Une France urbaine avant tout
Depuis les débuts de la révolution industrielle, les villes ont connu un accroissement bien supérieur à celui de l'ensemble de la population (en pourcentage). Cela s'explique par le fait que la population s'est progressivement concentrée dans les villes. Les campagnes n'offrant pas de travail à tous, la plupart des jeunes ont dû aller chercher un emploi en ville. Ils ont quitté la campagne pour la ville :c'est l'exode rural. En réalité, cet exode rural ne se réalisait pas en une seule étape. Bien souvent il se produisait une étape intermédiaire qui était celle de la migration saisonnière.
Les personnes se rendaient l'hiver dans la grande ville la plus proche pour exercer un travail mais revenaient sur l'exploitation familiale pour les travaux des champs (l'été essentiellement). Progressivement avec la mécanisation des tâches, leur présence est devenue inutile. Ils sont alors partis de manière définitive.
Le recensement de 1930 est important puisque la France était alors à 50 % urbaine et à 50 % rurale. Depuis cette date, la France est essentiellement urbaine. En 1999, d'après l'INSEE la population est urbaine à 79 %.
– Que signifie être urbain ?
Statistiquement est urbaine toute commune de plus de
2 000 habitants dont au moins 50 % des habitants
sont agglomérés au chef-lieu. Toute commune
n'atteignant pas ce seuil est rurale. Mais la
réalité urbaine est complexe et il faut tenir
compte de l'étalement des villes. Il y a donc des
communes urbaines unicommunales et pluricommunales (c'est le
cas de la ville-centre entourée de banlieues). Mais
actuellement, la banlieue s'étend de plus en plus en
prenant un nouveau visage.
Depuis 1982, la lecture des recensements montre que les communes urbaines perdent des habitants au profit des communes rurales. Mais il ne s'agit pas d'une renaissance du monde rural. En réalité, il existe deux types d'espaces ruraux bien différents :
– le rural profond qui continue de se dépeupler. Ce sont les espaces ruraux situés loin des villes. Ces campagnes continuent de se vider ;
– le rural périurbain composé de communes rurales entourant les grandes villes est en plein développement. Mais il s'agit d'une nouvelle forme de développement des banlieues assez loin du centre-ville.
– L'explication : le développement du
périurbain
Les espaces périurbains sont constitués par les
communes rurales situées en périphérie des
grandes agglomérations. Ces villages accueillent des
gens qui quittent les banlieues ou le centre-ville pour acheter
une grande maison dans laquelle ils peuvent élever leurs
enfants. Mais ils travaillent à la ville et ne peuvent
pas trop s'en éloigner. Ils cherchent des villages
desservis par le train ou à proximité d'une
autoroute joignant le centre-ville et dans lesquels il y ait de
quoi scolariser les enfants. Ces villages voient de nouveaux
lotissements se construire en périphérie
où habitent les gens qui ont quitté le
centre-ville.
La caractéristique majeure du réseau urbain français est la taille exceptionnellement forte de Paris par rapport aux autres villes. Par rapport à Marseille, deuxième ville de France, l'agglomération parisienne est 9 fois plus importante. Paris et sa banlieue regroupent à elles seules près du sixième de la population de la France. Pour évoquer cette suprématie parisienne, les géographes parlent de macrocéphalie urbaine.
– Les conséquences sur le réseau urbain
français
Le fait que Paris soit trop grande par rapport aux autres
villes a des conséquences de premier ordre. La capitale
a une influence en rapport avec sa taille c'est-à-dire
qu'aucune ville ne peut rivaliser avec elle. Les villes
importantes sont ainsi repoussées en
périphérie de la capitale (Lille, Marseille,
Bordeaux, Toulouse, Rennes). Entre Paris et ces villes, il
existe donc une vaste zone non polarisée (non soumise au
rayonnement d'une métropole) sur une grande partie du
territoire.
De part et d'autre d'une ligne Le Havre-Marseille, on peut constater une dissymétrie assez prononcée. La plupart des grandes métropoles se trouvent à l'est de cette ligne. Sur les 116 villes de plus de 50 000 habitants, 76 se trouvent dans la partie orientale du territoire. Quant aux 15 plus grandes agglomérations, 12 d'entre elles sont situées dans la portion est. Seules Bordeaux et Toulouse parviennent à se développer dans la partie ouest. 95 % des communes de l'Est français sont urbaines (si l'on tient compte du périurbain) contre moins de 60 % pour le restant du territoire.
– Les explications
Au XVIIIe siècle, cette
dissymétrie Est/Ouest n'existait pas, tout comme la
macrocéphalie parisienne. Ces deux
« aberrations » se sont
développées et renforcées au cours du
XIXe siècle. En 1806, Paris
n'était que 5,5 fois plus importante que Lyon, la
deuxième ville française. Nantes, Rennes, Rouen
ou Limoges étaient alors aussi peuplées que Nancy
ou Strasbourg. Mais l'industrialisation de la partie est du
territoire est à l'origine de la croissance urbaine de
cette portion du territoire. La partie ouest n'ayant pas
été touchée par la révolution
industrielle, elle s'est beaucoup moins urbanisée.
La population française est urbaine à près
de 80 %. Ce processus d'urbanisation a commencé au
XIXe siècle avec l'exode rural qui est
lié à l'industrialisation du territoire. Depuis,
les villes ont continué à croître.
Mais cette croissance a évolué au fil du temps.
Les villes-centres se sont d'abord développées,
puis leurs faubourgs qui sont devenus des banlieues.
Aujourd'hui, la croissance urbaine se reporte sur les campagnes
périurbaines où des villages ruraux accueillent
des citadins.
Le réseau urbain français est particulier
à deux égards : par le poids de la capitale et
dans sa dissymétrie Est/Ouest. Ces deux facteurs
s'expliquent par l'histoire de l'industrialisation.

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