Émilie du Châtelet
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
- Connaitre le parcours d'Émilie du Châtelet, 1re femme de sciences reconnue de l'Histoire.
- La vie d’Émilie du Châtelet est exceptionnelle, dans un XVIIIe siècle où la science reste surtout une affaire d’hommes.
- Émilie du Châtelet doit son parcours hors normes à ses aptitudes intellectuelles mais aussi à une éducation et une liberté rares pour les femmes de son époque.
- D’abord dans l’ombre de son amant Voltaire, elle a aussi eu la force de caractère pour s’affirmer comme une des premières femmes de sciences reconnues de l’histoire.
Malgré la révolution scientifique du XVIIe siècle et le rayonnement de la philosophie des Lumières, au XVIIIe, les femmes de science sont rares.
L’immense majorité des jeunes filles ne reçoit pas l’éducation dispensée aux garçons. Les rares femmes de sciences travaillent dans l’ombre de leur mari ou publient sous de faux noms, d’hommes en général.
Émilie de Breteuil, la future marquise du Châtelet, fait figure d’exception. Elle naît à Paris dans une famille noble au début du XVIIIe (En 1706) et a la chance d’être éduquée par les précepteurs de ses frères.
Son père est en effet ouvert d’esprit et veut pour sa fille une éducation humaniste à laquelle les jeunes filles de son temps n’ont normalement pas accès.
On lui enseigne le latin, le grec et les langues étrangères. Elle apprend également à monter à cheval, à danser, à chanter, à jouer du clavecin. Mais c’est pour les sciences que la jeune Émilie montre le plus d’aptitudes. Elle se passionne pour les mathématiques et la physique.
Émilie est mariée à l'âge de 19 ans au Marquis du Châtelet, un militaire dont elle aura trois enfants, mais elle a plusieurs amants et se moque des préjugés de son temps.
Son mari, qui admire son intelligence, laisse faire. Il la laisse ainsi partir à Paris et Versailles, où elle retrouve la vie mondaine qu’elle avait connue avec son père sous la Régence (1715-1723).
Elle suit des cours particuliers chez le célèbre astronome et mathématicien Maupertuis, son professeur, et quelque temps son amant. Mais c’est en 1733 qu’elle rencontre l’amour de sa vie, Voltaire. Elle a alors 27 ans. Elle devient sa maîtresse.
Quand Voltaire doit fuir Paris après la publication des Lettres philosophiques, qui font l’éloge du système politique anglais (qui est une critique implicite de la monarchie absolue française), Émilie l’accueille chez elle, dans son château de Cirey, près de la frontière de Lorraine. Se moquant encore une fois des règles de la bienséance et de sa réputation, elle vit là avec Voltaire cinq années de bonheur et d’études.
C’est elle qui l’initie à Newton, à Leibniz. En 1737, elle seconde son amant pour le concours de l’Académie des sciences qui porte sur la nature du feu… tout en rédigeant en cachette, la nuit, une étude sur le même sujet qu’elle soumet anonymement à l’Académie, et qui est publiée.
C’est la 1re fois qu’un travail scientifique d’une femme est publiée par l’Académie des sciences.
Cette grande victoire la pousse à aller plus loin : en 1740, elle publie, sous son propre nom, son livre Institutions de Physique.
Malgré les critiques misogynes, son livre est un grand succès qui lui offre une renommée internationale. Elle se lance en 1745 dans la difficile traduction des Principes mathématiques de Newton. Elle est reçue l’année suivante à l’Académie des sciences de l’Institut de Bologne.
Mais Voltaire s’est éloigné
d’elle, même si l’admiration mutuelle
perdure. Émilie se console en prenant pour amant
Jean François de Saint-Lambert, un officier et
poète lorrain qui a 10 ans de moins
qu’elle. Émilie tombe enceinte et meurt en
couches à 42 ans, à Lunéville.
Sa fille ne lui survivra pas.
Sa traduction de Newton, en revanche, est publiée en 1756-59, et favorisera les progrès scientifiques en France.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !