Vers un vieillissement de la population française ?
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Objectif : Comme dans de nombreux pays
industrialisés, la France subit un lent et inexorable
vieillissement de sa population. Cette mutation entraîne
déjà et va continuer d'entraîner des
transformations profondes dans nos modes de vie et dans les
relations intergénérationnelles.
C’est le « choc démographique ». Il faut le comprendre, en analyser les causes et en prévoir les conséquences afin de l’accompagner en sachant que les phénomènes démographiques sont lents, avec beaucoup d’inertie et par là ne doivent pas surprendre.
C’est le « choc démographique ». Il faut le comprendre, en analyser les causes et en prévoir les conséquences afin de l’accompagner en sachant que les phénomènes démographiques sont lents, avec beaucoup d’inertie et par là ne doivent pas surprendre.
1. Qu’est-ce que le vieillissement de la population ?
a. Une définition
On dit qu’une population vieillit quand la proportion de
personnes âgées de plus de 60 ans augmente par
rapport aux autres tranches d’âges :
• les jeunes : de 1 à 19 ans,
• les adultes : de 20 à 59 ans .
Ce vieillissement est un phénomène qui touche la plupart des pays industrialisés, le Japon par exemple est particulièrement touché ; les Etats-Unis d’Amérique le sont moins grâce aux populations d’origine africaine ou latino américaine.
Dans les décennies à venir, cette modification de la structure de la population entraînera un certain nombre de problèmes dont on commence à prendre conscience. On appelle « choc démographique » l’ensemble des mutations qui sont attendues.
• les jeunes : de 1 à 19 ans,
• les adultes : de 20 à 59 ans .
Ce vieillissement est un phénomène qui touche la plupart des pays industrialisés, le Japon par exemple est particulièrement touché ; les Etats-Unis d’Amérique le sont moins grâce aux populations d’origine africaine ou latino américaine.
Dans les décennies à venir, cette modification de la structure de la population entraînera un certain nombre de problèmes dont on commence à prendre conscience. On appelle « choc démographique » l’ensemble des mutations qui sont attendues.
b. De plus en plus de retraités et de moins en
moins de jeunes
En 2005, 21,3 % de la population
française (13,1 millions d’habitants
sur 61,7 millions au total) avaient plus de 60 ans
contre 17 % en 1980, 16 % en 1946 et 13 % au
début du XXe siècle. Le seuil de
60 ans pour mesurer ce vieillissement correspond à la
fin de l’activité professionnelle et au début
de la dépendance aux revenus de transfert : la
retraite.
Parallèlement, la proportion de jeunes (les moins de 20 ans) diminue. Entre 1946, début du baby boom, et 2005, elle est passée de 29,5 % à 25,2 %.
Une proportion de jeunes qui diminue et un pourcentage de personnes âgées qui augmente : on a là les termes du choc qui prendra toute son ampleur à partir de 2030, lorsque les plus de 60 ans dépasseront les 30 %. Ce chiffre est annoncé avec une faible marge d’erreur par les démographes car les évolutions démographiques, lentes, sont assez faciles à prévoir.
Parallèlement, la proportion de jeunes (les moins de 20 ans) diminue. Entre 1946, début du baby boom, et 2005, elle est passée de 29,5 % à 25,2 %.
Une proportion de jeunes qui diminue et un pourcentage de personnes âgées qui augmente : on a là les termes du choc qui prendra toute son ampleur à partir de 2030, lorsque les plus de 60 ans dépasseront les 30 %. Ce chiffre est annoncé avec une faible marge d’erreur par les démographes car les évolutions démographiques, lentes, sont assez faciles à prévoir.

c. Des disparités régionales
Toutes les régions
françaises ne sont pas touchées de la même
façon.
Ainsi, le Nord-Pas-de-Calais compte moins de personnes âgées et plus de jeunes que la moyenne nationale – 18 % de plus de 60 ans et 28,5 % de moins de 20 ans. De même, l’Ile-de-France, région la plus active économiquement, a seulement 16 % de plus de 60 ans et 26 % de moins de 20 ans.
A l’opposé, les régions rurales et le sud de la France ont une proportion de personnes âgées supérieure à la moyenne nationale. Le département de la Creuse comptabilise 35 % de plus de 60 ans et 18 % de moins de 20 ans. Pour la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA), ces chiffres sont respectivement de 28 % et 24 %.
Les départements et territoires d’Outre-mer sont moins touchés par ce phénomène car ils ont des taux de natalité et des indices de fécondité supérieurs à ceux de la métropole. La Guyane, par exemple, compte 43 % de moins de 20 ans. Dans ces TOM et DOM, l’espérance de vie est aussi plus faible.
Ainsi, le Nord-Pas-de-Calais compte moins de personnes âgées et plus de jeunes que la moyenne nationale – 18 % de plus de 60 ans et 28,5 % de moins de 20 ans. De même, l’Ile-de-France, région la plus active économiquement, a seulement 16 % de plus de 60 ans et 26 % de moins de 20 ans.
A l’opposé, les régions rurales et le sud de la France ont une proportion de personnes âgées supérieure à la moyenne nationale. Le département de la Creuse comptabilise 35 % de plus de 60 ans et 18 % de moins de 20 ans. Pour la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA), ces chiffres sont respectivement de 28 % et 24 %.
Les départements et territoires d’Outre-mer sont moins touchés par ce phénomène car ils ont des taux de natalité et des indices de fécondité supérieurs à ceux de la métropole. La Guyane, par exemple, compte 43 % de moins de 20 ans. Dans ces TOM et DOM, l’espérance de vie est aussi plus faible.
2. Les causes du vieillissement
a. Les causes historiques
En France, la baisse du taux de natalité (le nombre
d’enfants nés entre le 1er janvier
et le 31 décembre pour une année donnée
et pour 1000 habitants) est un phénomène qui a
débuté au XVIIIe siècle avec
l’apparition de la philosophie des Lumières - qui a
entraîné une baisse du sentiment
religieux - et la suppression du droit
d’aînesse qui, dans une France
essentiellement rurale, a incité les propriétaires
fonciers à limiter leur descendance pour éviter le
morcellement de leurs domaines entre un trop grand nombre
d’héritiers.
La Première Guerre mondiale a fauché près d’un million d’hommes jeunes qui n’ont donc pas fondé de foyers et la Seconde Guerre a largement freiné le désir de procréer. Ces deux épisodes dramatiques ont donc renforcé le phénomène de dénatalité. Au lendemain de la Seconde Guerre la natalité reprend, c’est le « baby boom », avec un indice de fécondité (nombre d’enfants par femme en âge de procréer) qui passe à 3 en 1947 (contre 1,8 en 1940).
La Première Guerre mondiale a fauché près d’un million d’hommes jeunes qui n’ont donc pas fondé de foyers et la Seconde Guerre a largement freiné le désir de procréer. Ces deux épisodes dramatiques ont donc renforcé le phénomène de dénatalité. Au lendemain de la Seconde Guerre la natalité reprend, c’est le « baby boom », avec un indice de fécondité (nombre d’enfants par femme en âge de procréer) qui passe à 3 en 1947 (contre 1,8 en 1940).
b. Du « baby boom » au « papy
boom »
Le « baby boom » se termine en 1973 avec
les difficultés économiques créées
par le premier choc pétrolier.
Aujourd’hui, l'indice de fécondité est retombé à 1,9. Bien que supérieur à celui de nombreux pays européens, un tel chiffre ne permet pas aux générations de se remplacer, 2 décès étant remplacés par 1,9 naissance. En effet, le remplacement des générations est assuré à partir d'un indice de fécondité de 2,1.
Toutefois la population française continue à augmenter : le taux d’accroissement naturel s’établit à 5 ‰ (taux de natalité, 13 ‰, moins taux de mortalité, 8 ‰). C’est parce que les personnes âgées vivent de plus en plus vieilles que la population s’accroît. On parle de « papy boom » avec l’arrivée massive à l’âge de la retraite des enfants du « baby boom » des années 1940-1970.
Ainsi s’explique le paradoxe apparent d’un indice de fécondité qui ne permet pas le remplacement des générations et d’une population qui augmente malgré tout.
Aujourd’hui, l'indice de fécondité est retombé à 1,9. Bien que supérieur à celui de nombreux pays européens, un tel chiffre ne permet pas aux générations de se remplacer, 2 décès étant remplacés par 1,9 naissance. En effet, le remplacement des générations est assuré à partir d'un indice de fécondité de 2,1.
Toutefois la population française continue à augmenter : le taux d’accroissement naturel s’établit à 5 ‰ (taux de natalité, 13 ‰, moins taux de mortalité, 8 ‰). C’est parce que les personnes âgées vivent de plus en plus vieilles que la population s’accroît. On parle de « papy boom » avec l’arrivée massive à l’âge de la retraite des enfants du « baby boom » des années 1940-1970.
Ainsi s’explique le paradoxe apparent d’un indice de fécondité qui ne permet pas le remplacement des générations et d’une population qui augmente malgré tout.
c. Explications de ces phénomènes
C’est donc la conjonction de la baisse de la
fécondité, séculaire, et de la baisse de la
natalité, récente, qui explique le vieillissement
de la population.
L’augmentation de la durée de la vie est liée à plusieurs facteurs, parmi lesquels :
• l’amélioration des conditions d’hygiène,
• une alimentation plus équilibrée,
• la diminution de la pénibilité du travail,
• la hausse du niveau de vie,
• les progrès de la médecine, tant préventive que curative.
Notons ici que l’espérance de vie des femmes est plus importante que celle des hommes, de 6 ans, les personnes âgées sont donc majoritairement des femmes.
L’augmentation de la durée de la vie est liée à plusieurs facteurs, parmi lesquels :
• l’amélioration des conditions d’hygiène,
• une alimentation plus équilibrée,
• la diminution de la pénibilité du travail,
• la hausse du niveau de vie,
• les progrès de la médecine, tant préventive que curative.
Notons ici que l’espérance de vie des femmes est plus importante que celle des hommes, de 6 ans, les personnes âgées sont donc majoritairement des femmes.
3. Les conséquences
a. Au niveau social
Une nouvelle France se dessine. On prévoit pour 2050 une
espérance de vie de 91 ans pour les femmes et de
86 ans pour les hommes et la part dans la
société des plus de 60 ans devrait
s’établir à 35 %. Va donc se poser avec
force le problème du
partage de la prise en charge de ces personnes
âgées :
solidarité sociale, nationale, comme
c’est aujourd’hui largement le cas, ou
solidarités familiales actuellement peu
développées dans les pays du Nord.
Quel sera « le coefficient de charge parentale », c’est-à-dire le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus par rapport à celui des 50 à 64 ans (il donne une indication du soutien que les familles seront amenées à fournir à leurs membres les plus âgés) ?
Quelle sera la place des plus de 60, 65, 70 ans et plus dans cette société en gestation ?
Quels seront les rapports entre les générations ? Conflictuels ou apaisés ?
Quel sera « le coefficient de charge parentale », c’est-à-dire le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus par rapport à celui des 50 à 64 ans (il donne une indication du soutien que les familles seront amenées à fournir à leurs membres les plus âgés) ?
Quelle sera la place des plus de 60, 65, 70 ans et plus dans cette société en gestation ?
Quels seront les rapports entre les générations ? Conflictuels ou apaisés ?
b. Au niveau économique
Trois axes de réflexion se dessinent d’ores et déjà :
- tout d’abord, l’allongement de la durée du
travail rendue nécessaire par
un ratio actifs/inactifs de plus en plus défavorable.
D’ici 2050, le rapport actifs/inactifs de plus de
60 ans passera de 2,2 actifs pour un inactif
(situation de 2005) à 1,4. Dans cette situation, il
deviendra impossible de couvrir comme cela se fait
aujourd’hui les dépenses sociales.
L’Allemagne a déjà anticipé cette
évolution en repoussant l’âge de la retraite
à 67 ans pour certaines catégories
d’actifs et en généralisant la promotion du
travail des seniors. La France échappera difficilement
à de telles mesures qui deviennent possibles avec la
diminution de la pénibilité du travail et le bon
état de santé de la plupart des
sexagénaires.
- la mise en place de toute une gamme
d’emplois nouveaux
autour des services aux personnes
âgées. Il y a là
tout un gisement d’activités qui va se
développer pour accompagner le vieillissement et le
rendre supportable ; il faut que « les gens soient
en situation de vieillir avec sécurité et
dignité et de participer à la
société comme citoyens à part
entière » (Felipe Paolillo - Assemblée
mondiale sur le vieillissement - ONU - Madrid - 2002).
- l’apparition sur le marché de biens et de services spécifiques pour les personnes âgées. La plupart des seniors bénéficient pour l’instant d’un fort pouvoir d’achat grâce aux retraites et au patrimoine acquis pendant la durée de travail. Ils sont donc une cible privilégiée pour les entrepreneurs qui multiplient dés aujourd’hui des produits spécifiques. Sans entrer dans une énumération, pensons aux téléphones à grosses touches ou à reconnaissance vocale pour les mal voyants, aux voyages organisés médicalisés ou encore à la presse spécialisée.
L’essentiel
Le vieillissement de la population n’est pas seulement un phénomène français, européen ou occidental ; c’est une mutation démographique qui va toucher toute l’humanité et telle que le monde n’en a jamais connue dans son histoire. Cette mutation est largement amorcée et même si en France les effets en sont encore peu visibles grâce notamment à un indice de fécondité plus élevé que chez nos voisins européens, nous devons nous préparer au gigantesque bouleversement que cela va engendre au point de vue de la consommation, de l’emploi, des relations sociales et des politiques de l’Etat.
Face à ce choc démographique inévitable mais lent car dilué sur au moins deux générations. il convient d’anticiper toutes les mesures voulues qui permettront de l’accompagner.
Le vieillissement de la population n’est pas seulement un phénomène français, européen ou occidental ; c’est une mutation démographique qui va toucher toute l’humanité et telle que le monde n’en a jamais connue dans son histoire. Cette mutation est largement amorcée et même si en France les effets en sont encore peu visibles grâce notamment à un indice de fécondité plus élevé que chez nos voisins européens, nous devons nous préparer au gigantesque bouleversement que cela va engendre au point de vue de la consommation, de l’emploi, des relations sociales et des politiques de l’Etat.
Face à ce choc démographique inévitable mais lent car dilué sur au moins deux générations. il convient d’anticiper toutes les mesures voulues qui permettront de l’accompagner.
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