Une paysannerie encore féodale
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- Comprendre le système féodal.
- Connaitre le cadre de vie des paysans à l'Époque moderne.
- Le cadre de vie des paysans à l’Époque moderne reste, comme au Moyen Âge, la paroisse et la seigneurie, les paysans doivent un ensemble de taxes et de redevances auxquelles s’ajoutent les impôts de l’État.
- Les rendements agricoles restent longtemps limités et la population rurale dépendante du climat, ce qui nourrit de fortes tensions sociales.
- Au XVIIIe siècle, la condition paysanne s’améliore lentement mais l’essor des campagnes ne profite vraiment qu’à une minorité de paysans riches.
Dans l’Europe de l’Époque moderne, les sociétés sont encore largement agraires. Généralement, l’agriculture reste de loin la 1re activité et plus de 80 % de la population est rurale.Les paysans restent encadrés, comme au Moyen Âge, par la seigneurie et la paroisse.
En France, le poids des impôts et des taxes pèse sur la paysannerie et de manière très inégale selon les seigneuries. Les paysans doivent à leur seigneur le cens, le champart, les banalités et un certain nombre de corvées. À cela s’ajoute la dîme due au clergé et les impôts dus au Roi, plus ou moins lourds en fonction des régions, puisque la fiscalité n’est pas du tout uniforme au sein du royaume.
Parmi les impôts les plus impopulaires, on peut noter la gabelle, impôt royal sur la consommation de sel.
Les rendements agricoles sont limités : les techniques agricoles sont souvent rudimentaires et beaucoup de terres restent en jachère, selon la méthode de l’assolement triennal.
Les populations restent donc à la merci d’accidents climatiques (hiver trop froids, été trop pluvieux) et du prix des grains. Une flambée des prix débouche sur une crise de subsistance et peut provoquer une disette, voire une famine.
Les fléaux habituels de la guerre et des épidémies désorganisent les campagnes et provoquent ou aggravent les pics de mortalité. Dans ces conditions, les tensions sont fréquentes dans les campagnes.
Parfois des révoltes paysannes éclatent, comme celles des Va Nu-pieds normands (1639) ou des Bonnets Rouges bretons (1675). Elles sont durement réprimées par l’État.
La condition paysanne s’améliore lentement au XVIIIe siècle. Le climat est bien plus favorable et plusieurs petits progrès techniques s’accumulent pour accroître les rendements.
La charrue, par exemple, permet de retourner la terre plus en profondeur, et donc de produire davantage.
Les défrichements reprennent et permettent la mise en culture de nouvelles terres. De nouvelles espèces, découvertes dans le Nouveau Monde, sont introduites (maïs, pomme de terre, etc.).
En faisant construire de nouvelles routes, l'État permet un meilleur approvisionnement des régions les plus fragiles.
Tous ces facteurs, combinés à la disparition des grandes épidémies de peste (la dernière a lieu en 1720 à Marseille) et à la fin des guerres au sein du royaume entraînent une hausse spectaculaire des rendements (+ 40 % au XVIIIe siècle) et donc de la population.
Mais même si on a pu parler d’un « Beau XVIIIe siècle », les crises de subsistance ne disparaissent pas pour autant, et la majorité de la population reste précaire.
L’essor des campagnes ne profite pas de la même manière à tous les paysans : de fortes inégalités sociales demeurent ou se creusent au sein des campagnes.
La hausse du prix des grains permet surtout l’enrichissement des laboureurs. Ils possèdent leur terre, leurs équipements et leurs animaux de traits (boeufs, chevaux percherons, etc.). Ils peuvent innover et augmenter leurs rendements. Ils louent terres et matériel aux ouvriers agricoles.
Les conditions de vie de ces derniers et du reste de la population paysanne restent difficiles, notamment à cause du poids des impôts.
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