Christianisation et répression des oppositions
L’enjeu pour l’Église catholique en cette
période du Moyen-âge est d’imposer son
autorité, son pouvoir pour garantir
l’évangélisation. Tant que ce pouvoir
s’avère fragile, il convient pour la
papauté de faire preuve d’intransigeance dans la
lutte contre les hérésies : doctrines
jugées contraires à la doctrine catholique
fixée par le pape et l’Église de Rome.
Cette lutte s’engage à toutes les échelles,
des terres chrétiennes en Europe jusqu’à la
lutte contre les infidèles hors d’Europe.
1. Un instrument de répression : l'Inquisition
a. Qu'est-ce que l'Inquisition?
La lutte contre les ennemis de la foi est ancienne et est
traditionnellement du ressort des évêques,
appuyés par les rois et les princes.
L’Inquisition est mise en place par le pape
Grégoire IX à partir de 1231. Elle se
présente comme un tribunal
d’exception créé pour lutter
contre les ennemis de la foi. La papauté
souhaite garantir en Europe l’unité de la
religion catholique et les intérêts de
l’Église et pour cela souhaite lutter
efficacement contre toutes les déviances. Ainsi
l’Inquisition étend son action à la
répression des devins, sorciers,
blasphémateurs ou scientifiques jugés
hérétiques. Pour mettre en œuvre ce
tribunal Grégoire IX désigne en
Rhénanie le tout premier inquisiteur.
Il s’agit d’un prêtre, Conrad de Marbourg qui fait preuve d’un fanatisme et d’une grande violence. Il est d’ailleurs assassiné en juillet 1233. La plupart du temps, les inquisiteurs sont choisis dans les nouveaux ordres religieux, dominicains et franciscains : leur compétence en matière de théologie, leur proximité avec les fidèles leur confère une image positive. L’Inquisition se développe dans le Saint Empire, en France mais aussi en Italie à partir de 1235. Les tribunaux se multiplient et gardent une certaine autonomie.
Il s’agit d’un prêtre, Conrad de Marbourg qui fait preuve d’un fanatisme et d’une grande violence. Il est d’ailleurs assassiné en juillet 1233. La plupart du temps, les inquisiteurs sont choisis dans les nouveaux ordres religieux, dominicains et franciscains : leur compétence en matière de théologie, leur proximité avec les fidèles leur confère une image positive. L’Inquisition se développe dans le Saint Empire, en France mais aussi en Italie à partir de 1235. Les tribunaux se multiplient et gardent une certaine autonomie.
b. Son fonctionnement et les peine infligées
Le tribunal est soumis à des règles
religieuses fixées par le pape. Les suspects,
individus ou groupes sont soumis à
l’interrogatoire par l’inquisiteur ou un de
ses collaborateurs. A défaut d’aveux, la
preuve de l’hérésie est
apportée par des témoins. Les peines
infligées vont de la pénitence
(pèlerinage obligatoire, entretien d’un
pauvre, port de la croix d’infamie sur les
vêtements…) jusqu’à
l’emprisonnement à vie, ou pour les fautes
les plus graves, c'est-à-dire pour ceux qui
refusent d’expier leurs fautes : le
bûcher. Cependant, la condamnation au
bûcher, « la peine de feu », demeure
rare, même si certains inquisiteurs se signalent
par leur cruauté : c’est ainsi le cas de
Robert Le Bougre nommé inquisiteur
général en France. Le recours
à la torture devient fréquent, sans
être régulier, à partir du milieu du
12e siècle.
Particulièrement active en France, en Italie et dans le Saint Empire, l’institution décline à partir de la deuxième moitié du 15e siècle, preuve de l’affirmation du pouvoir de l’Église et des États.
Particulièrement active en France, en Italie et dans le Saint Empire, l’institution décline à partir de la deuxième moitié du 15e siècle, preuve de l’affirmation du pouvoir de l’Église et des États.
c. La lutte contre l'hérésie cathare
Les Cathares (les purs en Grec) forment une
importante communauté de chrétiens
présente dans le sud de la France, où se
trouve un clergé inefficace et insuffisant, en
Italie du nord (foyer originel) ou en Rhénanie.
Particulièrement actifs en Provence et en
Languedoc, les Cathares ou Albigeois (ils sont
présents autour de Toulouse, Carcassonne et Albi)
se heurtent à l’Église
catholique. Ils estiment cette Église
corrompue et s’opposent sur plusieurs points de
doctrine avec celle-ci.
Sur le plan des croyances, ils prônent la pauvreté, pensent la religion comme une lutte permanente du bien contre le mal. Tous nient la croyance en la Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit) faisant du Père un être supérieur. Ils rejettent l’Ancien Testament et condamnent les pères de la Bible : Abraham, Isaac, Jacob et Moïse.
Sur le plan du rituel, les Cathares contestent la valeur des sacrements : le baptême d’eau est jugé sans valeur et ils lui substituent le baptême de l’Esprit reçu par une double imposition des mains et de l’Évangile. Le mariage est également condamné.
Impuissante à contrer, la propagation du catharisme qui bénéficie de la bienveillance de certains seigneurs, en 1179 plusieurs d’entre eux sont excommuniés par Alexandre III. Une croisade est organisée en 1209 pour lutter contre les Cathares : la ville de Carcassonne tombe entre les mains d’une armée de seigneurs catholiques du Nord de la France. Albi tombe en 1215 et la même année le comte de Toulouse est dépouillé de ses États ; il se soumet en 1229. Cette croisade prend fin en 1244 où plus de 200 hérétiques qui ont refusé de renier leur foi sont brulés au pied de la forteresse de Montségur.
Outre le succès de l’Église, la défaite des grands seigneurs du Sud contribue largement au progrès de l’unité française.
Sur le plan des croyances, ils prônent la pauvreté, pensent la religion comme une lutte permanente du bien contre le mal. Tous nient la croyance en la Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit) faisant du Père un être supérieur. Ils rejettent l’Ancien Testament et condamnent les pères de la Bible : Abraham, Isaac, Jacob et Moïse.
Sur le plan du rituel, les Cathares contestent la valeur des sacrements : le baptême d’eau est jugé sans valeur et ils lui substituent le baptême de l’Esprit reçu par une double imposition des mains et de l’Évangile. Le mariage est également condamné.
Impuissante à contrer, la propagation du catharisme qui bénéficie de la bienveillance de certains seigneurs, en 1179 plusieurs d’entre eux sont excommuniés par Alexandre III. Une croisade est organisée en 1209 pour lutter contre les Cathares : la ville de Carcassonne tombe entre les mains d’une armée de seigneurs catholiques du Nord de la France. Albi tombe en 1215 et la même année le comte de Toulouse est dépouillé de ses États ; il se soumet en 1229. Cette croisade prend fin en 1244 où plus de 200 hérétiques qui ont refusé de renier leur foi sont brulés au pied de la forteresse de Montségur.
Outre le succès de l’Église, la défaite des grands seigneurs du Sud contribue largement au progrès de l’unité française.
2. La lutte contre les infidèles : les enjeux des
croisades hors d'Occident
a. Qu'est-ce qu'une croisade ?
Une croisade est une expédition militaire
menée par les chevaliers francs d’occident
dans le but de lutter contre les infidèles.
Les objectifs sont divers mais depuis le 9e
siècle, la défense des Chrétiens
menacés par ces infidèles est
considérée comme une œuvre
prioritaire : le pape Jean VIII accorde ainsi
l’absolution aux guerriers mourant en
défendant les Chrétiens contre les
Sarrasins en Italie, puis en Espagne. La crainte de
l’extension de l’Islam est donc une
motivation première. Mais il s’agit
également d’assurer la primauté du
christianisme et la christianisation des populations.
b. L'appel à la première croisade
d'Urbain II
En 1095, le pape Urbain II appelle les
Chrétiens d’occident à se mobiliser
face au danger représenté par
l’expansion musulmane. Les objectifs
mentionnés dans son appel sont de défendre
les chrétiens orthodoxes de l’Empire
byzantin menacés par les Turcs. Il convient
également de récupérer la Terre
Sainte de Jérusalem afin de libérer le
Saint Sépulcre, le tombeau du Christ.
L’objectif est aussi politique : la guerre Sainte doit permettre d’unir les seigneurs occidentaux, d’éviter ainsi les guerres qui déstabilisent les royaumes. Pour mobiliser ses troupes, le pape promet la rémission des péchés, la vie éternelle et laisse entrevoir, pour ces chevaliers, la possibilité de s’enrichir grâce à la conquête des territoires et aux pillages. Cette croisade est suivie par 7 autres expéditions jusqu’à la fin du 13e siècle.
L’objectif est aussi politique : la guerre Sainte doit permettre d’unir les seigneurs occidentaux, d’éviter ainsi les guerres qui déstabilisent les royaumes. Pour mobiliser ses troupes, le pape promet la rémission des péchés, la vie éternelle et laisse entrevoir, pour ces chevaliers, la possibilité de s’enrichir grâce à la conquête des territoires et aux pillages. Cette croisade est suivie par 7 autres expéditions jusqu’à la fin du 13e siècle.
c. Le bilan des croisades
La première croisade donne naissance aux
États latins d’orient, fiefs pris sur
les terres conquises, attribués aux grands
seigneurs occidentaux. Ils vont subsister près de
deux siècles et vont permettre la
découverte du monde musulman,
l’enrichissement économique et culturel
grâce aux apports de la civilisation arabe. La vie
chrétienne a également été
marquée par ces croisades : importance du
pèlerinage de Jérusalem, sens du sacrifice.
Cependant, beaucoup s’élèvent contre
la légitimité de ces expéditions. On
accuse l’avidité de l’Église et
elles provoquent au 13e siècle des
interrogations et de la lassitude.
L'essentiel
A l’échelle des royaumes occidentaux avec la
lutte contre les hérésies, ou hors occident
avec les croisades, l’Église chrétienne
catholique affirme sa suprématie en réprimant
toutes les oppositions dangereuses et susceptibles de
remettre en cause son autorité. A la fin du
13e siècle, la civilisation occidentale,
chrétienne est rayonnante : c’est
l’âge d’or de l’Église.

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