Le Nord-Pas-de-Calais : une région transfontalière
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Quelle est la réalité de cette « région transfrontalière » et quelles en sont les limites ?
Au nord, sa côte longe la mer du Nord jusqu'à Calais puis la Manche jusqu'à la baie de l'Authie (Berck).
Au sud, le Nord-Pas-de-Calais a pour seule région voisine la Picardie.

Les axes de communication soulignent cette position de carrefour, selon deux directions : une direction nord-sud le long d'un itinéraire reliant Paris et Lille à Anvers et une direction nord ouest-sud est reliant l'Angleterre, l'est de la France et la Belgique wallonne à l'Allemagne.
Enfin, Calais apparaît comme une tête de pont sur l'un des couloirs maritimes les plus fréquentés au monde, la « Northern Range ».
Il fait ainsi partie du coeur économique de l'Europe.
Les liens entre le Nord-Pas-de-Calais et les régions frontalières sont historiques : pendant longtemps, et jusqu'en 1559, Calais était une possession anglaise.
Les liens avec la Belgique ne sont pas moins forts : de nombreux Belges sont venus travailler, et parfois s'installer, en France au cours du XXe siècle (Flamands belges jusqu'en 1914, puis frontaliers belges dans les années 1930). Ainsi, des capitaux français et belges ont été investis dans le textile de part et d'autre de la frontière.
Le Nord-Pas-de-Calais est donc un terreau plutôt favorable au développement d'actions de coopération transfrontalière.
Le trafic transmanche a largement progressé : en 1999, 12,8 millions de voyageurs et 838 776 véhicules commerciaux ont emprunté les nouvelles infrastructures.
L'apparition de ce lien fixe, qui s'ajoute aux navettes maritimes existantes, a eu pour conséquence le développement de nouvelles habitudes de voisinage dans le domaine de la consommation et des loisirs. Ainsi voit-on couramment les Britanniques faire un aller et retour dans la journée pour faire leurs courses (alcool, tabac, parfums...) dans le centre commercial à proximité de Calais baptisé « la Cité Europe » : la dimension transfrontalière du vécu des populations progresse.
Plus localement, l'agglomération lilloise s'étend de l'autre côté de la frontière belge : le projet d'extension du métro jusqu'à Mouscron en Belgique va finir d'en faire une agglomération transfrontalière.
Cependant, si les orientations d'aménagement se cantonnent encore dans un cadre national, les habitants de la région établissent des liens transfrontaliers. Des projets locaux internationaux naissent et sont encouragés notamment dans le cadre des cinq « maisons de l'Europe » créées dans la région.
C'est ainsi qu'avait vu le jour l'Eurorégion Nord-Pas-de-Calais, Flandre, Wallonie et Bruxelles capitale. Elle regroupait 4,5% de la population communautaire sur 2% du territoire. Cependant, malgré l'existence d'un secrétariat commun avec les trois régions belges depuis 1991, une charte commune sur l'environnement et sur le tourisme, l'Eurorégion, dont les attributions restaient floues et les réalisations très maigres, s'est sabordée en septembre 2001.
Au-delà de l'échec institutionnel, il reste néanmoins que l'organisation du Nord-Pas-de-Calais et le quotidien de sa population dépassent le strict cadre de la région administrative.
Le Nord-Pas-de-Calais valorise pleinement sa situation de carrefour au coeur de l'Europe.
La métropole lilloise tire parti du réseau de transports transnational pour faire valoir son influence hors de France, et de multiples actions ponctuelles de coopération transfrontalière tendent à donner chair à une possible région transfrontalière, dont les contours restent à dessiner.
Toutefois, cette région ne connaît pas de reconnaissance institutionnelle en tant que région transfrontalière.
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