Place du montage dans la création cinématographique
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Objectif :
Envisager le montage au sein de la création
cinématographique ; Définir la position
chronologique du montage dans l'ensemble du processus de
fabrication d'un film et mesurer la part de
créativité qui lui incombe.
La place du montage dans la création
cinématographique est variable selon les modes de
production. Ces modes de production déterminent son
pourcentage de créativité. Pour évaluer le
rôle précis du montage, il faudrait établir
ce qui distingue les pays producteurs, puis
leurs modes de production
disponibles (des grands studios aux structures plus
indépendantes) ; à cela s'ajoute les
préférences de chaque
réalisateur, soumises elles-mêmes aux
habitudes des monteurs.
Bien qu'il semble difficile de résumer cet état des lieux en quelques lignes, il reste possible de dégager les méthodes employées en donnant une idée de leurs conséquences artistiques.
Bien qu'il semble difficile de résumer cet état des lieux en quelques lignes, il reste possible de dégager les méthodes employées en donnant une idée de leurs conséquences artistiques.
1. Place du montage
Le montage intervient après le tournage des plans,
mais peut évidemment intervenir en cours de
tournage.
Le cinéma est une industrie : toutes les étapes de fabrication et de promotion d'un film sont déterminées bien avant le premier tour de manivelle. Le montage n'échappe pas à la règle. Sa place et sa durée sont souvent imposées par la production en raison d'impératifs économiques. En France, par exemple, dans le cadre d'une production standard, le montage est effectué après le tournage, en quatre mois.
Lorsque la relation entre le monteur et le réalisateur est plus étroite et moins contrôlée par les studios, le montage peut être libéré de certaines contraintes. Aussi le monteur peut-il monter régulièrement les rushes et les soumettre rapidement au réalisateur. Les différentes façons de combiner tournage et montage peuvent avoir des conséquences artistiques sur les films. Un montage effectué pendant le tournage conserve parfois une spontanéité importante, un dynamisme essentiel influencerait le tournage des prochaines scènes. L'œuvre devient un work in progress.
Au contraire, lorsque le montage est réalisé après le tournage, il occupe souvent un rôle plus régulateur, plus structurant. Il permet de corriger des approximations. Le matériau dont dispose le monteur est plus important, et donc plus anarchique, chaotique. Le montage devient une mise en ordre syntaxique de l'ensemble.
Aux États-Unis, le montage repose sur une étape supplémentaire, la constitution d'un rough cut. Il s'agit d'un montage global des scènes tournées, sans souci de rythme (approximations, redondances) afin de simplement donner une idée générale de la forme de l'oeuvre. Des dialogues peuvent par exemple être redoublés in et off pour que le réalisateur ou le producteur fasse son choix.
Quel que soit le système de production choisi, on retravaille sans cesse le montage. Le montage de deux plans peut sembler convenir quand ceux-ci sont isolés, mais leur rythme interne peut changer lorsqu'on y ajoute un troisième plan (à plus forte raison quand on construit l'ensemble d'une séquence). L'avancée d'un montage nécessite donc toujours une révision des premières étapes. Le progrès technologique et l'invention de nouvelles méthodes de montage facilitent les manipulations (le montage numérique est idéal pour faire des réajustements). Le danger est alors de ne jamais réussir à terminer une œuvre.
Le cinéma est une industrie : toutes les étapes de fabrication et de promotion d'un film sont déterminées bien avant le premier tour de manivelle. Le montage n'échappe pas à la règle. Sa place et sa durée sont souvent imposées par la production en raison d'impératifs économiques. En France, par exemple, dans le cadre d'une production standard, le montage est effectué après le tournage, en quatre mois.
Lorsque la relation entre le monteur et le réalisateur est plus étroite et moins contrôlée par les studios, le montage peut être libéré de certaines contraintes. Aussi le monteur peut-il monter régulièrement les rushes et les soumettre rapidement au réalisateur. Les différentes façons de combiner tournage et montage peuvent avoir des conséquences artistiques sur les films. Un montage effectué pendant le tournage conserve parfois une spontanéité importante, un dynamisme essentiel influencerait le tournage des prochaines scènes. L'œuvre devient un work in progress.
Au contraire, lorsque le montage est réalisé après le tournage, il occupe souvent un rôle plus régulateur, plus structurant. Il permet de corriger des approximations. Le matériau dont dispose le monteur est plus important, et donc plus anarchique, chaotique. Le montage devient une mise en ordre syntaxique de l'ensemble.
Aux États-Unis, le montage repose sur une étape supplémentaire, la constitution d'un rough cut. Il s'agit d'un montage global des scènes tournées, sans souci de rythme (approximations, redondances) afin de simplement donner une idée générale de la forme de l'oeuvre. Des dialogues peuvent par exemple être redoublés in et off pour que le réalisateur ou le producteur fasse son choix.
Quel que soit le système de production choisi, on retravaille sans cesse le montage. Le montage de deux plans peut sembler convenir quand ceux-ci sont isolés, mais leur rythme interne peut changer lorsqu'on y ajoute un troisième plan (à plus forte raison quand on construit l'ensemble d'une séquence). L'avancée d'un montage nécessite donc toujours une révision des premières étapes. Le progrès technologique et l'invention de nouvelles méthodes de montage facilitent les manipulations (le montage numérique est idéal pour faire des réajustements). Le danger est alors de ne jamais réussir à terminer une œuvre.
2. Créativité du montage
La part de créativité du montage est mobile.
Si le monteur ne fait qu'exécuter les directives
prescrites par les studios, le montage ne sert alors
qu'à illustrer des décisions prises plus
tôt. La créativité du montage est
inféodée à d'autres autorités,
son autonomie en est amoindrie. Par ailleurs, la
créativité d'un montage ne dépend pas
du temps qu'on lui consacre. Luis Buñuel a
l'habitude de monter ses films en quelques jours
seulement, dès la fin du tournage. La
créativité de ses montages est pourtant
incontestable. Elle repose sur une dynamique
surréaliste (c'est un montage volontairement
irraisonné).
Certains artistes préfèrent à cette spontanéité une maturation plus importantes. Il faut alors attendre quelques temps entre la fin du tournage et le début du montage, ou accroître la durée impartie au montage lui-même. Les contraintes industrielles et économiques du cinéma empêchent souvent de prendre ces libertés.
La créativité et la qualité artistique d'un montage sont reconnues dans plusieurs pays par diverses institutions :
• En France, un César récompense le meilleur montage depuis la création de la cérémonie en 1975.
- Albert Jurgenson a été lauréat en 1977 et 1981 respectivement pour « Providence » (Alain Resnais) et « Garde à vue » (Claude Miller).
- Isabelle Dedieu a obtenu le prix en 1986 pour « Thérèse » d'Alain Cavalier.
• Aux États-Unis, les Oscars, créés en 1927, célèbrent une catégorie « meilleur montage » depuis 1934.
- Hal C. Kern et James E. Newcom ont été récompensés en 1939 pour « Autant en emporte le vent » (Victor Fleming, MGM).
- William Lyon pour « Tant qu'il y aura des hommes » (Fred Zinnemann, Columbia, 1953).
- Anna V. Coates pour « Laurence d'Arabie » (David Lean, 1962).
- Peter Zinner pour « Voyage au bout de l'enfer » (Michael Cimino, 1978).
- Thelma Schoonmaker pour « Raging bull » (Martin Scorsese, 1980).
- Joel Cox pour « Impitoyable » (Clint Eastwood, 1992), etc.
Certains artistes préfèrent à cette spontanéité une maturation plus importantes. Il faut alors attendre quelques temps entre la fin du tournage et le début du montage, ou accroître la durée impartie au montage lui-même. Les contraintes industrielles et économiques du cinéma empêchent souvent de prendre ces libertés.
La créativité et la qualité artistique d'un montage sont reconnues dans plusieurs pays par diverses institutions :
• En France, un César récompense le meilleur montage depuis la création de la cérémonie en 1975.
- Albert Jurgenson a été lauréat en 1977 et 1981 respectivement pour « Providence » (Alain Resnais) et « Garde à vue » (Claude Miller).
- Isabelle Dedieu a obtenu le prix en 1986 pour « Thérèse » d'Alain Cavalier.
• Aux États-Unis, les Oscars, créés en 1927, célèbrent une catégorie « meilleur montage » depuis 1934.
- Hal C. Kern et James E. Newcom ont été récompensés en 1939 pour « Autant en emporte le vent » (Victor Fleming, MGM).
- William Lyon pour « Tant qu'il y aura des hommes » (Fred Zinnemann, Columbia, 1953).
- Anna V. Coates pour « Laurence d'Arabie » (David Lean, 1962).
- Peter Zinner pour « Voyage au bout de l'enfer » (Michael Cimino, 1978).
- Thelma Schoonmaker pour « Raging bull » (Martin Scorsese, 1980).
- Joel Cox pour « Impitoyable » (Clint Eastwood, 1992), etc.
L'essentiel
Dans le processus de création, le montage varie (en
termes de temps, d'importance et de créativité)
selon les modes de production cinématographiques.
Les exigences économiques des studios influent régulièrement sur le montage. Dans ce cas, il importe de réfléchir aux conséquences artistiques que provoquent ces contraintes. D'autant plus qu'un montage libre effectué dans une durée importante n'est pas forcément meilleur qu'un montage fait dans l'urgence, tout dépend de ce que l'on attend de lui : spontanéité, dynamisme ou ordre et mesure.
Les données économiques sont donc à conjuguer avec le cinéma : l'art cinématographique n'empêche pas l'influence de l'industrie. Aussi est-il indispensable de penser la dimension artistique d'un film à la lumière de sa fabrication industrielle.
Les exigences économiques des studios influent régulièrement sur le montage. Dans ce cas, il importe de réfléchir aux conséquences artistiques que provoquent ces contraintes. D'autant plus qu'un montage libre effectué dans une durée importante n'est pas forcément meilleur qu'un montage fait dans l'urgence, tout dépend de ce que l'on attend de lui : spontanéité, dynamisme ou ordre et mesure.
Les données économiques sont donc à conjuguer avec le cinéma : l'art cinématographique n'empêche pas l'influence de l'industrie. Aussi est-il indispensable de penser la dimension artistique d'un film à la lumière de sa fabrication industrielle.
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