Expérimentations musicales

La musique expérimentale correspond aux diverses tendances avant-gardistes de la musique contemporaine. Elle se singularise par des techniques n’employant pas ou pas seulement les ressources des instruments de la musique traditionnelle.

La musique concrète est l’une des premières formes de ces expérimentations.
C’est un art acousmatique, qui suppose la dématérialisation des sons, dont la source sonore est par conséquent enregistrée sur un support, pour rendre les sons abstraits et former des images sonores.
Les sons utilisés à la radio, les pièces de radio-théâtre, les compositions acousmatiques qui sont présentes dans d’autres arts comme la télévision, le théâtre, la danse en font partie.

La musique atonale voit le jour en Autriche au début du XX^e siècle. Elle n'utilise plus le système tonal, ce qui conduit à ne plus avoir recours à des gammes, degrés, toniques ou dominantes. Dans ce cas, les notes n'entretiennent plus de relations entre elles.

La seconde école de Vienne, qui en est la promotrice, a pour principal représentant Arnold Schönberg qui met au point une technique : le dodécaphonisme qu’il appliquera pour la première fois dans la Valse de l’Opus 23.

La musique sérielle utilisera cette technique. Des compositeurs comme Pierre Boulez (1925-2016) étendront cette technique en l’appliquant à plusieurs séries combinées.

Le rejet d’un sérialisme dénué de sens est ce qui conduira au développement de la musique spectrale avec pour principal représentant Gérard Grisey (Vortex Temporum).

La musique électronique procède par la création de sons artificiels (générés par des appareils électroniques ou des programmes) enregistrés sur un support (à ses débuts dans les années 50, sur des bandes) et qui sont ensuite agencés dans une composition.
Elle épouse ainsi une démarche inverse de celle de la musique concrète qui s’intéresse d’abord à l’arrangement des sons, mais elle a, comme la musique concrète, le recours à des enregistrements.
Le développement de la musique électronique est donc solidaire de celui de la technique et plus précisément, de l’informatique.

La musique contemporaine est traversée par une tendance constante à transgresser les cadres qui très vite s’imposent, y compris pour des genres musicaux contemporains. Cette exploration des possibles est aussi conditionnée et stimulée par l’apparition de nouveaux matériels numériques et de nouveaux instruments.

L’exemple du rock progressif est à ce titre représentatif d’un courant musical issu du rock, mais qui repousse les rythmiques et harmoniques admises et qui surtout, propose des structures dans la composition de ses pièces qui n’obéissent pas à un schéma prédéfini.
À cette liberté de composition s’ajoute aussi la diversité d'emploi des instruments utilisés, qu’ils soient traditionnels ou appartiennent à la musique électronique. Il peut aussi intégrer de la musique concrète.

Bien d’autres genres musicaux croisent les pratiques et multiplient les possibilités, quitte parfois à se croiser : on parle alors de fusion des genres. Ces créations, qui transgressent les codes définis ou les limites du possible, offrent de nouvelles possibilités d’expression des sensibilités.