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L'exposition de 1923 : un succès relatif

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Objectif
Evoquer l'exposition du Bauhaus qui a lieu en 1923 ; montrant le changement d'orientation de l'école, elle marque aussi une sorte d'apogée du Bauhaus de Weimar avant sa fermeture forcée et son déménagement à Dessau.
Walter Gropius a toujours eu le souci de présenter les résultats du Bauhaus au public, sachant que l'école est exclusivement financée par les deniers des contribuables, en l'absence de rentabilité de ses ateliers.

Mais si l'exposition de 1923 n'est pas la première exposition du Bauhaus, les précédentes ont été relativement peu nombreuses et ont été de cuisants échecs.

• Celle de 1919 révéla l'amateurisme des premiers élèves.
 
• Celle de 1922 présenta au Musée de Weimar les travaux des élèves du Bauhaus parallèlement à ceux des élèves de l'Ecole supérieure d'art, la comparaison étant difficilement soutenable entre des oeuvres d'avant-garde et des productions plus classiques mais plus facilement compréhensibles pour des spectateurs peu avertis.

L'exposition de 1923 doit donc être pour Gropius celle du rachat, aux yeux de la société locale autant qu'à ceux du monde des arts, qui guettent les premiers signes d'efficacité du Bauhaus. Ce sera aussi pour Gropius l'occasion de marquer d'une pierre blanche les changements d'orientation qui ont commencé à s'opérer au sein de l'école.
1. Une exposition pour marquer le changement
L'exposition aura lieu entre le 15 août et le 30 septembre 1923. Gropius sait qu'il est attendu au tournant, tant par le gouvernement que par la critique. Mettant les bouchées doubles, il entreprend, dans les mois précédents l'inauguration, une campagne publicitaire tous azimuts. Gropius pourra par ailleurs compter sur l'organisation à Weimar, au même moment, de la conférence du Werkbund, qui attirera de nombreux artistes et professionnels.

L'exposition commence le 15 août par la « semaine du Bauhaus », quatre jours au cours desquels ont lieu :

• des représentations du Ballet triadique et du Cabaret mécanique,
• un concert des premières oeuvres de Stravinsky en présence de ce dernier,
• des projections de films au ralenti - technique alors quasi inédite -,
• des conférences données par Gropius, Kandinsky et J.J.P. Oud, l'architecte attitré du mouvement De Stijl.

La présence de Oud signe d'ailleurs une forme de réconciliation entre le Bauhaus et De Stijl, qui s'explique par le changement explicite de cap amorcé au Bauhaus, dont Gropius se fait l'écho lors de conférences telle Art et la technique : une nouvelle unité.
Se faisant, Gropius montre qu'il est en phase avec ceux qui, en plein taylorisme, voient dans l'industrie et la standardisation le salut de l'humanité.

Des expositions sont par ailleurs proposées jusqu'à la fin septembre, où l'on peut voir les travaux des élèves et des professeurs :

• des céramiques,
• des textiles,
• des peintures murales d'Oskar Schlemmer, Joost Schmidt, etc.

Mais seule une réalisation du Bauhaus est significative du « nouveau » Bauhaus : la maison dite Haus am Horn (« la maison de la rue Horn »), bâtie pour l'exposition à côté du potager de l'école.

2. La Haus am Horn
La maison am Horn passe pour la première réalisation concrète du Bauhaus combinant la collaboration effective de plusieurs ateliers et l'exigence de standardisation : elle est conçue pour être produite en série rapidement et à l'aide de matériaux modernes et bon marché.

Le plus étonnant est qu'elle ait été conçue par le peintre Georg Muche, maître de forme de l'atelier de tissage et ancien assistant de Itten au cours préliminaire, qui n'est ni un fervent défenseur de la machine tel Moholy-Nagy, ni un architecte pétri de modernisme comme Gropius. Muche sera cependant aidé dans sa tâche, notamment par l'architecte Adolf Meyer, collaborateur de Gropius.

La maison est une bâtisse cubique en béton à charpente en acier. Autour d'un séjour de six mètres sur six légèrement surélevé sont organisées toutes les pièces dites « fonctionnelles », c'est-à-dire ayant chacune une destination exclusive : la cuisine, par exemple, ne servira pas de salle à manger.

Tout l'équipement et l'ameublement de la maison a été dessiné et réalisé dans les ateliers du Bauhaus :

• radiateurs, carrelages, ustensiles, récipients (de l'atelier de poterie, réalisés dans une usine extérieure),
• lampes (de l'atelier du métal sous la direction de Moholy-Nagy) ;
• le plus remarquable étant sans doute le mobilier dessiné en grande partie par Marcel Breuer dans un design très sobre, depuis la coiffeuse jusqu'à l'aménagement de la cuisine, dont les placards bas séparés, les placards hauts fixés au mur et le plan de travail sous fenêtre, pour être aujourd'hui tout à fait anodins, sont alors les premiers d'Allemagne.

La maison, financée par le riche marchand de bois Adolf Sommerfeld, devra quand même être vendue à un particulier en 1924 afin d'éponger les dépenses globales de l'exposition.

La réalisation de la Haus am Horn vient par ailleurs appuyer le propos de Gropius sur l'architecture moderne telle qu'il la présente dans des maquettes, des plans et des dessins au sein de l'exposition. Cette dernière sera, hormis de rares critiques, un succès, et mettra du baume au coeur à toute l'école. Les conséquences immédiates en seront une productivité jusque là inégalée dans la brève histoire du Bauhaus.
3. Apogée et fin du Bauhaus de Weimar
Après la fin de l'exposition, professeurs et élèves mettent fin aux discours stériles et redoublent d'effort.

Des commandes fermes arrivent enfin à l'école, comme celle émanant de l'Hôtel de la Monnaie de l'Etat de Thuringe, qui a besoin de nouveaux billets de banque. En période d'inflation, de nouveaux billets doivent être édités en permanence, à des montants sans cesse croissants.

L'élève Herbert Bayer en est chargé. Il dessinera des billets élégants dans leur sobriété, coupures de un million à un milliard de marks qui seront déjà d'un montant trop faible avant même d'être mis en circulation.

Un autre élève, Joseph Hartwig, concevra un jeu d'échec dont le dessin des pièces indique leurs déplacements respectifs et qui aura un certain succès. Mais il sera fabriqué par un menuisier indépendant et non par l'industrie.

Malgré les bonnes résolutions de la plupart des membres du Bauhaus, la coopération régulière avec celle-ci est encore un vain mot. Et certains professeurs, dont Muche, commencent à trouver trop réductrice la nouvelle ligne du Bauhaus, Gropius insistant de plus en plus sur la prééminence de la technique et de la science pour la création d'ustensiles modernes et reproductibles par l'industrie.

Mais ce sont une fois de plus des menaces extérieures qui pèseront le plus sur la destinée du Bauhaus.

• En février 1924, les nationalistes de droite reprennent le parlement de Thuringe. Ceux-ci se font les porte-parole des artisans locaux et de l'ensemble de la population, plus hostiles que jamais au Bauhaus.
• En septembre, les crédits alloués à l'école par le gouvernement sont amputés de moitié, puis un préavis de licenciement est donné à l'ensemble du personnel pour le mois de mars 1925.
Gropius, appuyé par l'ensemble des professeurs, prend finalement les devants et annonce la fermeture pure et simple de l'école pour la même date.

Entre temps, il a commencé à prospecter auprès d'autres municipalités qui seraient prêtes à accueillir le Bauhaus. Les villes de Breslau, Darmstadt ou Francfort-sur-le-Main ont fait des propositions, mais ce sera finalement la ville de Dessau, à mi-chemin entre Weimar et Berlin, qui se montrera la plus convaincante. Le Bauhaus, deuxième mouture, s'installera donc à Dessau.
L'essentiel

La grande exposition organisée à l'été 1923 a pour but de montrer les productions du Bauhaus - dont la Haus am Horn, la maison standard de Georg Muche - tant à la population locale qu'à des amateurs et des professionnels venus de toute l'Allemagne et au-delà.

C'est un succès d'estime qui conforte Walter Gropius dans ses nouvelles orientations : réussir, enfin, la coopération entre l'école et l'industrie.

Malheureusement, le nouveau parlement nationaliste de Thuringe, élu en 1924, va pousser le Bauhaus à la fermeture. L'école s'apprête donc à déménager à Dessau, inaugurant la deuxième époque du Bauhaus.

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