Disparités et inégalités socio-spatiales : l'action de l'Union Européenne sur les territoires
L'Union européenne (UE) constitue l'un des trois
pôles majeurs d'impulsion de l'économie
mondiale. Cependant tous les espaces ne participent pas de
la même manière à la puissance de ce
centre. De fortes disparités socio-spatiales existent
entre les territoires à différentes
échelles. L'UE cherche donc à remédier
à ces disparités en aidant les régions qui
connaissent des difficultés ou des retards de
développement.
1. Des contrastes spatiaux de développement
a. Les espaces centraux
La dorsale
européenne qui va de Londres à
l'Italie du nord constitue le cœur dynamique de
l'UE, le centre historique couvre l'espace incluant le
Grand Londres, la région rhénane jusqu'aux
villes italiennes de Milan et Turin. Il se
caractérise par une forte concentration de
population, de richesses et de pouvoir. Au cœur de
cette dorsale, la mégalopole
européenne, qui s'étend de
Londres à Francfort, forme une vaste conurbation
de grandes métropoles et constitue un pôle
de puissance majeur.
Ces métropoles organisées en réseau sont des centres économiques internationaux. La place financière de Londres, la City, compte parmi les trois plus grandes places boursières au monde. La mégalopole concentre également de grandes banques et compagnies d'assurances, des sièges sociaux de FMN (firmes multinationales). Elle rassemble aussi des centres de décision politique avec en particulier, à Bruxelles, le siège des institutions de l'UE. Ces villes sont enfin des foyers culturels anciens qui offrent un patrimoine exceptionnel. Ce sont donc sans surprise de hauts lieux du tourisme international.
La concentration des richesses dans cet espace de la dorsale est la plus forte de toute l'UE. L'indice de compétitivité illustre le poids considérable de cet ensemble spatial. L'indice de compétitivité mesure le niveau de productivité d'une région et sa capacité à offrir à ses habitants des revenus élevés et en hausse ainsi qu'une bonne qualité de vie. Plusieurs indicateurs sont utilisés pour le calculer : le niveau de développement de la région, l'espérance de vie, la perception de la santé et l'égalité hommes-femmes. Les valeurs sont échelonnées de 0 à 100 (compétitivité la plus élevée). Les régions où cet indice est le plus fort, plus de 70, sont majoritairement situées dans cette dorsale.
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Doc. 1. La population et les villes en Europes |
Ces métropoles organisées en réseau sont des centres économiques internationaux. La place financière de Londres, la City, compte parmi les trois plus grandes places boursières au monde. La mégalopole concentre également de grandes banques et compagnies d'assurances, des sièges sociaux de FMN (firmes multinationales). Elle rassemble aussi des centres de décision politique avec en particulier, à Bruxelles, le siège des institutions de l'UE. Ces villes sont enfin des foyers culturels anciens qui offrent un patrimoine exceptionnel. Ce sont donc sans surprise de hauts lieux du tourisme international.
La concentration des richesses dans cet espace de la dorsale est la plus forte de toute l'UE. L'indice de compétitivité illustre le poids considérable de cet ensemble spatial. L'indice de compétitivité mesure le niveau de productivité d'une région et sa capacité à offrir à ses habitants des revenus élevés et en hausse ainsi qu'une bonne qualité de vie. Plusieurs indicateurs sont utilisés pour le calculer : le niveau de développement de la région, l'espérance de vie, la perception de la santé et l'égalité hommes-femmes. Les valeurs sont échelonnées de 0 à 100 (compétitivité la plus élevée). Les régions où cet indice est le plus fort, plus de 70, sont majoritairement situées dans cette dorsale.
b. Des périphéries inégalement
intégrées
À proximité de cet espace central, on peut
distinguer une première
périphérie parfaitement reliée et
intégrée, qui
bénéficie de son influence directe. Cet
ensemble englobe la France, une grande partie de
l'Espagne, des îles britanniques, le Danemark, les
parties méridionales de la Suède et de la
Finlande, l'Allemagne et l'Autriche. La
densité des réseaux de communication, leurs
liens avec la dorsale favorisent le dynamisme des
activités. Dans cette périphérie se
distinguent des cœurs isolés
où le développement économique, le
niveau de vie des habitants sont encore plus remarquables
: l'Ile de France, le centre madrilène ou encore
la région de Vienne sont quelques exemples de ces
régions où l'indice de
compétitivité approche des valeurs
relevées dans la dorsale.
Au-delà de cette première périphérie les écarts de développement et de niveau de vie sont plus tangibles. On distingue une deuxième périphérie, en cours d'intégration, mais au dynamisme inégal. Elle se compose en premier lieu de régions méditerranéennes, anciennement intégrées à l'UE mais au développement plus difficile : le Portugal, les parties méridionales de l'Espagne et de l'Italie, la Grèce et les espaces méditerranéens insulaires. L'indice de compétitivité est compris entre moins de 30 et 50 en moyenne. Ces régions, plus éloignées des espaces moteurs, conservent un caractère plus rural. Les infrastructures de communication sont moins développées. Certaines régions comme l'Andalousie en Espagne connaissent néanmoins un développement économique plus sensible et une croissance économique plus soutenue.
Les régions situées à l'est de la dorsale sont marquées par leur passé communiste et ont adhéré plus tardivement à l'UE, entre 2004 et 2007. L'élargissement à douze nouveaux pays de l'ancien bloc de l'est conduit, à ces deux dates, à un fort contraste de richesses entre l'ouest et l'est. Celui-ci est en cours de rattrapage mais les écarts de richesses sont encore marqués : ainsi les PIB (Produit intérieurs bruts) des États baltes comme la Lituanie ou la Lettonie sont respectivement de 32 et 23 milliards d'euros contre 2496 milliards pour l'Allemagne ou 1950 milliards pour la France. Les difficultés sont identiques pour les pays de l'ex-Yougoslavie qui sont en attente d'adhésion à l'UE (seule la Slovénie a intégrée l'UE en 2004).
Une dernière catégorie d'espaces, les moins intégrés, peut être signalée : elle rassemble les territoires ultramarins de l'UE (Cf chapitre suivant sur Les territoires ultramarins de l'Union européenne). La distance, la situation insulaire sont à l'origine de nombreux retards de développement.
Au-delà de cette première périphérie les écarts de développement et de niveau de vie sont plus tangibles. On distingue une deuxième périphérie, en cours d'intégration, mais au dynamisme inégal. Elle se compose en premier lieu de régions méditerranéennes, anciennement intégrées à l'UE mais au développement plus difficile : le Portugal, les parties méridionales de l'Espagne et de l'Italie, la Grèce et les espaces méditerranéens insulaires. L'indice de compétitivité est compris entre moins de 30 et 50 en moyenne. Ces régions, plus éloignées des espaces moteurs, conservent un caractère plus rural. Les infrastructures de communication sont moins développées. Certaines régions comme l'Andalousie en Espagne connaissent néanmoins un développement économique plus sensible et une croissance économique plus soutenue.
Les régions situées à l'est de la dorsale sont marquées par leur passé communiste et ont adhéré plus tardivement à l'UE, entre 2004 et 2007. L'élargissement à douze nouveaux pays de l'ancien bloc de l'est conduit, à ces deux dates, à un fort contraste de richesses entre l'ouest et l'est. Celui-ci est en cours de rattrapage mais les écarts de richesses sont encore marqués : ainsi les PIB (Produit intérieurs bruts) des États baltes comme la Lituanie ou la Lettonie sont respectivement de 32 et 23 milliards d'euros contre 2496 milliards pour l'Allemagne ou 1950 milliards pour la France. Les difficultés sont identiques pour les pays de l'ex-Yougoslavie qui sont en attente d'adhésion à l'UE (seule la Slovénie a intégrée l'UE en 2004).
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Doc. 2. Les grands axes européens |
Une dernière catégorie d'espaces, les moins intégrés, peut être signalée : elle rassemble les territoires ultramarins de l'UE (Cf chapitre suivant sur Les territoires ultramarins de l'Union européenne). La distance, la situation insulaire sont à l'origine de nombreux retards de développement.
c. De forts contrastes à l'échelle
infra-régionale
Quel que soit l'ensemble géographique
observé, les
inégalités socio-spatiales peuvent
apparaître à plus ou moins grande
échelle : elles existent à
l'échelle d'un État, d'une région et
également d'une ville. L'exemple de la
Grèce, dans la périphérie
méditerranéenne en est une illustration.
Depuis son entrée dans l'UE en 1981, cet
État a connu un développement rapide :
son PIB a été multiplié par six,
passant de 40,5 milliards d'euros à 243 milliards
en 2010. La mortalité infantile a
considérablement chuté : elle était
de près de 18‰ en 1981 pour 3,5‰ en
2010, preuve de l'amélioration de la
qualité des soins, de l'hygiène de vie et
des infrastructures de santé publique.
Cependant les contrastes régionaux sont forts et opposent des régions riches et développées à des régions qui demeurent marquées par la pauvreté. Ainsi la région de l'Attique avec Athènes dispose d’un PIB par habitant supérieur à 30 000 € alors que pour l’est de la macédoine, la Thrace ou encore la Grèce occidentale il n’est que de 16 000 €. Ces contrastes sont enfin sensibles à l'échelle même d'une ville comme Athènes. Cette métropole de quatre millions d'habitants a accéléré son développement grâce à la réception des Jeux Olympiques en 2004. Les quartiers centraux de la ville témoignent de difficultés après les départs des classes moyennes et aisées pour les banlieues proches. Le centre demeure touristique mais il est gangréné par la formation de ghettos, d'habitats dégradés occupés par des immigrants illégaux.
Cependant les contrastes régionaux sont forts et opposent des régions riches et développées à des régions qui demeurent marquées par la pauvreté. Ainsi la région de l'Attique avec Athènes dispose d’un PIB par habitant supérieur à 30 000 € alors que pour l’est de la macédoine, la Thrace ou encore la Grèce occidentale il n’est que de 16 000 €. Ces contrastes sont enfin sensibles à l'échelle même d'une ville comme Athènes. Cette métropole de quatre millions d'habitants a accéléré son développement grâce à la réception des Jeux Olympiques en 2004. Les quartiers centraux de la ville témoignent de difficultés après les départs des classes moyennes et aisées pour les banlieues proches. Le centre demeure touristique mais il est gangréné par la formation de ghettos, d'habitats dégradés occupés par des immigrants illégaux.
2. L'action de l'Union européenne pour
remédier aux déséquilibres
a. Quels sont les objectifs définis ?
Le renforcement de l'UE passe par la réduction des
inégalités de développement entre
les territoires. Cette politique a été mise
en place dès 1975 et depuis le traité de Lisbonne de
2007, elle est placée au cœur des
objectifs de l'UE. On la nomme politique de
cohésion car elle vise à renforcer la
cohésion économique et sociale du
territoire européen, à atténuer les
inégalités de développement qui se
sont accentuées avec les élargissements
successifs.
Trois objectifs prioritaires structurent cette politique définie pour la période 2007-2013. Elle bénéficie pour cela d'un budget global de 347 milliards d'euros. Le premier objectif est un objectif de convergence. Il s'agit de promouvoir la croissance des espaces en retard de développement. Cet objectif prioritaire bénéficie de 81,5% des crédits. Le deuxième objectif concerne la compétitivité régionale et l'emploi. Il vise à renforcer la compétitivité et l'attractivité des espaces concernés et bénéficie de 16% des crédits alloués. Enfin, un troisième objectif concerne la coopération territoriale européenne. L'UE cherche à favoriser la formation d'eurorégions c'est-à-dire à soutenir la coopération transfrontalière. Il regroupe 2,5% des crédits.
Pour mener à bien cette politique, l'UE met en avant le principe de solidarité entre les États adhérents. Chaque pays verse, en fonction de sa richesse, des sommes qui vont alimenter des fonds d'intervention. Parmi ceux-ci, on peut signaler le FEDER, fonds européen de développement régional, créé en 1957 qui finance la construction d'infrastructures, des programmes d'innovation et tous les projets de développement locaux. Le FSE, fonds structurels européens, soutient la formation professionnel, les programmes d'aide et de création à l'emploi. Enfin, le fonds de cohésion, concerne les 15 États les plus en retard et finance des projets d'infrastructures de transport et le développement des énergies renouvelables.
Trois objectifs prioritaires structurent cette politique définie pour la période 2007-2013. Elle bénéficie pour cela d'un budget global de 347 milliards d'euros. Le premier objectif est un objectif de convergence. Il s'agit de promouvoir la croissance des espaces en retard de développement. Cet objectif prioritaire bénéficie de 81,5% des crédits. Le deuxième objectif concerne la compétitivité régionale et l'emploi. Il vise à renforcer la compétitivité et l'attractivité des espaces concernés et bénéficie de 16% des crédits alloués. Enfin, un troisième objectif concerne la coopération territoriale européenne. L'UE cherche à favoriser la formation d'eurorégions c'est-à-dire à soutenir la coopération transfrontalière. Il regroupe 2,5% des crédits.
Pour mener à bien cette politique, l'UE met en avant le principe de solidarité entre les États adhérents. Chaque pays verse, en fonction de sa richesse, des sommes qui vont alimenter des fonds d'intervention. Parmi ceux-ci, on peut signaler le FEDER, fonds européen de développement régional, créé en 1957 qui finance la construction d'infrastructures, des programmes d'innovation et tous les projets de développement locaux. Le FSE, fonds structurels européens, soutient la formation professionnel, les programmes d'aide et de création à l'emploi. Enfin, le fonds de cohésion, concerne les 15 États les plus en retard et finance des projets d'infrastructures de transport et le développement des énergies renouvelables.
b. Les échelles de l'intervention
La politique européenne de cohésion est
menée à échelle nationale et
régionale. Les régions
bénéficiant des aides spécifiques
sont celles des
périphéries en retard de
développement : Portugal, Espagne et
Italie méridionales, Grèce, Pays d'Europe
centrale et orientale (PECO) ainsi que certains
territoires ultramarins (Guadeloupe, Martinique, Guyane,
Mayotte, Réunion et Açores). Elle est
menée également à l'échelle
locale : il s'agit d'aides à des espaces ruraux en
difficultés, ou des projets de rénovation
urbaine. C'est ainsi le cas des villes du Havre où
les quartiers sud de la ville touchés, par les
mutations de l'industrie portuaire, ont
bénéficié du programme «
UrbanII » visant à améliorer la
situation des habitants par la valorisation des quartiers
concernés. Le projet doit remédier à
leur enclavement, faciliter la rénovation du
bâti mais aussi remédier aux
problèmes de chômage, de manque de
qualification des populations.
c. Des résultats inégaux
La politique de soutien de l'UE aux espaces en
difficultés a permis le développement
accéléré de certains pays comme
l'Irlande, l'Espagne ou la Grèce. Le PIB de
l'Espagne a ainsi été multiplié par
quatre depuis son adhésion en 1986. La situation
est assez semblable pour certains PECO comme la Pologne
et la Hongrie. Mais la réussite de certains de
ces pays est fragile et dépendante du soutien de
l'UE. Les difficultés financières de
l'Irlande, de la Grèce ou de l'Espagne
témoignent de ces fragilités. Par ailleurs,
les contrastes de développement à
l'échelle des États demeurent très
marqués dans certains cas.
L'essentiel
La puissance de l’UE masque de réelles
disparités de développement. La dorsale
européenne constitue le centre moteur de cet espace.
Au-delà de cet ensemble dynamique se distinguent des
périphéries plus ou moins bien reliées
et intégrées. Pour remédier aux
problèmes de développement qui se posent
à toutes les échelles, l’UE engage des
politiques de soutien et cherche à corriger les
disparités. En dépit de résultats
inégaux, l’objectif reste d’assurer le
rayonnement de l’ensemble de l’union.

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