La démocratie athénienne en débats
La psychologie de groupe influe sur les décisions : on suit le plus grand nombre sans oser prendre la parole et s’opposer. La foule, changeant souvent d’avis, est inconstante. Thucydide condamne cette instabilité : « Cet engouement du plus grand nombre faisait que ceux-là mêmes qui n’approuvaient pas, craignaient, en votant contre, de passer pour mauvais patriotes et se tenaient cois ».
Les assemblées offrent également des lieux privilégiés pour chercher à régler des conflits privés, se débarrasser d’ennemis potentiels. La démagogie est alors l’attitude adoptée pour flatter le plus grand nombre, satisfaire ses intérêts. L’arme utilisée est le discours qui se doit d’être habile pour mieux manipuler. L’intérêt de la cité passe alors au second plan.
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Doc. 1. Buste d'Aristote |
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Doc. 2. Aristophane |
L’Assemblée des femmes offre symboliquement la parole à ces exclues de la vie politique et permet d’ouvrir les yeux sur les excès des orateurs lors des débats à l’Ecclésia. Le poète Euripide offre également, grâce au théâtre, la parole aux femmes :
« Nous sommes, nous autres femmes, la créature la plus misérable. (…) Ils disent que nous vivons une vie sans danger à la maison, tandis qu’ils combattent avec la lance. Piètre raisonnement : je préfèrerais (dit Médée, l’héroïne) lutter trois fois sous un bouclier que d’accoucher seule ».
L’oligarchie est le gouvernement de quelques uns, le plus souvent riches. Les oligarques critiquent eux-aussi l’incapacité de la masse et présentent la démocratie comme un régime pervers. Pour eux, le pouvoir doit être confié à ceux qui ont les moyens de conduire la politique de la cité. A l’égalité démocratique, ils opposent le principe de l’égalité proportionnelle à la richesse et au rang social. A la différence des aristocrates, plus soucieux du droit, ils n’hésitent pas à tenter des coups de force pour accéder au pouvoir.
En 411- 410 avant J.-C., ils essayent sans succès de mettre fin à la démocratie. Durant la guerre du Péloponnèse qui oppose Sparte à Athènes, un groupe d’oligarques s’empare du pouvoir et prend des mesures radicales.
Les fonctions de bouleutes (membre du Conseil de la Boulê) et d’héliastes (membre des tribunaux grecs) ne sont plus rémunérées, ce qui permet d’exclure les citoyens les plus pauvres. Le coup de force ne dure pas et la constitution démocratique est rétablie en 410 av. J.-C.
En 404 av. J.-C., un nouveau coup d’état est tenté par un groupe de trente oligarques mené par Critias, l’oncle de Platon : on parle de la tyrannie des Trente. Les mesures prises sont encore plus réactionnaires : suppression de l’Écclésia et de l’Héliée (le tribunal populaire), ce qui révèle le mépris de la démocratie.
Certains philosophes, comme Platon, critiquent les dérives de cet enseignement car il laisse place davantage à la force de persuasion, à l’émotion, qu’à la raison. Ces philosophes quant à eux ne s’opposent pas systématiquement à la démocratie, mais Platon, par exemple, s’interroge sur la compatibilité de la démocratie avec le nécessaire ordre moral devant guider la cité. Il dénonce l’anarchie morale et politique favorisée par ce type de régime.
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Doc. 3. Platon |

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