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Discontinuités, distances, insularité, spécificités socio-économiques

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Situés à grande distance du continent européen les territoires ultramarins présentent une diversité de statuts. Ils se démarquent par des caractères géographiques socio-économiques le plus souvent originaux. Malgré la distance avec le continent, les liens demeurent le plus souvent étroits avec celui-ci. Pour certains territoires cette aire de relation est privilégiée, au détriment des liaisons avec les voisins proches.
1. Loin du continent, une Europe originale et diverse
a. Une diversité de territoires et de statuts
Sous la dénomination de « territoires ultramarins » se cache une grande diversité de territoires aux statuts différents. La première spécificité de la très large majorité de ces espaces est l'insularité. Il s'agit d'îles, de territoires clos par la mer, d'archipels c'est-à-dire d'ensembles d'îles. La seule exception est la Guyane, espace continental en Amérique latine. Ces territoires insulaires sont de toutes tailles mais on compte presque exclusivement de petits espaces. Là encore la Guyane ainsi que le Groenland font exception.

Au total on dénombre une soixantaine de territoires ultramarins de l'UE pour six millions d'habitants. En fonction de leur statut trois catégories sont à distinguer. Une première catégorie rassemble les régions ultra-périphériques (RUP). Elle compte sept territoires qui font partie intégrante de l'UE : on y retrouve les cinq départements et régions d'outre-mer français, la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane ainsi que Mayotte. S'y ajoutent les territoires portugais des Açores et de Madère et les Canaries espagnoles. Une deuxième catégorie, les Pays et territoires d'outre-mer (PTOM), réunit une vingtaine d'espaces relevant de la souveraineté française (Polynésie, St Pierre et Miquelon, Nouvelle-Calédonie...), britannique, néerlandaise ou danoise. Ces territoires ne sont qu'associés, sous des formes diverses, à l'UE mais ne sont pas soumis à ses règles. Enfin une troisième catégorie inclut des États indépendants situés dans la zone Afrique, Caraïbe, Pacifique (ACP) qui disposent toutefois d'un partenariat privilégié avec l'UE.
b. Contraintes et potentialités des territoires ultramarins
Tous les territoires ultramarins se distinguent de leur métropole et de l'UE par la distance importante qui les sépare. Ainsi les Antilles françaises et la Guyane se situent à environ 7000 kilomètres de Paris, la Réunion à plus de 9000 kilomètres et il faut compter plus de 16000 kilomètres pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie.

Cette distance accentue l'isolement et imposent de longs temps de trajet en avion : un vol Paris-St Denis de la Réunion prend 12 heures, Tahiti-Paris 21 heures. Ces temps longs sont financièrement contraignants : selon les périodes et les compagnies, un vol Paris-Pointe à Pitre en Guadeloupe coûte entre 500 et 1500 euros (les déplacements ne sont donc pas permis à tous et sont restreints). L'isolement se renforce dans le cas de certains archipels. On observe un émiettement insulaire entre l'île principale et les îles secondaires. Celles-ci sont plus ou moins bien reliées amenant une situation de surinsularité.

La situation géographique impose également des contraintes climatiques. Une majorité d'îles ou archipels se situent en zone tropicale ou subtropicale et sont pour beaucoup d'origine volcanique. Ils sont de ce fait exposés à des aléas naturels qui fragilisent leur développement. Les risques sont multiples : éruptions comme celle de la montagne Pelée détruit la ville de St Pierre en Martinique en 1902, cyclones et ouragans fréquents, pluies tropicales à l'origine de coulées de boue, séismes... Ces risques précarisent la vie insulaire. À l'extrême d'autres territoires sont exposés au climat polaire : Groenland, St Pierre et Miquelon ou encore les Terres australes et antarctiques françaises, les TAAF.

Si les contraintes sont réelles, les territoires insulaires offrent également de nombreuses potentialités. Répartis dans tous les océans ils offrent l'avantage, pour les pays européens souverains, d'élargir leur ZEE (zone économique exclusive), c'est-à-dire le territoire maritime s'étendant jusqu'à 370 kilomètres à partir des côtes. L'exploitation et l'exploration de ce domaine sont réservées aux seuls États bordiers souverains. Le climat garantit également une grande richesse de la biodiversité, favorisant la création de parcs, de réserves de biosphères c'est-à-dire de sites classés par l'UNESCO comme écosystèmes soumis à des mesures de protection de la biodiversité. L'île de la Réunion a même fait son entrée depuis août 2010, au patrimoine mondial de l'humanité et est considérée comme « un livre ouvert sur l'histoire de la Terre ». Cette richesse favorise le développement touristique des territoires.

Doc. 1. Antilles françaises

2. Les faiblesses du système socio-économique
a. Des caractères démographiques particuliers
Un des caractères récurrents des sociétés insulaires est leur retard dans la transition démographique et donc la jeunesse de la population, sensible dans les RUP. La croissance démographique est en partie alimentée par de puissants flux migratoires, parfois illégaux. C'est le cas aux Canaries où des flux en provenance d'Amérique latine débouchent sur les ports et aéroports de l'archipel. Les flux d'immigrants africains se font par contre par le biais de « pateras », de petites embarcations qui cherchent à échapper à la Guardia civil espagnole. Quelque soit le cas de figure, ces immigrants sont tous attirés par les opportunités de travail offertes dans ces territoires, opportunités réelles mais le plus souvent fantasmées.

Les sociétés insulaires sont des sociétés à dominante pluriethnique, parfois héritées de l'histoire, de la colonisation, comme aux Antilles françaises ou à la Réunion. Même s'il existe une identité commune dont la langue créole est un exemple, des tensions entre communautés, ethnies peuvent apparaitre. Les émeutes de St Denis de la Réunion qui naissent, dans un contexte de difficultés économiques, en 1991 témoignent de ces tensions. Il est vrai que la jeunesse de la population alimente de forts taux de chômage qui constituent des freins à l'intégration sociale comme au développement économique.
b. Un développement économique fragile et une intégration inégale à la mondialisation
Beaucoup de territoires insulaires se caractérisent par un système productif déséquilibré, aux faiblesses structurelles. Les économies ont longtemps reposé sur l'agriculture et en particulier sur l'économie de plantation, monoculture de produits tropicaux destinés à l'exportation. Mais cette agriculture est soumise à une forte concurrence étrangère et dépendante des cours mondiaux qu'elle ne maîtrise pas.

La population active agricole est finalement faible avec 2,5% de la population active totale. L'économie est également marquée par la faiblesse du secteur industriel et repose avant tout sur des secteurs protégés comme le bâtiment et les travaux publics ( 8,5% de la population active), l'énergie, les télécommunications et surtout les services publics : services administratifs, santé, éducation... Cet essor de secteurs protégés conjugué à la faiblesse du secteur privé, baptisé «syndrome hollandais», contribue à la difficulté de développement des territoires insulaires.

Ces espaces bénéficient néanmoins d'une forte attraction touristique : les atouts climatiques et paysagers des îles tropicales et subtropicales constituent de réels atouts à l'heure de la mondialisation du tourisme. Les flux proviennent en grande partie des centres d'impulsion européen et américain ainsi que des États développés situés à proximité. La fréquentation est forte : huit millions de touristes aux Canaries en 2009, 577 000 en Martinique, plus de 420 000 à la Réunion. Cependant ce tourisme se concentre sur certains espaces des territoires insulaires, plus généralement les côtes sous le vent - à l'abri du vent - au détriment des espaces intérieurs et des côtes au vent. Il accentue donc parfois les contrastes spatiaux de développement.
c. Des liens étroits et une forte dépendance avec l'extérieur
Les difficultés du développement économique endogène (c'est-à-dire reposant que les ressources et initiatives locales) expliquent les liens étroits que les îles entretiennent avec leur métropole et l'UE. Depuis le traité d'Amsterdam en 1997, l'UE reconnaît d'ailleurs les handicaps structurels des RUP, ce qui permet à ces territoires de bénéficier de politiques et d'aides spécifiques. Il s'agit de compenser l'éloignement, l'isolement, les risques et les problèmes de dépendance pour soutenir certains secteurs économiques ou financer des aménagements. Les RUP bénéficient pour cela des Fonds structurels européens et les PTOM, moins favorisés car n'appartenant pas à l'UE, peuvent toutefois compter sur le Fonds européen de développement ainsi que sur les prêts de la Banque Européenne d'Investissement (BEI).

Les liens commerciaux se font avant tout avec la métropole de rattachement ou avec l'UE. Ainsi 60% des importations martiniquaises et près de 80% des exportations se font avec la France.
Les liens avec les territoires voisins sont par contre moins systématiques mais ils sont réels. Le niveau de développement plus élevé attire en particulier les flux de réfugiés et de travailleurs. Cependant les échanges commerciaux au sein de ces aires régionales demeurent malgré tout minoritaires.
L'essentiel
Situés à grande distance du continent européen, les territoires ultramarins sont confrontés à de fortes contraintes de développement économique malgré des atouts spécifiques (attractivité du climat pour la grande majorité de ces territoires situés en zone intertropicale, paysages paradisiaques qui alimentent un tourisme important...). Les liens avec les métropoles européennes sont donc très étroits et entrainent une grande dépendance comme l'illustrent les liens commerciaux privilégiés ou les aides au développement.

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