Aménager les campagnes pour produire davantage
Les espaces plats, plaines et plateaux des zones
tempérées sont devenus des paysages de
grandes cultures céréalières
intensives en Europe dans le bassin de Londres, le
bassin de Paris ou les plaines de l'Europe centrale.
Sur le continent américain, que ce soit au nord ou au
sud, cette culture est
extensive sur des champs en courbe de niveau
pour faciliter le passage des machines. Ce sont les paysages du
Middle West américain, de la prairie canadienne, de
l'Australie ou de la pampa argentine.
Les zones plus humides se sont spécialisées dans
l'élevage intensif destiné
à l'industrie agroalimentaire : il s'agit du
Nord-Est des Etats-Unis, de l'Ouest européen (Ouest
français, Pays-Bas, Danemark).
On trouve aux Etats-Unis des feedlots, élevage
géants comprenant 20 000 à
100 000 bêtes, dans lesquels les jeunes bovins
sont parqués et engraissés en quelques semaines.
Dans ces régions, les élevage hors-sol permettent d'élever les animaux dans des bâtiments spécifiques et de les nourrir avec des aliments industriels.
Les plaines au climat plus chaud (de type méditerranéen) présentent des paysages de cultures irriguées de fruits et de légumes. Ce sont des paysages de huertas répandus un peu partout sur le globe, là où le climat le permet : Israël, Californie, Comtat venaissin et Roussillon en France, Afrique du Sud ou Australie du Sud-Est.
Le dernier paysage spécialisé est celui des vignobles qui présentent des terroirs très particuliers : une monoculture très rentable de la vigne. La France est le pays le plus réputé pour ses vignobles de qualité, mais ces paysages se trouvent aussi aux Etats-Unis, en Australie ou au Chili.
Enfin, l'érosion est facilitée sur des champs exposés au vent et au ruissellement. Pour contrer cette évolution, les bocages réapparaissent dans quelques régions et des rideaux d'arbres sont plantés en Russie et en Asie centrale.
Les excès du productivisme mettent donc en péril la nature et la santé publique : la maladie de la « vache folle » a montré que l'alimentation du bétail avec des farines animales était dangereuse. La réponse à quelques-uns uns de ces fléaux est peut-être le développement de l'agriculture biologique mais les produits sont plus chers et les quantités insuffisantes.
Les agricultures irriguées sont de loin les plus
performantes. Elles donnent des paysages d'oasis. Les oasis au
Niger ou les plaines le long du Nil, du Tibre ou de l'Indus,
superposent plusieurs étages de productions : arbres,
arbustes, arbres fruitiers, légumes ou fruits au ras du
sol.
Le riz, enfin, est situé hors de ses zones d'origine qui
sont les deltas ou les grandes plaines alluviales de l'Asie des
moussons et d'Extrême-Orient. Grâce à des
paysages aménagés en terrasses, cette culture se
rencontre dans des régions de collines en Chine du Sud ou
même de montagnes dans l'île de Java.
Les cultures commerciales héritières des
plantations coloniales d'autrefois se sont reconverties
après l'indépendance des pays, sur l'initiative des
Etats ou de manière privée avec la création
d'exploitations familiales plus ou moins vastes. Sur ces
dernières poussent des cultures d'exportation
destinées au Nord, mais qui sont source de devises, comme
le thé au Kenya ou les cultures florales dans les Andes.
Pour augmenter les surfaces cultivées, les paysans n'ont d'autre choix que de défricher, voire de déforester de plus en plus loin des villages, cela au détriment des éleveurs qui voient leurs pâturages diminuer.
On peut aussi créer des fronts pionniers pour distribuer ces nouvelles terres à des paysans pauvres, par exemple en Amazonie, sur l'île de Bornéo, ou en Indonésie ; les rendements sont cependant peu élevés.
Maîtriser l'eau exige, en revanche, de grands aménagements hydrauliques pour irriguer les nouvelles zones, multiplier les récoltes et augmenter les rendements. Des projets de ce genre ont été menés à bien sur le Nil, le Tigre, l'Euphrate et aussi au Kazakhstan sur l'Amou Daria et le Syr Daria qui se jettent dans la mer d'Aral. Les conséquences pour l'environnement sont graves, car non seulement l'érosion est activée sur les rives mais les terres sont salinisées par la baisse du niveau des nappes phréatiques et les alluvions déposés diminuent. La mer d'Aral, elle, est en voie de disparition en raison de l'excès de pompage fait sur les deux fleuves qui s'y jettent. Les révolutions vertes sont un modèle de développement en Asie surtout, et ont permis de multiplier par 10 la production de blé en Inde depuis 1950 et par 3 la production de riz. Les techniques sont exigeantes en eau et en enrichissement des sols, mais elles ont permis à ces pays d'Asie d'arriver à l'autosuffisance. En Amérique latine et en Afrique, cependant, l'Etat s'est peu engagé et les mutations économiques n'ont pas pu avoir lieu, faute de capitaux (sauf au Mexique).
Aménager les campagnes et produire davantage sont des impératifs et de véritables défis lancés à l'humanité étant donné la croissance démographique actuelle. S'il n'existe pas de modèle agricole pour nourrir le monde, la réalisation de progrès pour augmenter la production constitue un objectif commun. Les finalités des pays développés et celles des pays du Sud ne sont toutefois pas les mêmes.

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