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La fin du Bauhaus

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Objectif 
Evoquer les dernières années du Bauhaus : l'arrivée de Mies van der Rohe comme nouveau directeur et ses décisions controversées ; le déménagement du Bauhaus pour Berlin ; la fermeture définitive en 1933.
La crise économique mondiale de 1929 affectera durement l'Allemagne. Après une parenthèse de prospérité qui, entre 1925 et 1929, a permis au Bauhaus de Dessau de se développer, il devient à nouveau très difficile d'obtenir des commandes et des financements.

Nationalistes et nazis profitent de la déstabilisation économique et sociale pour affermir leur emprise sur la société et envenimer le débat politique.

C'est dans ce contexte trouble, parce qu'il n'a pas fait preuve d'assez de fermeté à l'égard « d'agitateurs » communistes parmi ses élèves, qu'a été limogé Hannes Meyer, en août 1930, malgré un bilan relativement positif.
Sur le moment, le conseil des maîtres exprime son soulagement de voir se régler une situation qui devenait intenable au sein de l'école ; il exprime son soutien au nouveau directeur, l'architecte Ludwig Mies van der Rohe, sans se douter que cette première concession aux forces antidémocratiques ne résoudra rien.
1. Mies van der Rohe
Ludwig Mies van der Rohe, lorsqu'il est nommé directeur du Bauhaus en 1930 (la même proposition lui avait faite en 1928, mais il avait refusé, ce qui avait conduit Gropius à nommer Hannes Meyer), est déjà reconnu comme un des plus brillant architectes du moment.

D'origine modeste, autodidacte formé sur le tas dans plusieurs cabinets d'architecte, il a longtemps adhéré au Groupe Novembre, puis a été nommé vice-président du Werkbund en 1926.
 Il se fait connaître par la réalisation :

• du monument à la mémoire des révolutionnaires Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg,
• par la création de fauteuils en cuir et acier chromé,
• avec le pavillon de l'Allemagne qu'il conçoit pour l'exposition universelle de Barcelone en 1929 : un bâtiment aux lignes épurées, édifié sur huit pilier cruciformes revêtus d'acier chromé, avec sol en travertin, parois intérieures de verre, marbre et onyx doré, dalle blanche et plane en guise de toit.

C'est donc un architecte de talent, à la pointe de l'avant-garde, que le conseil des maîtres pense nommer à la direction du Bauhaus. Pourtant, Mies van der Rohe se révèlera incapable d'enrayer l'inexorable déclin du Bauhaus : ses décisions auront plutôt tendance à l'y précipiter plus sûrement encore.
2. Fermeté et conformisme
Mies van der Rohe commence par se plier sans discuter aux injonctions des politiques. Il procède à l'expulsion de cinq étudiants jugés trop proches de l'ancien directeur Hannes Meyer. Il exige ensuite des élèves, lors de la rentrée d'octobre 1930, la signature d'un code de bonne conduite interdisant tout tapage, politique ou autre, signature obligatoire sous peine de ne pas être réadmis ; une vingtaine d'élèves ne signera pas.

Puis le directeur procède à la fermeture des chambres d'étudiants au sein des bâtiments de l'école, étudiants désormais obligés de se loger en ville. Le Bauhaus n'est plus, désormais, la joyeuse communauté d'artistes qu'avait souhaité et mis en place Walter Gropius, et la vie collective en est bouleversée.

Dans son souci de ramener l'ordre, Mies van der Rohe réduit peu à peu ce qui distinguait le Bauhaus des autres écoles d'art. Lui-même n'est que rarement présent, poursuivant son activité d'architecte à Berlin et déléguant son autorité à l'un de ses collègues. La manière dont il conçoit l'enseignement marque également une rupture avec les résolutions du Bauhaus : il apporte sa propre définition du fonctionnalisme, qui n'a plus désormais aucune connotation sociale mais relève juste d'une maîtrise parfaite des formes et des techniques.

Le contexte économique, répercussion de la crise mondiale de 1929, ne permet plus le travail sur le terrain, restriction qui touche en premier lieu le département d'architecture, et l'enseignement se trouve donc cantonné à la théorie. Quoi qu'il en soit, Mies van de Rohe estime que les élèves doivent d'abord acquérir connaissances théoriques et techniques, l'apprentissage de la pratique devant être laissé à la vie professionnelle. Ce faisant, le nouveau directeur occulte le dialogue théorie/pratique qui était l'un des fondements du Bauhaus depuis toujours.

Par ailleurs, Mies van der Rohe n'a été dissuadé de supprimer les cours de peintures que sur les protestations de Kandinsky. Quant à Paul Klee, qui avait apporté son soutien à Hannes Meyer avant son limogeage, il quitte définitivement le Bauhaus.

Les cours instaurés par Meyer, notamment ceux touchant à la connaissance des contextes sociaux, ne sont pas reconduits. D'un point de vue formel, Mies van der Rohe finit par imposer ses propres conceptions, le Bauhaus sombrant dès lors peu à peu dans un inévitable conformisme techniciste : il n'est plus fait appel à la créativité des élèves.

Mais c'est en maintenant sa politique de fermeté à l'égard des élèves insoumis (il exclut trois délégués en mars 1932, et ira jusqu'à faire appel à la police pour disperser une réunion dans la cantine) que Mies van der Rohe se révèlera le plus discutable. Appliqué pour amadouer les opposants au Bauhaus, cet autoritarisme ne fera que reculer l'échéance.
Les nazis qui siègent au conseil municipal de Dessau proposent en janvier 1932 la dissolution du Bauhaus, école « judéo-marxiste », puis une nouvelle fois en août, où elle est finalement votée.

Mies van der Rohe décide alors de rouvrir le Bauhaus à Berlin, en tant qu'établissement privé.
3. La fin : le Bauhaus à Berlin

Mies van der Rohe installe le Bauhaus dans les anciens locaux d'une usine de téléphone, dans le quartier de Steglitz, à Berlin. Il y aménage douze salles de cours. L'enseignement reprend en octobre 1932.

L'organisation reprend à peu de choses près celle en vigueur à Dessau sous sa direction. Après le cours préliminaire courant sur un semestre, chaque élève doit choisir une spécialité entre construction, art plastique, tissage, publicité et photographie. La formation devra s'achever sur la réalisation d'une oeuvre individuelle.

La plupart des professeurs est restée, et les partants (dont Joost Schmidt) sont remplacés ; mais de la grande époque du Bauhaus ne restent que Josef Albers et Kandinsky. Les contrats passés avec des entreprises extérieures sont reconduits (papiers peints Rasch, rideaux Van Delden, lampes Körting & Mathiesen), ce qui permet à l'école de se maintenir. Mais cette survie est précaire, et le Bauhaus tend à ressembler de plus en plus aux autres écoles d'arts appliqués et d'enseignement technique.

Cependant, toutes les concessions et manoeuvres faites jusque là pour sauver le Bauhaus seront réduites à néant par l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933. Le 11 avril, les policiers investissent les locaux de l'école pour y retrouver du prétendu matériel de propagande communiste, et arrêtent trente-deux étudiants, qui seront maintenus en détention pendant plusieurs jours.

Le Bauhaus est fermé jusqu'à nouvel ordre, tout enseignement étant interdit. Mies van der Rohe tente de négocier avec le dirigeant nazi Alfred Rosenberg, mais le 20 juillet, il se résout à annoncer au conseil des maîtres la fermeture définitive du Bauhaus. La décision est annoncée le 10 août, par courrier, aux élèves. Entre-temps, les autorités nazis de Dessau ont livré les bâtiments du Bauhaus, « symboles de la décadence de l'art et de l'architecture », à la vindicte populaire ; ils seront saccagés et pillés, mais resteront debout.

L'essentiel
Les dernières années du Bauhaus seront peu glorieuses.
Ludwig Mies van der Rohe, brillant architecte, sera un directeur peu inspiré, démantelant peu à peu toutes les spécificités du Bauhaus.

Il fera surtout preuve d'une fermeté excessive envers les élèves récalcitrants, afin de se concilier des autorités de plus en plus acquises aux nazis.

Les manoeuvres dilatoires pour sauver le Bauhaus ne serviront à rien : contrainte à la fermeture à Dessau en août 1932, l'école, exsangue, s'installe brièvement à Berlin jusqu'à l'arrivée des nazis au pouvoir. Une descente de police scelle la fin du Bauhaus, fermé en avril 1933, puis définitivement dissout en juillet.

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