Objectif : connaître les principaux
éléments qui caractérisent la poésie
de cette période, afin d'apprécier l'importance du
XXe siècle en littérature.
1. Saisir « l'esprit de
nouveauté » : 1900-1913
a. Entre 1900 et 1905
Les poètes de la modernité se développent.
Ils défendent une conception de la poésie
très libre, refusant en bloc toutes les théories
sur sa forme et sa fonction. Ils font alterner les formes
classiques de poèmes et les vers libres.
Faisant preuve d'optimisme, tous croient en l'avenir de
l'humanité grâce aux progrès de la science.
On compte parmi eux Valéry Larbaud, Emile Verhaeren ou
Blaise Cendrars.
b. Futurisme et unanimisme
Le futurisme et l'unanimisme sont les deux principaux
mouvements littéraires de ce début de
siècle. Tous les deux traduisent l'évolution
globale d'une société devenue plus urbaine, plus
rapide et plus mécanisée.
En 1908, Jules Romains, dans un recueil de poèmes
intitulé La Vie unanime, célèbre
la dimension collective de la vie de son
époque : c'est l'unanimisme.
En 1909, Filippo Marinetti, dans son Manifeste technique
de la littérature futuriste (paru dans
le Figaro du 20 février), prône la
vitesse, le développement des moyens de
transport et l'accélération de la communication.
c. Apollinaire
Apollinaire incarne la figure centrale du renouveau
poétique du XXe siècle. Avec
Alcools, recueil publié en 1913, il surprend
le lecteur par ses choix audacieux : il mêle les
thèmes et les formes poétiques les plus
traditionnels avec les plus innovants. Surtout, il
rompt avec l'usage de la rime, du vers compté et de la
ponctuation.
2. Connaître la poésie de
l'entre-deux-guerres :
autour du surréalisme
a. La théorie
André Breton publie en 1924 le Manifeste du
surréalisme, dans lequel il expose sa conception de la
poésie : rejeter la logique et la raison pour
adopter le parti du rêve et de l'imagination, le but final
étant de libérer la conscience de toute entrave.
b. La pratique
L'écriture automatique est le moyen
élaboré par les poètes
surréalistes pour parvenir à dépasser
la logique rationnelle. Le procédé consiste
à rédiger au fil de la plume, sans jamais se
censurer, pour traduire au mieux le flux de la conscience.
3. Apprécier la poésie de l'après-guerre
a. La poésie engagée
Louis Aragon et Paul Eluard, deux poètes
surréalistes, ou encore René Char prennent position
contre le nazisme dans leurs textes, donnant l'exemple d'une
poésie militante, réagissant aux
événements et soucieuse de l'avenir de
l'humanité.
b. La poésie populaire
La poésie populaire est représentée au mieux
par Jacques Prévert qui connaît un succès
public immédiat avec Paroles (1946). A la fois
spontanée, facile d'accès et très
travaillée, sa poésie se joue des conventions
littéraires et renoue avec le plaisir des mots en
employant notamment l'argot.
c. La poésie des objets
Cette poésie marginale prend toutes ses lettres de
noblesse avec Le Parti pris des choses
(1942) de Francis Ponge. Dans ce recueil de poèmes en
prose, le poète choisit de célébrer les
objets les plus anodins de la vie quotidienne (le cageot, la
cigarette) pour mieux dire la vanité de l'homme à
se considérer comme le centre du monde.
d. Dans la seconde moitié du siècle
La poésie prend pour principal sujet les problèmes
de l'écriture en eux-mêmes. Elle multiplie les
expériences – linguistique et jeux de
mots – (l'Oulipo avec Queneau et Perec, par exemple)
et explore de nouveaux modes d'expression : poésie
visuelle ou sonore, performances.
L'essentiel
Au XXe siècle, la poésie est
probablement le genre littéraire qui subit le plus
directement les métamorphoses d'une époque
tourmentée.
Rompant avec le vers, la rime et ses thèmes de
prédilection comme l'amour ou la fuite du temps, la
poésie laisse le champ libre à toutes les
obsessions modernes comme la vitesse ou le développement
des moyens de transport. A cela s'ajoute la volonté d'y
intégrer une réflexion sur la condition humaine.