La gestion durable d'un milieu : l'exemple du milieu montagnard alpin
Face aux multiples contraintes subies par les milieux naturels,
la volonté est de préserver voire même
de sanctuariser certains espaces. Cette volonté
constitue une tendance forte développée depuis
quelques années par de nombreux acteurs. C'est le cas du
milieu montagnard et des Alpes en particulier. Il convient
d'adapter ces territoires aux contraintes nouvelles. Il faut
assurer le développement économique, prendre en
compte les besoins exprimés par les populations,
tout en veillant à la préservation d'un
environnement naturel qui subit de multiples pressions.
1. Un milieu profondément transformé
a. Contraintes et atouts du milieu montagnard
La contrainte est une
difficulté que présente le milieu, soit
pour son occupation, soit pour sa mise en
valeur. Le milieu montagnard alpin
présente des contraintes spécifiques
liées principalement au relief.
Les fortes pentes de ce massif jeune peuvent être à l'origine de crues torrentielles, d'avalanches ou de mouvements de terrain. Les pentes accentuent le phénomène d'érosion c'est-à-dire la dégradation des sols et roches par l'action du vent, des précipitations. À cela s'ajoute la contrainte liée au climat : le froid s'accentue en altitude et la température perd entre 0,6°C et 1°C tous les 100 mètres.
Ces contraintes rendent l'installation humaine et le développement des activités économiques difficiles mais elles peuvent aussi, aujourd'hui, constituer des atouts. La pente permet aux cours d'eau d'alimenter des centrales hydroélectriques. Ainsi à Chamonix, le torrent qui circule sous la mer de glace alimente une installation souterraine qui produit 50MW par an, ce qui peut fournir en électricité une ville de 50 000 habitants.
La pente, autrefois obstacle majeur, constitue également un atout pour le développement du tourisme d'hiver avec l'installation de stations de ski.
Les fortes pentes de ce massif jeune peuvent être à l'origine de crues torrentielles, d'avalanches ou de mouvements de terrain. Les pentes accentuent le phénomène d'érosion c'est-à-dire la dégradation des sols et roches par l'action du vent, des précipitations. À cela s'ajoute la contrainte liée au climat : le froid s'accentue en altitude et la température perd entre 0,6°C et 1°C tous les 100 mètres.
Ces contraintes rendent l'installation humaine et le développement des activités économiques difficiles mais elles peuvent aussi, aujourd'hui, constituer des atouts. La pente permet aux cours d'eau d'alimenter des centrales hydroélectriques. Ainsi à Chamonix, le torrent qui circule sous la mer de glace alimente une installation souterraine qui produit 50MW par an, ce qui peut fournir en électricité une ville de 50 000 habitants.
La pente, autrefois obstacle majeur, constitue également un atout pour le développement du tourisme d'hiver avec l'installation de stations de ski.
b. La rupture du 20e siècle
L'économie montagnarde a longtemps
été organisée en fonction des atouts
et des contraintes du milieu. L'économie,
centrée sur l'élevage s'est
diversifiée au 19e siècle
grâce à la présence de l'eau qui a
permis le développement d'une activité
industrielle dans les vallées. La forêt
fournit la matière première à une
industrie dynamique du bois. Mais l'agropastoralisme demeure
l'activité première, c'est-à-dire le
secteur qui réunit les éleveurs (ou
bergers) et leurs troupeaux.
Au milieu du 19e siècle, la pression démographique importante oblige la population à défricher et à transformer une partie de la forêt en parcelles cultivables. Cependant l'agriculture devient progressivement une activité difficile et au 20e siècle, a du mal à rivaliser avec l'agriculture intensive pratiquée dans les plaines. Un mouvement d'exode rural débute dès la fin du 19e siècle et se poursuit jusqu'aux années 1960. Le milieu montagnard subit dès lors de profondes mutations liées aux bouleversements socio-économiques de la période. La croissance économique à partir des années 1950 contribue à l'essor d'un tourisme de masse. Celui-ci s'organise en particulier autour du développement de stations de sport d'hiver.
Au milieu du 19e siècle, la pression démographique importante oblige la population à défricher et à transformer une partie de la forêt en parcelles cultivables. Cependant l'agriculture devient progressivement une activité difficile et au 20e siècle, a du mal à rivaliser avec l'agriculture intensive pratiquée dans les plaines. Un mouvement d'exode rural débute dès la fin du 19e siècle et se poursuit jusqu'aux années 1960. Le milieu montagnard subit dès lors de profondes mutations liées aux bouleversements socio-économiques de la période. La croissance économique à partir des années 1950 contribue à l'essor d'un tourisme de masse. Celui-ci s'organise en particulier autour du développement de stations de sport d'hiver.
2. Les pressions et les impacts sur le milieu alpin
a. Une forte mise en valeur touristique
Les Alpes du Nord concentrent une grande partie des
stations françaises. Les stations dites de
première génération sont les
premières à se développer autour
d'un village préexistant, entre 900 et 1200
mètres d'altitude. Par la suite, des stations
dites de « deuxième
génération » vont être
créées plus en altitude, entre 1600 et 1800
mètres. Elles sont créées
ex-nihilo, c'est-à-dire de toutes
pièces, à partir de rien.
Une troisième génération naît avec l'essor du tourisme dans les années 1960. Elle est impulsée par l'État qui lance en 1964 le plan neige, vaste programme d'aménagement au service du ski et fondé sur un urbanisme vertical. Des mesures sont prises pour attirer les investisseurs et promoteurs qui développent les domaines sans concertation avec les habitants. Ceux-ci sont parfois expropriés.
L'environnement naturel est lui aussi méprisé quand sont conçus ces gigantesques projets. La station d'Avoriaz en Haute-Savoie naît ainsi en 1964 sur d'anciens alpages de faible valeur (le terme « Avoriaz » signifie « ne vaut rien »). La station fait partie du domaine des Portes du Soleil, qui comprend au total 12 stations partagées entre la France et la Suisse. Son domaine skiable comporte 61 pistes et couvre près des 110 km. Pour cette station en plein développement, comme pour beaucoup d'autres, il a fallu aménager le milieu et rompre avec un équilibre naturel.
Une troisième génération naît avec l'essor du tourisme dans les années 1960. Elle est impulsée par l'État qui lance en 1964 le plan neige, vaste programme d'aménagement au service du ski et fondé sur un urbanisme vertical. Des mesures sont prises pour attirer les investisseurs et promoteurs qui développent les domaines sans concertation avec les habitants. Ceux-ci sont parfois expropriés.
L'environnement naturel est lui aussi méprisé quand sont conçus ces gigantesques projets. La station d'Avoriaz en Haute-Savoie naît ainsi en 1964 sur d'anciens alpages de faible valeur (le terme « Avoriaz » signifie « ne vaut rien »). La station fait partie du domaine des Portes du Soleil, qui comprend au total 12 stations partagées entre la France et la Suisse. Son domaine skiable comporte 61 pistes et couvre près des 110 km. Pour cette station en plein développement, comme pour beaucoup d'autres, il a fallu aménager le milieu et rompre avec un équilibre naturel.
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Doc. 1. La station d'Avoriaz |
b. L'impact du développement touristique sur
le milieu naturel
Le développement dès la fin des
années 1960 des stations intégrées
se marque d'une destruction du
cadre paysan alpin. L'édification des
grands immeubles s'accompagne d'infrastructures
indispensables au tourisme. Il s'agit avant tout
d'axes de communication qui doivent faciliter la
circulation et conduire les touristes jusqu'aux stations
(routes, lignes ferroviaires...). Ces équipements
favorisent l'essor du nombre de touristes. En 20 ans le
nombre de skieurs a ainsi été
multiplié par quatre. Le département de la
Savoie totalise près de la moitié de
l'offre française de sports d'hiver et la seule
vallée de la Tarentaise accueille plus de
touristes que le département n'a d'habitants.
Les aménagements sont également indispensables dans la station même. Ils portent souvent atteinte au paysage et aux équilibres biologiques. L'aménagement des pistes de ski conduit à des coupes rases dans les forêts. Elles sont également opérées pour construire les remontées mécaniques ou creuser des lacs artificiels qui servent de réserves pour la neige de culture et les canons à neige. La destruction du cadre paysager apparaît clairement en été lorsque le manteau neigeux a disparu.
Le milieu économique a par ailleurs été bouleversé. Le développement de ces stations s'est opéré à partir de capitaux exogènes, extérieurs au milieu alpin. La société locale n'a pas été associée aux investissements. Elle est donc très dépendante de décisions prises par des acteurs étrangers. Les activités agricoles ont été largement bouleversées. Beaucoup de montagnards cherchent désormais une pluri-activité, comme salariés saisonniers dans les stations, et peu restent agriculteurs-éleveurs.
Les aménagements sont également indispensables dans la station même. Ils portent souvent atteinte au paysage et aux équilibres biologiques. L'aménagement des pistes de ski conduit à des coupes rases dans les forêts. Elles sont également opérées pour construire les remontées mécaniques ou creuser des lacs artificiels qui servent de réserves pour la neige de culture et les canons à neige. La destruction du cadre paysager apparaît clairement en été lorsque le manteau neigeux a disparu.
Le milieu économique a par ailleurs été bouleversé. Le développement de ces stations s'est opéré à partir de capitaux exogènes, extérieurs au milieu alpin. La société locale n'a pas été associée aux investissements. Elle est donc très dépendante de décisions prises par des acteurs étrangers. Les activités agricoles ont été largement bouleversées. Beaucoup de montagnards cherchent désormais une pluri-activité, comme salariés saisonniers dans les stations, et peu restent agriculteurs-éleveurs.
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Doc. 2. Le paysage de montagne transformé |
3. Gérer durablement le milieu alpin
a. Mieux appréhender le développement
du milieu urbain
Les Alpes, dans leur partie septentrionale, sont devenues
un espace fortement attractif.
L'attractivité s'illustre par une croissance démographique et urbaine. Grenoble, Chambéry, Annecy sont des aires urbaines particulièrement dynamiques. L'expansion de ces villes dans les vallées est à l'origine de pollutions très diverses. L'un des enjeux est de mieux gérer le trafic automobile, la circulation intense liée au développement économique. L'A43, dans la vallée de la Maurienne, est par exemple un axe stratégique, emprunté par de nombreux poids lourds reliant l'Italie et par les touristes accédant aux stations de sport d'hiver. La pollution atmosphérique est importante. Sous la pression des populations locales, par l'action des pouvoirs publics, de nouvelles stratégies de transport se développent comme le ferroutage qui permet aux camions de franchir les cols alpestres par le biais des axes ferroviaires.
Mieux appréhender le développement du milieu passe également par un développement des stations plus respectueux de l'environnement. Depuis la fin des années 1970, les stations de quatrième génération ou « stations villages » ont émergé. Elles se développent autour de villages traditionnels, avec un souci de l'intégration à l'architecture locale et au respect des activités traditionnelles et des populations qui y sont associées. La plupart de ces stations sont concentrées dans les départements de l'Isère, de Savoie et de Haute-Savoie.
L'attractivité s'illustre par une croissance démographique et urbaine. Grenoble, Chambéry, Annecy sont des aires urbaines particulièrement dynamiques. L'expansion de ces villes dans les vallées est à l'origine de pollutions très diverses. L'un des enjeux est de mieux gérer le trafic automobile, la circulation intense liée au développement économique. L'A43, dans la vallée de la Maurienne, est par exemple un axe stratégique, emprunté par de nombreux poids lourds reliant l'Italie et par les touristes accédant aux stations de sport d'hiver. La pollution atmosphérique est importante. Sous la pression des populations locales, par l'action des pouvoirs publics, de nouvelles stratégies de transport se développent comme le ferroutage qui permet aux camions de franchir les cols alpestres par le biais des axes ferroviaires.
Mieux appréhender le développement du milieu passe également par un développement des stations plus respectueux de l'environnement. Depuis la fin des années 1970, les stations de quatrième génération ou « stations villages » ont émergé. Elles se développent autour de villages traditionnels, avec un souci de l'intégration à l'architecture locale et au respect des activités traditionnelles et des populations qui y sont associées. La plupart de ces stations sont concentrées dans les départements de l'Isère, de Savoie et de Haute-Savoie.
b. Protéger le milieu naturel
La création des Parcs
Nationaux par l'État en 1960 est une
réponse à la dégradation de
l'environnement. Au nombre de 10 aujourd'hui, le parc
comprend une partie centrale où certaines
activités sont réglementées et
organisées afin que le milieu ne subisse aucune
altération. Il est entouré d'une zone
périphérique qui n'est pas
réglementée et qui constitue un espace de
transition pour l'accueil, l'hébergement des
visiteurs. La Vanoise en 1963 est le premier parc, avec
celui des Pyrénées, à être mis
en place.
Des Parcs naturels régionaux complètent le dispositif à partir de 1967. Ils illustrent la volonté de gérer de manière globale les territoires. La conception de la station de Valmorel en Savoie illustre cette philosophie. L'agriculture, jusque-là marginalisée est réintégrée au développement par une production de qualité et l'entretien des paysages. La loi montagne, en 1985, consacre au niveau législatif la recherche de cet équilibre entre préservation de l'environnement et « droit de l'aménagement ».
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Doc. 3. Col des fenestres, Parc National
du Mercantour, Alpes Maritimes |
Des Parcs naturels régionaux complètent le dispositif à partir de 1967. Ils illustrent la volonté de gérer de manière globale les territoires. La conception de la station de Valmorel en Savoie illustre cette philosophie. L'agriculture, jusque-là marginalisée est réintégrée au développement par une production de qualité et l'entretien des paysages. La loi montagne, en 1985, consacre au niveau législatif la recherche de cet équilibre entre préservation de l'environnement et « droit de l'aménagement ».
L'essentiel
Milieu contraignant à l’origine, le domaine de
la haute-montagne a subi depuis plus d’un siècle
de profondes mutations. L’essor du tourisme de masse
a considérablement bouleversé les paysages et
les sociétés. Pour faire face aux
transformations, souvent négatives pour le milieu
naturel, les acteurs de l’aménagement sont de
plus en plus soucieux d’un développement
durable. Ils cherchent à préserver ce
milieu naturel tout en garantissant la poursuite du
développement économique.

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