Europe, Europes : un continent entre unité et diversité
Poser la question de l'existence d'une ou plusieurs «
Europes » peut paraître étrange, cependant
l'identité européenne est complexe. On peut
s'interroger en premier lieu sur l'unité
géographique du continent, sur ses délimitations,
ses milieux de vie. Le débat existe également
quant aux populations : malgré des traits communs, des
héritages partagés, l'Europe politique et
culturelle est également très diverse. La
construction d'une union européenne incarne la
volonté de construire une communauté unie. La
devise adoptée par l'UE est pour cela
emblématique : « l'unité dans la
diversité ».
1. L'Europe, une unité géographique ?
a. Quelles limites continentales ?
Avec 10 millions de km2, soit 8% des terres
émergées, l'Europe est le plus petit
continent de la planète. Si chacun est en
mesure de se représenter l'espace européen,
ces représentations varient selon les points de
vue. Les délimitations diffèrent parfois,
révélant les difficultés à
cerner un espace continental précis pour tous.
Certaines de ces délimitations paraissent
évidentes, ce sont celles fixées par le
domaine maritime : l'océan atlantique à
l'ouest, l'océan glacial arctique au nord et la
mer Méditerranée au sud. On peut
néanmoins déjà s'interroger sur
certains territoires insulaires : l'Islande
appartient-elle à l'espace européen, tout
comme certaines îles méditerranéennes
éloignées du continent ?
Les interrogations sont encore plus marquées s'agissant des frontières terrestres à l'est. L'Europe possède sur ce point un statut un peu particulier : son territoire se trouve en continuité avec l'espace continental asiatique. Cela pose un problème de limite que ne rencontrent ni l'Amérique, ni l'Afrique, ni l'Antarctique. On pourrait considérer que la barrière montagneuse des Monts Oural fixe cette frontière orientale mais cela inclut une partie de la Russie dans l'espace européen. De la même manière, les limites au sud-est demeurent floues. On admet communément les limites du Caucase, des détroits de Bosphore et des Dardanelles. Cette limite des détroits pose cependant la question de l'appartenance de la Turquie au continent européen.
Les interrogations sont encore plus marquées s'agissant des frontières terrestres à l'est. L'Europe possède sur ce point un statut un peu particulier : son territoire se trouve en continuité avec l'espace continental asiatique. Cela pose un problème de limite que ne rencontrent ni l'Amérique, ni l'Afrique, ni l'Antarctique. On pourrait considérer que la barrière montagneuse des Monts Oural fixe cette frontière orientale mais cela inclut une partie de la Russie dans l'espace européen. De la même manière, les limites au sud-est demeurent floues. On admet communément les limites du Caucase, des détroits de Bosphore et des Dardanelles. Cette limite des détroits pose cependant la question de l'appartenance de la Turquie au continent européen.
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Doc.1. Les limites de l'Europe |
b. Une grande diversité des milieux
La péninsule européenne est
située au carrefour de nombreuses influences climatiques.
Elles conditionnent des milieux de vie très
différents. Quatre grands domaines peuvent
être déterminés.
Au nord, les hautes latitudes froides sont le domaine de la Toundra à la végétation rase, des forêts boréales ou taïga. Les landes atlantiques marquent la façade occidentale de la péninsule scandinave, du nord des îles britanniques et de l'Irlande. Le domaine océanique tempéré marque une large partie occidentale du continent, du nord de l'Allemagne à la Galice. Celui-ci se dégrade vers l'est pour laisser place à un climat continental aux contrastes thermiques plus marqués.
Enfin le sud de l'Europe est caractérisé par un climat méditerranéen qui couvre une grande partie de la péninsule ibérique, l'Italie et la péninsule balkanique.
Ces différents domaines climatiques ont favorisé l'essor de modes de vie, de cultures propres. C'est également sur cet aspect civilisationnel que l'Europe marque son unité ou sa diversité.
Au nord, les hautes latitudes froides sont le domaine de la Toundra à la végétation rase, des forêts boréales ou taïga. Les landes atlantiques marquent la façade occidentale de la péninsule scandinave, du nord des îles britanniques et de l'Irlande. Le domaine océanique tempéré marque une large partie occidentale du continent, du nord de l'Allemagne à la Galice. Celui-ci se dégrade vers l'est pour laisser place à un climat continental aux contrastes thermiques plus marqués.
Enfin le sud de l'Europe est caractérisé par un climat méditerranéen qui couvre une grande partie de la péninsule ibérique, l'Italie et la péninsule balkanique.
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Doc.2. Les climats en Europe |
Ces différents domaines climatiques ont favorisé l'essor de modes de vie, de cultures propres. C'est également sur cet aspect civilisationnel que l'Europe marque son unité ou sa diversité.
2. Une unité de civilisation ?
a. Le poids de l'histoire
L'identité européenne se forge au cours des
siècles par une histoire commune.
L'écrivain français Paul Valéry
mentionnait trois influences majeures dans ses Cahiers
posthumes en 1957. L'antiquité grecque
a posé les bases de l'héritage
démocratique et a fixé « une
méthode de penser qui tend à rapporter
toutes choses à l'homme ». La
deuxième influence majeure est celle de
l'empire romain qui a imposé ses
institutions, ses lois et un mode de vie qui vont
durablement marquer les sociétés. Dans cet
espace de la conquête romaine se répand
le Christianisme qui constitue le troisième
héritage commun. La Renaissance italienne et
l'humanisme aux 14e et 15e
siècles, la Révolution française au
18e siècle sont également des
périodes charnières donnant aux Européens des valeurs et
repères communs.
Cependant l'intensité de ces repères culturels varie selon les espaces. Il existe un gradient d'européanité plus sensible à l'ouest qu'à l'est. Il devient moins marqué à l'est et au sud-est : les territoires slaves et turcs ont connu d'autres influences culturelles et politiques, ce qui explique un sentiment d'appartenance à l'Europe moins marqué.
Cependant l'intensité de ces repères culturels varie selon les espaces. Il existe un gradient d'européanité plus sensible à l'ouest qu'à l'est. Il devient moins marqué à l'est et au sud-est : les territoires slaves et turcs ont connu d'autres influences culturelles et politiques, ce qui explique un sentiment d'appartenance à l'Europe moins marqué.
b. Une civilisation urbaine
L'espace européen est passé en deux
siècles d'une société à
dominante rurale à une société
urbaine. Trois quarts des
Européens résident aujourd'hui en
ville, en particulier dans les grandes villes.
Plus de 200 agglomérations de plus de 200 000
habitants regroupent environ 45% de la population.
L'urbanisation est un phénomène ancien en Europe, qui prend son essor à la fin de l'époque moderne et avec la naissance du processus de révolution industrielle. Ces villes sont souvent des foyers d'innovations, des centres de rayonnement artistiques et culturels à partir desquelles se forge une identité européenne. Leurs centres se caractérisent par un noyau historique au patrimoine architectural riche qui contribue à construire cette identité. De par l'ancienneté de la civilisation, ces villes européennes sont renommées auprès des touristes du monde entier. Elles offrent des sites remarquables et participent à la transmission d'une identité culturelle. La connaissance de l'Europe se résume parfois, pour certains de ces touristes, à un circuit des principales métropoles et de lieux emblématiques, ce qui illustre le lien étroit entre l'image de l'identité européenne et ses grandes villes.
L'urbanisation est un phénomène ancien en Europe, qui prend son essor à la fin de l'époque moderne et avec la naissance du processus de révolution industrielle. Ces villes sont souvent des foyers d'innovations, des centres de rayonnement artistiques et culturels à partir desquelles se forge une identité européenne. Leurs centres se caractérisent par un noyau historique au patrimoine architectural riche qui contribue à construire cette identité. De par l'ancienneté de la civilisation, ces villes européennes sont renommées auprès des touristes du monde entier. Elles offrent des sites remarquables et participent à la transmission d'une identité culturelle. La connaissance de l'Europe se résume parfois, pour certains de ces touristes, à un circuit des principales métropoles et de lieux emblématiques, ce qui illustre le lien étroit entre l'image de l'identité européenne et ses grandes villes.
3. La recherche d'une identité politique
a. Une Europe longtemps fragmentée sur le
plan politique
Avec 45 à 50 États selon des
découpages adoptés, l'Europe est le
continent le plus fragmenté. On ne
dénombrait que 22 États en 1914. De
multiples conflits ont déchiré le continent
depuis 2000 ans et les deux conflits mondiaux du
20e siècle prennent naissance en
Europe. Cependant, depuis le 19e siècle
les frontières se stabilisent : les nations
européennes coïncident peu à peu avec
les États qui composent le continent.
Il existe néanmoins des espaces de tensions, d'expression d'un nationalisme parfois violent : l'Europe balkanique, meurtrie par de terribles guerres dans les années 1990 suite à l'éclatement de l'Etat yougoslave, reste sous surveillance de la communauté internationale. L'Irlande du Nord se remet difficilement des conflits entre protestants et catholiques. La Belgique peine à rassembler les Flamands et les Wallons francophones dans un État national. Enfin, le Pays Basque et la Corse connaîssent régulièrement des actions violentes menées par les milieux nationalistes.
La division politique est également longtemps matérialisée par l'existence d'un « rideau de fer » (Cf. fiche La guerre froide : conflit idéologique, conflit de puissance) coupant l'Europe en deux entre 1947 et 1989. L'Europe de l'ouest démocratique et libérale s'oppose alors à l'Europe de l'est communiste. Les traces économiques et sociales de cette opposition sont encore lentes à s'estomper malgré le processus de construction politique d'une union européenne.
Il existe néanmoins des espaces de tensions, d'expression d'un nationalisme parfois violent : l'Europe balkanique, meurtrie par de terribles guerres dans les années 1990 suite à l'éclatement de l'Etat yougoslave, reste sous surveillance de la communauté internationale. L'Irlande du Nord se remet difficilement des conflits entre protestants et catholiques. La Belgique peine à rassembler les Flamands et les Wallons francophones dans un État national. Enfin, le Pays Basque et la Corse connaîssent régulièrement des actions violentes menées par les milieux nationalistes.
La division politique est également longtemps matérialisée par l'existence d'un « rideau de fer » (Cf. fiche La guerre froide : conflit idéologique, conflit de puissance) coupant l'Europe en deux entre 1947 et 1989. L'Europe de l'ouest démocratique et libérale s'oppose alors à l'Europe de l'est communiste. Les traces économiques et sociales de cette opposition sont encore lentes à s'estomper malgré le processus de construction politique d'une union européenne.
b. L'Union européenne : la volonté
d'une Europe politique soudée
L'Union européenne est un projet guidé par
six États d'Europe occidentale à partir des
années 1950 : la France, la RFA, l'Italie et le
Benelux. Le traité de Rome
finalise la communauté économique
européenne en 1957. Cette union va
connaître plusieurs étapes
d'élargissements successifs mais c'est la chute du
mur de Berlin de 1989 qui ouvre la voie à une
large unité continentale. Dix nouveaux pays
d'Europe centrale intègrent l'UE en 2004 puis deux
nouveaux adhérents la rejoignent en 2007.
Cependant l'unité reste difficile à trouver. La création en 2002 de la monnaie unique, l'euro, ne concerne pas tous les États. Certains, trop fragiles économiquement attendent de remplir les critères indispensable à son adoption, d'autres comme la Grande-Bretagne préfèrent conserver leur monnaie. Il en est de même pour l'espace Schengen, signé en 1985, et qui délimite un espace de libre-circulation des personnes entre les États signataires. On peut considérer que les pays à la fois membres de la zone euro et de cet espace Schengen forment un noyau dur de l'UE mais d'autres États demeurent moins engagés et défendent parfois des positions divergentes. On est encore loin, sur le plan politique et économique d'une Europe homogène et unie.
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Doc.3. La zone euro |
Cependant l'unité reste difficile à trouver. La création en 2002 de la monnaie unique, l'euro, ne concerne pas tous les États. Certains, trop fragiles économiquement attendent de remplir les critères indispensable à son adoption, d'autres comme la Grande-Bretagne préfèrent conserver leur monnaie. Il en est de même pour l'espace Schengen, signé en 1985, et qui délimite un espace de libre-circulation des personnes entre les États signataires. On peut considérer que les pays à la fois membres de la zone euro et de cet espace Schengen forment un noyau dur de l'UE mais d'autres États demeurent moins engagés et défendent parfois des positions divergentes. On est encore loin, sur le plan politique et économique d'une Europe homogène et unie.
L'essentiel
L’identité européenne se forge autour
de critères géographiques, culturels et
politiques. Si les caractères naturels du
continent, les héritages historiques permettent
d’identifier des éléments communs
d’appartenance, il demeure néanmoins des points
qui mettent en évidence une diversité
géographique ou politique. L’Europe est une
construction de tous les instants et ces diversités ne
remettent cependant pas en cause le sentiment d’un
continent uni dans ses différences.

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