Histoire des arts : De Gaulle et le nouveau système républicain (1958-1969)
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Objectif
Comment les artistes ont-ils représenté la
présidence du général de Gaulle et la
Ve République ?
1. Le portrait officiel du président Charles de
Gaulle, 1959
Cette photographie est le portrait officiel du
Président de la République Charles de Gaulle.
Elle a été réalisée par
Jean-Marie Marcel le
21 février
1959.
En 1958, plongé dans l’instabilité gouvernementale et la crise algérienne, le Président de la République René Coty rappelle le général de Gaulle au pouvoir. Investi par l’Assemblée nationale le 1er juin à la fonction de Président du Conseil, De Gaulle présente une nouvelle Constitution qui est adoptée par référendum le 4 septembre : la Ve République est née.
Le 21 décembre 1958, le général de Gaulle est élu Président de la République au suffrage indirect avec plus de 78 % des voix. Comme le veut la tradition, le portrait officiel du nouveau président est réalisé et accroché dans toutes les mairies de France et dans de nombreux bâtiments publics.
Le portrait officiel du général de Gaulle présente le Président de la République dans son habit de cérémonie. Il porte l’écharpe de grand-croix de la Légion d’honneur et le collier de grand maître de l’ordre de la Libération. Posant devant la bibliothèque du palais présidentiel de l’Élysée, il adopte une attitude grave et solennelle et ne regarde pas l’objectif. La prise de vue est faite en contre-plongée.
Héritier des portraits officiels des rois de France, cette photographie rappelle l’importance du chef d’État qu’incarne Charles de Gaulle : le cadrage permet de mettre le spectateur en position d’infériorité. La droiture de l’homme, alignée sur celle de la bibliothèque, semble affirmer la solidité du personnage dont le collier de grand maître de l’ordre de la Libération évoque le passé illustre qui est le sien.
En 1958, plongé dans l’instabilité gouvernementale et la crise algérienne, le Président de la République René Coty rappelle le général de Gaulle au pouvoir. Investi par l’Assemblée nationale le 1er juin à la fonction de Président du Conseil, De Gaulle présente une nouvelle Constitution qui est adoptée par référendum le 4 septembre : la Ve République est née.
Le 21 décembre 1958, le général de Gaulle est élu Président de la République au suffrage indirect avec plus de 78 % des voix. Comme le veut la tradition, le portrait officiel du nouveau président est réalisé et accroché dans toutes les mairies de France et dans de nombreux bâtiments publics.
Le portrait officiel du général de Gaulle présente le Président de la République dans son habit de cérémonie. Il porte l’écharpe de grand-croix de la Légion d’honneur et le collier de grand maître de l’ordre de la Libération. Posant devant la bibliothèque du palais présidentiel de l’Élysée, il adopte une attitude grave et solennelle et ne regarde pas l’objectif. La prise de vue est faite en contre-plongée.
Héritier des portraits officiels des rois de France, cette photographie rappelle l’importance du chef d’État qu’incarne Charles de Gaulle : le cadrage permet de mettre le spectateur en position d’infériorité. La droiture de l’homme, alignée sur celle de la bibliothèque, semble affirmer la solidité du personnage dont le collier de grand maître de l’ordre de la Libération évoque le passé illustre qui est le sien.
2. Affiche « Oui c'est vous qui élirez le
Président de la République », 1962
L’affiche reproduisant le texte « Oui
c’est vous qui élirez le Président de
la République » est une
réalisation de l’association nationale pour
le soutien de l’action du général de
Gaulle. Elle date de l’année 1962.
Avec la Constitution de la Ve République adoptée le 28 septembre 1958 et promulguée le 4 octobre, le président est désormais élu pour 7 ans par un collège de 80 000 électeurs. En 1962, les citoyens français sont appelés à s’exprimer sur un nouveau mode d’élection du Président de la République : le suffrage universel. Un référendum est organisé le 28 octobre 1962 : la proposition est adoptée à plus de 62 % des voix.
L’affiche reproduit une phrase disant « Oui c’est vous qui élirez le Président de la République ». Les lignes du texte respectent les couleurs du drapeau national : bleu, blanc et rouge. Deux de ses mots sont en gras : « Oui » et « Vous ». Une main avec l’index tendu sort de l’affiche pour désigner celui qui est en train de la lire.
Plus qu’un appel à réaliser son devoir de citoyen en votant, l’affiche est une incitation à s’exprimer en faveur du mode d’élection que le Président de la République a proposé. Le document semble insister sur l’importance que revêt le référendum organisé : si la réponse majoritaire est le « oui », comme le désirent les soutiens du général de Gaulle, il permettra à tous les citoyens de désigner directement leur futur Président de la République.
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Doc.1. Affiche « Oui c'est vous qui élirez le Président de la République » |
Avec la Constitution de la Ve République adoptée le 28 septembre 1958 et promulguée le 4 octobre, le président est désormais élu pour 7 ans par un collège de 80 000 électeurs. En 1962, les citoyens français sont appelés à s’exprimer sur un nouveau mode d’élection du Président de la République : le suffrage universel. Un référendum est organisé le 28 octobre 1962 : la proposition est adoptée à plus de 62 % des voix.
L’affiche reproduit une phrase disant « Oui c’est vous qui élirez le Président de la République ». Les lignes du texte respectent les couleurs du drapeau national : bleu, blanc et rouge. Deux de ses mots sont en gras : « Oui » et « Vous ». Une main avec l’index tendu sort de l’affiche pour désigner celui qui est en train de la lire.
Plus qu’un appel à réaliser son devoir de citoyen en votant, l’affiche est une incitation à s’exprimer en faveur du mode d’élection que le Président de la République a proposé. Le document semble insister sur l’importance que revêt le référendum organisé : si la réponse majoritaire est le « oui », comme le désirent les soutiens du général de Gaulle, il permettra à tous les citoyens de désigner directement leur futur Président de la République.
3. Affiche « La chienlit c'est lui », 1968
L’affiche « La chienlit c’est
lui » est un document réalisé
par l’Atelier des Beaux-arts de Paris en
mai 1968.
En 1968, certains pays développés connaissent des mouvements de contestation ; la France en fait partie. Amorcée à l’université de Nanterre au mois d’avril, la révolte étudiante s’exprime ensuite dans le Quartier latin, à Paris, en avril, et se propage dans d’autres universités. L’atelier des Beaux-arts de Paris devient le lieu de production d’affiches contestataires sur lesquelles le pouvoir de De Gaulle est fortement critiqué. La révolte devient également ouvrière lorsque les usines se mettent en grève. Bientôt, le pays entier est paralysé. De Gaulle choisit alors de dissoudre l’Assemblée nationale ; sa majorité s'en trouve finalement renforcée.
L’affiche, réalisée en noir et blanc, nous présente un personnage dont les bras sont levés, couvert d’un képi et affublé d’un nez protubérant. Ce profil est celui du président Charles de Gaulle dont l’attribut vestimentaire rappelle son titre de général et son passé militaire. Le slogan qui accompagne le dessin est « La chienlit c’est lui ». La chienlit désigne le désordre, la pagaille ; c’est un terme qu’avait employé De Gaulle pour qualifier la situation du pays à la mi-mai. Sur l’affiche, ce mot de « chienlit » lui est désormais associé par les étudiants des Beaux-arts de Paris.
Cette affiche, symbole des événements de mai 1968, incarne la contestation des étudiants face à la pratique du pouvoir par De Gaulle. Les jeunes s’opposent au Président de la République et à la société qu’il prétend représenter : eux désirent le changement. La forme de l’affiche privilégie un message clair et direct, aussi bien symbolisé par le dessin que par son slogan, pour être compris de tous.
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Doc.2. Affiche « La chienlit, c'est lui » |
En 1968, certains pays développés connaissent des mouvements de contestation ; la France en fait partie. Amorcée à l’université de Nanterre au mois d’avril, la révolte étudiante s’exprime ensuite dans le Quartier latin, à Paris, en avril, et se propage dans d’autres universités. L’atelier des Beaux-arts de Paris devient le lieu de production d’affiches contestataires sur lesquelles le pouvoir de De Gaulle est fortement critiqué. La révolte devient également ouvrière lorsque les usines se mettent en grève. Bientôt, le pays entier est paralysé. De Gaulle choisit alors de dissoudre l’Assemblée nationale ; sa majorité s'en trouve finalement renforcée.
L’affiche, réalisée en noir et blanc, nous présente un personnage dont les bras sont levés, couvert d’un képi et affublé d’un nez protubérant. Ce profil est celui du président Charles de Gaulle dont l’attribut vestimentaire rappelle son titre de général et son passé militaire. Le slogan qui accompagne le dessin est « La chienlit c’est lui ». La chienlit désigne le désordre, la pagaille ; c’est un terme qu’avait employé De Gaulle pour qualifier la situation du pays à la mi-mai. Sur l’affiche, ce mot de « chienlit » lui est désormais associé par les étudiants des Beaux-arts de Paris.
Cette affiche, symbole des événements de mai 1968, incarne la contestation des étudiants face à la pratique du pouvoir par De Gaulle. Les jeunes s’opposent au Président de la République et à la société qu’il prétend représenter : eux désirent le changement. La forme de l’affiche privilégie un message clair et direct, aussi bien symbolisé par le dessin que par son slogan, pour être compris de tous.
L'essentiel
Héritier des portraits officiels des rois de
France, le portrait du président Charles de
Gaulle, réalisé en 1959, nous
présente un chef d’État grave et
solennel. Cette attitude renforce le prestige de sa
fonction. Il est accroché dans toutes les mairies de
France et dans de nombreux bâtiments publics.
L’affiche « Oui c’est vous qui élirez le Président de la République » est, par sa main qui interpelle le citoyen, une incitation à s’exprimer en faveur du mode d’élection proposé par le Président de la République lors du référendum de 1962 : le suffrage universel.
L’affiche « La chienlit c’est lui », réalisée par les étudiants parisiens à l’occasion des événements de mai 1968, incarne la contestation de la jeunesse face au pouvoir du général de Gaulle et la société qu’il représente.
L’affiche « Oui c’est vous qui élirez le Président de la République » est, par sa main qui interpelle le citoyen, une incitation à s’exprimer en faveur du mode d’élection proposé par le Président de la République lors du référendum de 1962 : le suffrage universel.
L’affiche « La chienlit c’est lui », réalisée par les étudiants parisiens à l’occasion des événements de mai 1968, incarne la contestation de la jeunesse face au pouvoir du général de Gaulle et la société qu’il représente.
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