Une nouvelle carte de l'Europe sous tension

En janvier 1919 s’ouvre une Conférence de la Paix. Réunissant les vainqueurs de la guerre, elle doit permettre de préparer les prochains traités de paix et les frontières de l’Europe. Elle s’inspire directement des propositions faites par le président américain Wilson dans un discours présenté sous 14 points.

Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919. Il déclare l’Allemagne responsable du déclenchement de la guerre. Le pays doit donc payer le plus lourd tribut des négociations, à commencer par son redécoupage. L’Alsace et le Nord de la Lorraine sont rendus à la France.

L'Allemagne doit également céder au nouvel État reconstitué de Pologne la Posnanie, ainsi qu'une partie de la Prusse orientale correspondant au corridor de Dantzig (bande de territoire à l'ouest de la ville-libre de Dantzig), grâce auquel la Pologne gagne un accès à la mer Baltique. La Prusse orientale, restée allemande, est désormais séparée du reste de l'Allemagne par ce corridor.

Doc.1. La signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919

Dans la crainte d’une revanche militaire de la part de l’Allemagne, le pays est démilitarisé : le service militaire est aboli, l’armée est réduite à 100 000 hommes, la flotte, l’aviation et l’artillerie subissent de sévères restrictions d’effectifs. La région du Rhin est totalement démilitarisée et partiellement occupée.  

Enfin, en dédommagement des pertes subies par ses adversaires, l’Allemagne doit régler des réparations dont le montant est fixé à 132 milliards de marks-or, une somme considérable qui a aussi pour but de briser la puissance économique allemande. Toutes ces conditions, qualifiées de « diktat », ne font qu’exacerber un sentiment de colère et une volonté de revanche.

Les Empires austro-hongrois, ottoman et russe disparaissent. Ils sont remplacés par 10 nouveaux États fixés par les traités avec, comme objectif, de donner un territoire à chaque peuple ou nation.

De la décomposition des quatre Empires européens naissent :
- la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, héritières de l’Empire austro-hongrois, qui réunissent des Slaves ; 
- la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, nés de l’Empire russe ; 
- la Pologne, au détriment de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et de la Russie.

L’Autriche, l’Allemagne et la Turquie limitées respectivement à leur seul territoire national.

Doc.2. L'Europe redessinée à l'issue des traités de paix

Pour garantir ces changements et maintenir la paix en Europe dans le respect du principe des nationalités, le traité de Versailles établit une organisation internationale : la Société des Nations (SDN). Dépourvue de moyens militaires, la SDN a bien du mal à faire respecter ses décisions, d'autant qu'elle ne peut compter sur les États-Unis dont le Congrès refuse l'adhésion de même qu'il refuse de ratifier le traité de Versailles.

L’instabilité est déjà croissante. L'Allemagne ne reconnaît pas ses frontières avec la Pologne. L’Italie est mécontente car elle n’a pas obtenu les territoires promis. Des minorités nationales demeurent source de tensions, notamment des Allemands en Tchécoslovaquie et en Pologne. Certaines frontières en Europe centrale sont contestées.