltes, des taxations abusives ou des monopoles d'Etat ont rendu l'Indonésie autosuffisante en riz.
Ces révolutions vertes n'ont réussi que parce qu'elles ont été épaulées par une politique des prix qui soutient la motivation ; l'espoir de gains importants pour les agriculteurs permet la mise en place d'un système de crédit et un esprit d'entreprise.
En Afrique, le manque d'argent, les difficultés climatiques ou les gouvernements corrompus empêchent de mettre en place des révolutions vertes : au Soudan par exemple, le gouvernement veut imposer à la population un régime islamiste et utilise la faim comme arme alimentaire.
Cependant, les risques écologiques sont considérés comme secondaires par les pays tropicaux.
Ensuite, certaines régions qui n'ont pas des cultures valorisées sont abandonnées : en Inde centrale, les millets n'ont pas connu de progrès alors qu'ils représentent la nourriture de base de cette immense région.
Les zones dépourvues d'irrigation voient stagner leurs récoltes en Afrique et en Amérique latine.
La modernisation culturale exige donc des capitaux et les conséquences économiques et sociales sont graves si les budgets nationaux sont insuffisants.
Devant l'augmentation rapide de leur population, les pays du
Tiers Monde doivent trouver des solutions pour nourrir ce
surcroît d'habitants : il faut qu'ils améliorent
l'agriculture soit par extension des terres cultivées,
soit par le développement des rendements, soit les
deux.
La révolution verte est donc une politique qui vise
à faire face à la croissance démographique
mais qui doit aussi procéder à des
réformes agraires pour que les paysans sans terre ou les
ouvriers agricoles sans travail puissent espérer une
meilleure répartition de la propriété
foncière ; cependant, les résultats sont
mitigés.

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