Étude de cas : un territoire de l'innovation
Les mutations récentes de l'économie mondiale,
l'émergence de nouvelles puissances obligent les espaces
productifs français à s'adapter. On assiste dans
le pays à des recompositions territoriales et à
une diversification des activités autour de secteurs
porteurs. L'innovation, dans des secteurs dynamiques et
performants, permet à certains territoires de devenir
des espaces productifs moteurs.
1. Les enjeux de l'innovation
a. Qu'est-ce qu'innover ?
Il convient tout d'abord de distinguer innovation et
invention. Innover n'est pas nécessairement
inventer. On peut se saisir, adapter les idées des
autres pour les transformer en une synthèse
créative, et cela dans de multiples domaines
d'activités. On imagine également
l'innovation dans le seul secteur de l'industrie
high-tech et de la production de haute technologie, mais
seules 20% des innovations sont de source technique
et 80% de nature sociale,
commerciale, marketing ou financière.
Quel que soit le secteur, l'innovation pour un pays riche
et développé, doit permettre de maintenir
une croissance durable, un haut niveau de revenus ainsi
que de créer de l'emploi face à la
concurrence des nouveaux pays industrialisés.
b. Les acteurs de l'innovation
À l'origine de l'innovation
on trouve souvent des acteurs privés.
Le rôle des individus, de l'initiative
privée est déterminante. Elle s'illustre
avant tout dans le cadre des entreprises qui se
regroupent en réseaux, en partenariat avec des
laboratoires, des centres de recherche, des organismes de
formation. Ces réseaux, regroupant ces
différentes entités, encadrés et
guidés par des institutions locales forment des
clusters.
Les acteurs publics sont également à l'initiative ou favorisent la stratégie d'innovation. Ces acteurs sont de différentes natures. Il existe en premier lieu des entreprises publiques qui participent aux actions innovantes. C'est le cas par exemple de l'IFREMER, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, qui est un organisme public de recherche et de développement à vocation maritime. Il œuvre entre autres pour favoriser des pratiques innovantes de pêche afin de mieux respecter les ressources. À ces organismes publics il faut ajouter les institutions qui impulsent des programmes, guident et soutiennent les entreprises par des aides. Ces institutions se retrouvent à toutes les échelles : il peut s'agir des institutions de l'Union européenne, de l'État, mais on retrouve également tous les acteurs publics des territoires régionaux et locaux (conseils généraux, collectivités territoriales, communautés de communes...). L'ambition de ces acteurs est de favoriser un développement endogène, c'est-à-dire fondé sur les compétences, la qualification du tissu social local.
Les acteurs publics sont également à l'initiative ou favorisent la stratégie d'innovation. Ces acteurs sont de différentes natures. Il existe en premier lieu des entreprises publiques qui participent aux actions innovantes. C'est le cas par exemple de l'IFREMER, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, qui est un organisme public de recherche et de développement à vocation maritime. Il œuvre entre autres pour favoriser des pratiques innovantes de pêche afin de mieux respecter les ressources. À ces organismes publics il faut ajouter les institutions qui impulsent des programmes, guident et soutiennent les entreprises par des aides. Ces institutions se retrouvent à toutes les échelles : il peut s'agir des institutions de l'Union européenne, de l'État, mais on retrouve également tous les acteurs publics des territoires régionaux et locaux (conseils généraux, collectivités territoriales, communautés de communes...). L'ambition de ces acteurs est de favoriser un développement endogène, c'est-à-dire fondé sur les compétences, la qualification du tissu social local.
c. Les territoires de l'innovation
Le développement fondé sur l'innovation
s'affranchit des contraintes anciennes que sont la
présence de matières premières, d'un
bassin de main d'œuvre, d'axes de communication.
Les nouvelles technologies de l'information permettent
à tout territoire d'être au cœur d'un
projet innovant. Il n'existe donc pas de milieu spatial
type. Cependant il faut souligner que seules 10% des
régions européennes concentrent 60% des
innovations.
Parmi ces territoires dynamiques, les régions urbaines constituent des foyers majeurs, les mieux à même de faire le lien entre l'échelle locale et l'échelle internationale. Les grandes métropoles axent de plus en plus leur développement économique autour de la production innovante et en particulier de la haute-technologie. Les technopôles connaissent un essor remarquable. Il s'agit de parcs de haute-technologie associant, sur un même espace, les entreprises et les instituts de recherche (laboratoires, universités...). Le premier technopôle français, Sophia Antipolis, est né à Nice dès 1969. Aujourd'hui, ils existent dans toutes les grandes métropoles. Une métropole peut concentrer plusieurs technopôles, on parle alors de technopole pour désigner cette ville.
Ce qui prime avant tout dans la localisation est le gisement humain, la qualité de la main d'œuvre et le lien entre les acteurs. Tout type de territoire peut donc développer cette stratégie de développement, y compris les territoires ruraux auparavant en déprise. On voit également émerger dans ces milieux, des pôles de compétitivité, c'est-à-dire des regroupements d'établissements publics ou privés qui travaillent en synergie pour mettre en œuvre des projets de développement innovants. Ainsi, dans les Deux-Sèvres, en région Nouvelle-Aquitaine, le « bocapôle », technopôle au milieu du bocage, témoigne du dynamisme du pays Bressuirais. Sa réussite est fondée sur une main d'œuvre spécialisée, une facilité de logement et un esprit volontaire d'entreprises familiales.
Parmi ces territoires dynamiques, les régions urbaines constituent des foyers majeurs, les mieux à même de faire le lien entre l'échelle locale et l'échelle internationale. Les grandes métropoles axent de plus en plus leur développement économique autour de la production innovante et en particulier de la haute-technologie. Les technopôles connaissent un essor remarquable. Il s'agit de parcs de haute-technologie associant, sur un même espace, les entreprises et les instituts de recherche (laboratoires, universités...). Le premier technopôle français, Sophia Antipolis, est né à Nice dès 1969. Aujourd'hui, ils existent dans toutes les grandes métropoles. Une métropole peut concentrer plusieurs technopôles, on parle alors de technopole pour désigner cette ville.
Ce qui prime avant tout dans la localisation est le gisement humain, la qualité de la main d'œuvre et le lien entre les acteurs. Tout type de territoire peut donc développer cette stratégie de développement, y compris les territoires ruraux auparavant en déprise. On voit également émerger dans ces milieux, des pôles de compétitivité, c'est-à-dire des regroupements d'établissements publics ou privés qui travaillent en synergie pour mettre en œuvre des projets de développement innovants. Ainsi, dans les Deux-Sèvres, en région Nouvelle-Aquitaine, le « bocapôle », technopôle au milieu du bocage, témoigne du dynamisme du pays Bressuirais. Sa réussite est fondée sur une main d'œuvre spécialisée, une facilité de logement et un esprit volontaire d'entreprises familiales.
2. Un exemple de technopole : l'agglomération
grenobloise
a. Le bénéfice d'une situation
exceptionnelle et d'une tradition d'innovation
Grenoble est avec Lyon la principale ville de la
région Auvergne-Rhônes-Alpes. Avec
plus de 6,2 millions d'habitants, c'est la
2e région française et la
6e région européenne pour le
PIB (Produit intérieur brut). La
région constitue un carrefour à
l'échelle de l'Europe. Elle
bénéficie de grands axes de communication,
de six aéroports, de 1 500 km d'autoroutes
connectés aux réseaux suisses et
italiens.
Par ailleurs, le domaine des Alpes, plus grand domaine skiable européen avec plus de 150 stations offre un cadre paysager idéal pour attirer les personnels qualifiés. La tradition industrielle de la ville est ancienne, elle remonte au 19e siècle avec le développement de l'hydroélectricité, de la métallurgie et de la chimie. Très vite, la ville cherche à répondre aux besoins des industriels locaux et favorise la recherche scientifique et universitaire. Celle-ci favorise l'émergence de nouvelles disciplines et entraîne l'industrie vers de nouvelles activités de pointe dès les années 1960-1970.
Par ailleurs, le domaine des Alpes, plus grand domaine skiable européen avec plus de 150 stations offre un cadre paysager idéal pour attirer les personnels qualifiés. La tradition industrielle de la ville est ancienne, elle remonte au 19e siècle avec le développement de l'hydroélectricité, de la métallurgie et de la chimie. Très vite, la ville cherche à répondre aux besoins des industriels locaux et favorise la recherche scientifique et universitaire. Celle-ci favorise l'émergence de nouvelles disciplines et entraîne l'industrie vers de nouvelles activités de pointe dès les années 1960-1970.
b. Les caractères d'une technopole
L'aire urbaine grenobloise est un
pôle de compétitivité
particulièrement dynamique centré sur les
hautes technologies. Il associe des
entreprises, des centres de recherches, des organismes de
formation dans une démarche de partenariat et de
développement commun. Plusieurs technopôles
et clusters sont situés dans
l'agglomération. Innovallée, parc
technologique dédié aux entreprises
innovantes, est situé à l'est de la ville
sur les communes périphériques de Meylan et
Montbonnot. Il réunit, sur un espace de 110
hectares 320 entreprises de pointe qui travaillent dans
les domaines de l'électronique, de l'informatique,
des télécommunications, des biotechnologies
ou encore des logiciels.
Le parc connaît 40 nouvelles implantations annuelles en moyenne. Il est également en lien avec un des premiers pôles mondiaux dédié aux micro-nanotechnologies (technologies de l'infiniment petit) : Minatec. Au sein de ce pôle, se trouve un cluster nommé Minalogic (Micro-nanotechnologies et logiciel Grenoble Isère). Il rassemble 15 collectivités territoriales, près de 150 entreprises constituées à 75% de PME/PMI, 15 laboratoires de recherche et universités ainsi que des organismes de développement économiques et des investisseurs privés. Il bénéficie également de subventions publiques à hauteur de 515 millions d'euros.
Le conseil d'administration du groupe met parfaitement en évidence les types d'acteurs engagés dans ce réseau. Il est constitué de représentants de grands groupes internationaux (firmes multinationales) et des PME/PMI. S'y ajoute un deuxième collège représentant le monde de la recherche et de la formation (on y retrouve un représentant du CEA, Commissariat à l'énergie atomique et un représentant des écoles d'ingénieurs).
Enfin, un troisième collège incarne les collectivités territoriales, engagées dans le partenariat, avec la présence d'un représentant du Conseil Général de l'Isère. Labellisé par le gouvernement pôle de compétitivité mondiale en 2005, Minalogic incarne comme d'autres groupes, la politique d'innovation permanente émanant des acteurs présents sur le territoire grenoblois.
Le parc connaît 40 nouvelles implantations annuelles en moyenne. Il est également en lien avec un des premiers pôles mondiaux dédié aux micro-nanotechnologies (technologies de l'infiniment petit) : Minatec. Au sein de ce pôle, se trouve un cluster nommé Minalogic (Micro-nanotechnologies et logiciel Grenoble Isère). Il rassemble 15 collectivités territoriales, près de 150 entreprises constituées à 75% de PME/PMI, 15 laboratoires de recherche et universités ainsi que des organismes de développement économiques et des investisseurs privés. Il bénéficie également de subventions publiques à hauteur de 515 millions d'euros.
Le conseil d'administration du groupe met parfaitement en évidence les types d'acteurs engagés dans ce réseau. Il est constitué de représentants de grands groupes internationaux (firmes multinationales) et des PME/PMI. S'y ajoute un deuxième collège représentant le monde de la recherche et de la formation (on y retrouve un représentant du CEA, Commissariat à l'énergie atomique et un représentant des écoles d'ingénieurs).
Enfin, un troisième collège incarne les collectivités territoriales, engagées dans le partenariat, avec la présence d'un représentant du Conseil Général de l'Isère. Labellisé par le gouvernement pôle de compétitivité mondiale en 2005, Minalogic incarne comme d'autres groupes, la politique d'innovation permanente émanant des acteurs présents sur le territoire grenoblois.
L'essentiel
De natures techniques, sociales, financières ou
commerciales, les innovations sont au cœur
d’une stratégie de compétitivité
à l’échelle nationale et
internationale. Les territoires français
développent de plus en plus les activités
innovantes pour faire face aux concurrences exacerbées
par la mondialisation. Ainsi, acteurs privés
et publics ont développé, dans la ville de
Grenoble, des pôles de compétitivité qui
figurent parmi les plus dynamiques dans leur domaine et font
de la ville une technopole renommée. La
mobilisation des ressources locales, une politique
adaptée aux spécificités du territoire
contribuent au rayonnement régional.

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