Histoire des arts : La République de l'entre-deux guerres - Maxicours

Histoire des arts : La République de l'entre-deux guerres

Comment les artistes représentent-ils la République de l’entre-deux guerres ?
1. François Sicard, Monument en l'honneur de Georges Clémenceau à Sainte-Hermine (Vendée), 1921
Cette œuvre d’art est une sculpture monumentale réalisée par François Sicard (1862-1934) de 1919 à 1921. Elle est installée à Sainte-Hermine, en Vendée, au carrefour de la RN 137 et de la RD 948. Georges Clémenceau est le personnage principal de ce monument parce qu’il est l’un des hommes les plus influents de la vie politique française pendant et après la Première Guerre mondiale.

Alors qu’en 1917, la guerre s’enfonce dans l’immobilisme, faisant toujours plus de morts inutiles, Clémenceau est appelé à la tête du gouvernement par le Président de la République Raymond Poincaré. Aussitôt, celui que l’on appellera le « Père la Victoire » tente de remotiver les troupes et soutient les offensives pour atteindre la victoire.

Le monument sculpté présente Georges Clémenceau habillé en civil, enveloppé dans un manteau de voyage et coiffé d’un chapeau mou. Dressé sur un piton rocheux, il scrute l’horizon d’un regard grave et concentré, la tête relevée et les poings serrés. À ses pieds, des soldats casqués, en tenue de campagne, l’observent. Cette mise en scène rappelle la volonté de Clémenceau de poursuivre la guerre.
Scrutant l’ennemi lors de ses visites dans les tranchées, il remotive les soldats qui le surnomment « le Vieux ».

Ce monument est réalisé du vivant de Georges Clémenceau qui participe à l’inauguration en 1921. Pour le sculpteur François Sicard, il s’agit de rendre à la fois hommage à la détermination de Clémenceau pendant la guerre et au sacrifice des soldats morts pour la France.

Si le style de l’œuvre ne se rattache pas à un courant précis, le monument est contemporain, dans sa forme comme dans son discours, des monuments aux morts qui se dressent dans toutes les villes et tous les villages de France dans l’immédiate après-guerre.
2. Jean Renoir, La Vie est à nous, 1936
La Vie est à nous est un film (documentaire et de fiction) en noir et blanc réalisé par Jean Renoir en 1936. Il dure 66 minutes. Au début des années 1930, l’instabilité politique est permanente en France. Les gouvernements se succèdent dans un climat de crise économique. Dans ce contexte agité, les ligues d’extrême droite se développent jusqu’à en arriver aux émeutes du 6 février 1934. En réaction, la gauche s’unit et forme le Front Populaire pour prendre le pouvoir. À l’approche des élections législatives de 1936, Jean Renoir réalise un film de propagande commandé par le Parti communiste français.

La Vie est à nous
est un docu-fiction : il mêle des scènes jouées et des séquences d’actualité. Des discours de responsables communistes, comme Maurice Thorez, sont également insérés dans l’œuvre. Le long métrage peut être divisé en trois parties : la crise économique et politique, le Front Populaire, le monde ouvrier.

En soutenant le Parti communiste français par cette œuvre de propagande, l’objectif de Jean Renoir est de lutter contre le fascisme : il souhaite défendre le monde du travail accablé par la crise économique et contribuer à l’élection du Front Populaire.
3. Brassaï, « Au lac bleu, sur les bords de Marne », 1936
Cette œuvre est une photographie de Gyula Halasz, dit Brassaï (1899-1984), réalisée en 1936. Elle est intitulée « Au lac bleu, sur les bords de Marne ».

L’élection du Front Populaire aux élections législatives de mai 1936 offre un immense espoir pour la classe ouvrière française qui souffre de la crise économique depuis de nombreuses années. De nouvelles lois sociales vont être votées cette année-là comme l’augmentation des salaires, les deux semaines de congés payés, la semaine de 40 heures et les conventions collectives. Les ouvriers peuvent donc profiter d’un repos prolongé et sortir de leur environnement habituel.

La photographie de Brassaï nous emmène sur les bords de Marne. Elle montre un groupe de couples en tenues légères qui dansent sur de la musique, en arrière plan d’une table et de deux chaises vides. La saison semble donc être estivale. Les tenues laissent deviner une classe sociale modeste ou moyenne.

Outre la qualité artistique de son cliché qui joue sur un cadrage atypique, offrant un flou des chaises et une netteté des danseurs, Brassaï dépeint l’un des aspects les plus emblématiques du Front Populaire : les congés payés accordés aux ouvriers en 1936. Si ces derniers ne disposent pas de voiture pour partir loin de la capitale, ils parviennent à s’offrir du bon temps sur les bords de la Marne à la saison chaude.

La photographie évoque l’esprit de liberté et d’insouciance qu’ont connu les Français en cet été 1936 et dont la majorité se souviendra toute sa vie.
L'essentiel
Le monument en l’honneur de Georges Clémenceau érigé à Sainte-Hermine (1921) peut être comparé aux monuments aux morts construit après la Première Guerre mondiale. En plus de célébrer l’action du « Père la Victoire » en faveur de la France dans les derniers mois du conflit, il rend hommage aux soldats qui ont sacrifié leur vie pour le pays.

Le film de Jean Renoir intitulé La Vie est à nous (1936) est une commande du Parti communiste français. Il met en relief la vie difficile des ouvriers et se présente comme opposé au fascisme.

La photographie de Brassaï « Au lac bleu, sur les bords de Marne » (1936) est une représentation des congés payés accordés par le Front Populaire aux ouvriers. Elle symbolise la liberté et l’insouciance de l’été 1936.

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