Diplôme, qualification et accès à l'emploi
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- Comprendre la démocratisation des études et ses liens avec l'accès à l'emploi.
- Depuis les années 1960 on assiste à une démocratisation des études. Le niveau de formation et de qualification a donc augmenté en partie en lien avec l’évolution des emplois proposés même si certains emplois du tertiaire ne nécessitent pas de diplômes élevés.
- Cette inflation scolaire, liée aux
difficultés à trouver un emploi,
représente un investissement en capital
humain nécessaire aujourd’hui pour trouver
un emploi stable. Mais cela a des effets pervers notamment
sur la dévalorisation des diplômes.
De nos jours la durée des études a tendance à augmenter, mais cela veut-il pour autant dire que l’accès à l’emploi est meilleur ?
Depuis les années 1960, on constate une
ouverture des études à toutes les
catégories sociales. Il y a une
élévation
généralisée de la durée
d’études et de la fréquentation des
études supérieures.
Au baccalauréat de 1960, sur 100 enfant
nés en 1943, 13 avaient le baccalauréat,
en 2009 ce sont 65 % des enfants d’une
classe d’âge qui arrivent au
baccalauréat (tous baccalauréats
confondus, généraux, technologiques et
professionnels). L’objectif affiché depuis
les années 1990 est d’arriver à 80
%.
Cette démocratisation touche aussi les
milieux populaires, dans les années 1980,
seul 1 enfant d’ouvrier sur 4 accédait au
baccalauréat, aujourd’hui c’est plus
d’1 sur 2.
Le baccalauréat étant la porte
d’entrée vers les études
supérieures, le nombre
d’étudiants a aussi fortement
augmenté et les formations se sont
diversifiées (grandes écoles, IUT,
BTS, etc.).
Il y a donc plus de diplômés chez les
jeunes. En 1960 il y avait environ 300 000
étudiants en France alors qu’en 2009 ils
étaient près de 2,3 millions. Le nombre
d’étudiants en classes
préparatoires aux grandes écoles a par
exemple été multiplié par 4 durant
la même période.
La durée des études est donc
largement à la hausse et le nombre
d’élèves qui cumulent plusieurs
diplômes augmente aussi.
De manière générale depuis les 30
glorieuses, les emplois du secteur secondaire peu
qualifiés (industrie textile,
sidérurgie…) ont tendance à
disparaître du fait des
délocalisations ou de la substitution du capital
au travail. En revanche, il continue à y avoir
des créations d’emplois pour
certains types d’ouvriers
qualifiés.
Inversement, les créations
d’emplois se font surtout dans le secteur
tertiaire. Le nombre de cadres a fortement
augmenté depuis 30 ans, mais aussi les emplois
liés à l’informatique, la vente ou
le commerce. On retrouve aussi de fortes
créations dans les services à la
personne par exemple dans le domaine de la
santé (infirmières, aide
soignantes…) ou de la dépendance (aide
à domicile, garde malade, assistantes
maternelles…).
Cette tertiairisation ne signifie donc pas
forcement plus de qualifications, les emplois de
services à la personne ne nécessitent pas
pour la plupart des qualifications
élevées.
On appelle qualification, l’ensemble des
capacités que les individus peuvent utiliser
dans leur vie professionnelle. Ces qualifications sont
à la fois :
- des savoirs (connaissances des lois pour un avocat) ;
- des savoir-faire (utiliser
l’informatique).
Ces qualifications sont en partie obtenues par les études et reconnues par des diplômes mais ce n’est pas forcement le cas, une partie de la qualification vient aussi de la pratique de l’activité professionnelle (effets d’apprentissage).
Comme une évidence, on constate que les moins
diplômés sont aussi ceux qui sont
les plus représentés au chômage
et qui ont le moins souvent des emplois stables.
Près d’un tiers des non
diplômés sont au chômage, et moins
de la moitié ont un emploi stable alors que
parmi les diplômés des écoles de
commerce seuls 5% sont au chômage et ils sont
plus de 9 sur 10 à avoir un CDI (contrat
à durée indéterminée).
C’est particulièrement vrai en France
où les entreprises accordent une grande valeur
au diplôme du candidat à l’emploi.
Le diplôme est donc un investissement en
capital humain, celui-ci représente
l’ensemble des capacités physiques ou
intellectuelles que possède l’individu et
qu’il peut mobiliser.
Mais en période de crise, le chômage
augmente aussi pour les plus diplômés
notamment ceux qui n’ont pas des diplômes
très professionnalisant (doctorats dans des
matières littéraires par exemple).
La démocratisation scolaire a
entraîné une massification dans
l’enseignement,
l’élévation du nombre
d’étudiants a entrainé une
augmentation des diplômés. Le
diplôme perd donc de sa valeur s’il est
possédé par un grand nombre
d’étudiants et n’est plus un
critère de distinction pour les entreprises.
Celles-ci se basent alors sur les expériences,
la personnalité des candidats…
Certaines études
inter-générationnelles ont donc
montré que malgré un niveau de formation
plus élevé, les enfants n’ont pas
un emploi plus qualifié que leurs parents, ils
n’ont pas connu de mobilité dans la
structure sociale. Par exemple, le concours de facteur
ne nécessite pas le baccalauréat mais
devant le manque d’emplois beaucoup
d’étudiants diplômés passent
ce concours et l’obtiennent devant les non
diplômés. On se retrouve ainsi avec des
facteurs « sur-diplômés ».
La démocratisation de l'école
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