Les salons au XVIIIe siècle
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Connaitre quelques salons du XVIIIe siècle et leur influence.
- Les salons ont joué un rôle décisif dans l’élaboration et la diffusion des idées des Lumières.
- Ce sont des lieux mondains où l’on discute avec esprit et où l’on s’informe des derniers travaux littéraires, artistiques ou scientifiques.
- Le salon de Madame Geoffrin, un des plus influents, a atteint un rayonnement européen.
Le salon est un lieu de sociabilité où l’on tient des discussions mondaines et où l'on discute des derniers travaux des hommes de lettres et de sciences. Beaucoup de salons sont tenus au XVIIIe siècle par des femmes. Elles sont aristocrates pour la plupart, mais des bourgeoises tiennent aussi des salons influents.
Le salon devient au XVIIIe siècle l’un des principaux ateliers du mouvement des Lumières, en stimulant le goût des élites cultivées pour les sciences, mais aussi en développant parfois une pensée politique critique, à tel point que salons et Lumières nous semblent aujourd’hui inséparables.
Au début du XVIIIe siècle, l’ambiance du salon de la Duchesse du Maine, qu’elle tient dans son château de Sceaux au sud de Paris, contraste avec la morosité de la fin du règne de Louis XIV à Versailles.
Le salon, qui perdure jusqu’à la mort de la maitresse des lieux en 1753, accueille les grands esprits de son temps : Voltaire, Émilie du Châtelet, Montesquieu, Madame du Deffand, d'Alembert, etc. En 1747, Voltaire y rédige en un jour son Zadig, qu’il fait représenter le soir même dans le parc du château.
À Paris, le salon de la Marquise de Lambert, sous la Régence, se distingue comme le temple du bon goût et pèse sur les nominations à l’Académie. À la mort de la salonnière en 1733, le salon, rue Saint-Honoré, de Madame de Tencin (la mère de d’Alembert) accueille ses hôtes et devient à son tour très influent. C’est ensuite le salon de Madame Geoffrin qui prend le relai à la mort de Madame de Tencin (1749). Le salon de Madame d’Épinay domine les années 1770.
Les salonnières sont souvent elles-mêmes femmes de lettres, mais invitent des scientifiques pour animer leur salon. Elles jouent un rôle important dans l’engouement du public cultivé pour la science.
Le salon n’est cependant pas forcément tenu par une femme. Le salon du Baron d’Holbach, surnommé le « club holbachique », est très fréquenté et réputé pour son esprit critique. Les habitués y attaquent de manière virulente l'Église et l’aristocratie. C’est le salon le plus engagé dans les années 1780, avec celui de Madame Necker et de sa fille, la future Madame de Staël.
Madame Geoffrin n’est pas une salonnière aristocrate. Née Marie-Thérèse Rodet dans une famille de la petite bourgeoisie, elle épouse Pierre-François Geoffrin, riche directeur de la Manufacture royale de glaces de miroirs du faubourg Saint-Antoine.
N’ayant pas reçu de solide instruction, si ce n’est l’art de la conversation, c’est en fréquentant le salon de Madame de Tencin qu’elle apprend et aiguise son esprit. Après la mort de son mari au milieu du siècle, la richesse dont elle hérite lui permet de construire la solide réputation de son salon, qui atteindra un rayonnement européen.
Le salon de la rue Saint-Honoré mêle des nobles de cour et des bourgeois. Il reçoit le lundi les artistes, comme les peintres Boucher ou Vernet, le mercredi les écrivains et les visiteurs étrangers (le britannique Horace Walpole, le prince Stanislas Poniatowski).
Madame Geoffrin correspond avec les esprits les plus
brillants de son temps et même les chefs
d’État Gustave III de Suède et
Catherine II de Russie.
Elle joue également un rôle important dans
le financement de l’Encyclopédie de
Diderot et d’Alembert.
Malgré l’ascension d’autres salons rivaux dans les années 1770, comme celui de Madame d’Épinay, le salon de Madame Geoffrin reste influent jusqu’à sa mort en 1777.
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