Les contrastes territoriaux à l'intérieur de l'Union européenne
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Sous la dénomination d’« Union
européenne » se cache une mosaïque
d’États variés, que ce soit culturellement,
historiquement, politiquement ou économiquement.
Néanmoins, l’adhésion aux institutions de
l’UE permet un traitement transnational des
défis qui se posent et une entraide
importante destinée à rééquilibrer
les forces intrinsèques d’une Union qui reste
multiple.
1. De fortes inégalités entre les
territoires
a. Des disparités géographiques et
culturelles
Grâce à son extension, l’Union
européenne abrite des climats et des
territoires d’une grande variété,
avec un Sud montagneux qui s’oppose aux grandes
plaines du Nord. Les paysages de l’UE ne sont donc
pas uniformes, pas plus que la population
qu’elle abrite, notamment en raison de son
histoire.
La population de l’UE recèle des cultures, des religions et des langues très différentes. On y dénombre ainsi 24 langues officielles et 60 langues régionales.
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Doc. 1. Les contrastes climatiques du continent européen |
La population de l’UE recèle des cultures, des religions et des langues très différentes. On y dénombre ainsi 24 langues officielles et 60 langues régionales.
b. De forts contrastes économiques
Les écarts de richesse sont
également très nombreux. Avec un PIB de 9
milliards de dollars, Malte est par exemple bien moins
loti que l’Allemagne (PIB de 2 900 milliards). De
manière générale,
l’écart est flagrant entre les plus anciens
membres, situés en Europe de l’Ouest, et les
membres les plus récents d’Europe orientale.
Ces inégalités tendent également
à s’accroître à la fois sous
l’effet de l’adhésion
d’États plus pauvres, et également
sous l’effet de la mondialisation qui, en
mettant en concurrence entre eux l’ensemble des
pays, creuse les écarts
socio-économiques à
l’intérieur même de l’UE.
2. Réduire les inégalités
territoriales
a. Des politiques de rééquilibrages
Si la diversité culturelle ou linguistique de
l’Union fait partie intégrante de son
identité, la volonté de réduire
les écarts de développement et de
richesse entre les pays membres est affirmée.
À cet effet, des politiques
de rééquilibrages de plusieurs
formes et à plusieurs
échelles sont votées :
- soutien financier aux régions en difficultés (anciennes régions industrielles par exemple) ou en reconversion,
- subventions aux territoires enclavés, périphériques ou ruraux,
- financements d’axes de communications stratégiques,
- rénovation urbaine de quartiers en difficulté…
Cette politique de cohésion des territoires est elle-même financée par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et par le Fonds social européen (FSE), tous deux alimentés par les États membres à hauteur de leur PIB.
- soutien financier aux régions en difficultés (anciennes régions industrielles par exemple) ou en reconversion,
- subventions aux territoires enclavés, périphériques ou ruraux,
- financements d’axes de communications stratégiques,
- rénovation urbaine de quartiers en difficulté…
Cette politique de cohésion des territoires est elle-même financée par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et par le Fonds social européen (FSE), tous deux alimentés par les États membres à hauteur de leur PIB.
b. L'impact de la crise financière
Bien qu’importantes, ces politiques de
rééquilibrages ont néanmoins des
résultats limités, tant les
écarts restent importants. Les disparités
restent par exemple fortes entre les territoires les plus
intégrés à la mondialisation, et
ceux qui en sont plus éloignés.
Mais depuis 2009, c’est la crise de la dette qui menace l’équilibre déjà fragilisé des États membres de l’UE. Cette crise a en effet mis en évidence l’importance colossale des dettes des États (la Grèce est par exemple endettée à hauteur de plus de 150 % de son PIB, et l’Italie 120 %) et la nécessité pour l’Union européenne de coordonner son action pour aider les pays en difficulté. La crise ne perd néanmoins pas en ampleur et en juin 2012, c’est au tour de l’Espagne de demander une importante aide financière aux institutions européennes pour sauvegarder son système bancaire. L’importance de cette crise remet en cause le mode même d’intervention de l’UE et les États membres hésitent aujourd’hui entre une plus grande intégration européenne ou au contraire un retour à plus de souveraineté nationale.
Mais depuis 2009, c’est la crise de la dette qui menace l’équilibre déjà fragilisé des États membres de l’UE. Cette crise a en effet mis en évidence l’importance colossale des dettes des États (la Grèce est par exemple endettée à hauteur de plus de 150 % de son PIB, et l’Italie 120 %) et la nécessité pour l’Union européenne de coordonner son action pour aider les pays en difficulté. La crise ne perd néanmoins pas en ampleur et en juin 2012, c’est au tour de l’Espagne de demander une importante aide financière aux institutions européennes pour sauvegarder son système bancaire. L’importance de cette crise remet en cause le mode même d’intervention de l’UE et les États membres hésitent aujourd’hui entre une plus grande intégration européenne ou au contraire un retour à plus de souveraineté nationale.
3. Une Europe contrastée
En dépit de profondes diversités nationales,
trois ensembles géographiques distincts organisent
l’espace européen.
a. Un pôle économique historique
Le premier de ces pôles est historiquement le
plus ancien. Il est constitué des espaces
moteurs de l’Union européenne et de ses
membres fondateurs, soit plus généralement
le Nord-Ouest de l’Union.
Organisé par un arc urbain quasi continu s’étalant de Londres à Milan en passant par Paris et Francfort, il abrite les sièges sociaux des plus grandes entreprises, les fonctions de commandement et les espaces les plus riches de l’UE. Son réseau de transports (ports, aéroports internationaux) est dense et bien relié à l’archipel métropolitain mondial, c’est-à-dire l’ensemble des grandes villes mondiales motrices de la mondialisation (Tokyo, New York).
Organisé par un arc urbain quasi continu s’étalant de Londres à Milan en passant par Paris et Francfort, il abrite les sièges sociaux des plus grandes entreprises, les fonctions de commandement et les espaces les plus riches de l’UE. Son réseau de transports (ports, aéroports internationaux) est dense et bien relié à l’archipel métropolitain mondial, c’est-à-dire l’ensemble des grandes villes mondiales motrices de la mondialisation (Tokyo, New York).
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Doc. 2. Les principaux axes de communication européens |
b. L'Europe des petites exploitations
Le second ensemble désigne plus largement
l’Europe méditerranéenne.
Victimes de la captation du marché maritime
européen, par où transite l’essentiel
du commerce mondial, par les ports de la Northern
Range (Rotterdam, Hambourg…), ces territoires
sont moins bien reliés à l’espace
mondialisé, et sont par conséquent plus
en retrait. C’est également l’Europe
des petites exploitations et des PME ;
l’économie souterraine, en partie
responsable de la crise de certains États comme la
Grèce, y est importante.
c. L'Europe récemment intégrée
Le dernier ensemble est constitué des pays
d’Europe centrale et orientale, dits
PECO, plus
récemment intégrés et encore en
difficulté économique. Principaux
bénéficiaires des fonds de
développement européen, ces pays sont mal
intégrés à la mondialisation mais
profitent, à l’image de la Pologne, de
l’attractivité du marché
intérieur européen. Certains d'entre
eux connaissent ainsi une croissance forte et continue en
attirant investisseurs et délocalisations
motivées par une rémunération de la
main-d’œuvre plus avantageuse.
L'essentiel
Différents par la langue, la culture et la population,
les pays de l’Union européenne constituent
également des ensembles contrastés par
leur intégration plus ou moins complète
à l’espace mondialisé. Si des
politiques de rééquilibrages visent
à atténuer les écarts de richesse et de
développement constatés au sein de
l’Union, les effets récents de la crise
financière mettent à mal le modèle
traditionnel d’intervention de l’UE
auprès de ses États membres et risquent de
creuser davantage des déséquilibres
économiques aujourd’hui criants.
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