La remise en cause de l'absolutisme

Depuis le 17^e siècle, l'Angleterre est une monarchie parlementaire. Elle possède en Amérique du Nord treize colonies. Dans la seconde moitié du 18^e siècle, l'Angleterre impose à ses colonies de nouvelles taxes. Les colons américains refusent d'obéir et de payer des impôts à la lointaine Angleterre. En effet, n'ayant pas de représentant au Parlement, ils contestent la possibilité de lever des impôts sans leur accord. 

La détermination des colonies et le refus du roi d'Angleterre aboutissent à une guerre : par la Déclaration d'indépendance du 4 juillet  1776, les députés des treize colonies annoncent l'indépendance et la naissance des États-Unis d'Amérique. Cette déclaration s'inspire des idées des Lumières (voir deuxième partie). Après treize ans de conflits, les colons insurgés, aidés par des volontaires français dont le marquis de La Fayette, l'emportent.


En 1783, l'Angleterre signe le traité de Versailles qui reconnait l'indépendance des États-Unis.
En 1787, les treize États créent une constitution pour leur république qui sépare les trois pouvoirs : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. En 1789, George Washington est élu président des États-Unis d'Amérique.

Au 18^e siècle, des écrivains, penseurs, savants qu'on appelle des philosophes, développent l'esprit critique et espèrent faire triompher les idées de progrès et de raison : ce sont les philosophes des Lumières. Les plus célèbres sont Voltaire, Montesquieu ou encore Rousseau.
Montesquieu dans l'Esprit des lois de 1748, expose le principe de la séparation des pouvoirs :  le législatif (pouvoir de faire les lois), l'exécutif (pouvoir de faire exécuter les lois) et le judiciaire (pouvoir de rendre la justice) comme remède au despotisme des rois absolus.
En 1750, Voltaire se fixe à la cour du roi de Prusse, Frédéric II, pour éclairer ce souverain, ce « despote éclairé » qu'il veut bienfaiteur de son peuple et protecteur des gens de lettres.

Les philosophes sont influencés par les événements anglais et américains. Ils préfèrent le droit à l'arbitraire. Ils veulent faire triompher la raison, la liberté de penser et d'écrire. Ils s'opposent ainsi à la monarchie absolue. Ils réclament le triomphe des Lumières contre l'obscurantisme et les croyances.

Ils souhaitent une séparation des pouvoirs comme en Angleterre, la tolérance religieuse et le respect de la volonté du peuple.

Malgré la censure, ces idées nouvelles se diffusent à travers la presse, les salons littéraires et le théâtre. Les philosophes exposent aussi leurs idées dans un ouvrage collectif, l'Encyclopédie, sous la direction des philosophes Diderot et d'Alembert. Leurs critiques les conduisent à refuser la monarchie absolue de droit divin. Cependant, seules les personnes les plus cultivées peuvent connaître ces idées.