Migrations économiques et immigration vers l'Union européenne
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Objectifs : Depuis plus de trois siècles
et jusqu’en 1950, l’Europe fut d’abord une
terre d’émigration. Aujourd’hui c’est un
espace d’immigration. Le sujet abordé ici ouvre
largement sur l’histoire, la sociologie et la politique. Il
conviendra de s’interroger sur les fondements et les enjeux
de l’immigration, sur l’origine des immigrés.
Il faudra aussi mettre en évidence la
nécessité d’harmoniser, à
l’intérieur de l’Union européenne, les
politiques d’immigration.
1. La longue histoire des flux migratoires dans et vers
l’Europe
a. Une courbe globalement ascendante depuis le début du
XXe siècle
Au XIXe siècle, il y a peu
d’étrangers non-européens en France.
C’est à partir de la Première Guerre
mondiale que l’immigration en provenance des colonies prend
de l’importance. Migrations économiques
liées au besoin de main d’œuvre après
l’hécatombe de la Grande Guerre.
Ensuite, les années 1920-1930 connaissent une brutale accélération de l’immigration. Ainsi au début des années 1930, il y a 2,6 à 3 millions d’étrangers en France, la plupart d’origine européenne. Toutefois, ceux venant des colonies ne sont guère plus de 200 000.
Ensuite, les années 1920-1930 connaissent une brutale accélération de l’immigration. Ainsi au début des années 1930, il y a 2,6 à 3 millions d’étrangers en France, la plupart d’origine européenne. Toutefois, ceux venant des colonies ne sont guère plus de 200 000.
b. Pendant les Trente Glorieuses
Cette période connaît la plus forte
poussée d’immigration qu’ait connue
l’Europe. Des vagues entières de migrants
venant des pays de l’Europe du sud mais aussi du Maroc,
d’Algérie, de Tunisie ou de Turquie, du Commonwealth
également se répartissent dans les pays
développés de l’Europe du nord.
Le déclin démographique qui a commencé au XIXe siècle dans un certain nombre d’états européens, accéléré par la saignée de la Première Guerre mondiale (1,4 million de morts en France) et par les classes creuses de la Seconde Guerre mondiale prive l’Europe de bras pour satisfaire la forte reprise et la croissance de l’Après-Guerre. L'immigration légale, s’accompagnant de contrats de travail, fixe dans la CEE naissante une importante population d’origine non européenne.
Le déclin démographique qui a commencé au XIXe siècle dans un certain nombre d’états européens, accéléré par la saignée de la Première Guerre mondiale (1,4 million de morts en France) et par les classes creuses de la Seconde Guerre mondiale prive l’Europe de bras pour satisfaire la forte reprise et la croissance de l’Après-Guerre. L'immigration légale, s’accompagnant de contrats de travail, fixe dans la CEE naissante une importante population d’origine non européenne.
c. Le coup de frein
Le ralentissement économique du début des
années 1970 et l’apparition d’un
chômage structurel donnent un coup de frein à cette
immigration légale qui était liée à
des contrats de travail, à des rapprochements familiaux ou
à l’exercice du droit d’asile.
Ainsi, tous les états européens limitent l’appel à une main d’œuvre étrangère. La France et l’Allemagne, entre autres, appliquent le principe de « l’opposabilité de la situation de l’emploi ». On ne peut autoriser un travailleur étranger à entrer sur le territoire que s’il n’existe pas de travailleur local (dans la main d’œuvre nationale, communautaire ou non communautaire en résidence permanente) pour occuper l’emploi en question.
Ce coup de frein a ouvert la brèche de l’immigration clandestine, illégale, qui pose avec acuité le problème de l’harmonisation européenne. Les immigrants en provenance des pays pauvres sont attirés par le riche espace de l’Union européenne, souvent au prix de périples dangereux. Pour l’instant, le contrôle de ces migrants clandestins repose sur des législations nationales peu compatibles avec l’espace Schengen. Les pays de l’Europe du sud (Espagne, Italie, Grèce) sont devenus les garde-frontières de l’Union européenne et demandent une coopération solidaire des autres états.
Actuellement, il y a 19 millions d’étrangers recensés dans l’Union européenne, quant aux clandestins, par définition, on ne peut que faire des évaluations qui donnent le chiffre de 500 000 immigrants illégaux par an.
Ainsi, tous les états européens limitent l’appel à une main d’œuvre étrangère. La France et l’Allemagne, entre autres, appliquent le principe de « l’opposabilité de la situation de l’emploi ». On ne peut autoriser un travailleur étranger à entrer sur le territoire que s’il n’existe pas de travailleur local (dans la main d’œuvre nationale, communautaire ou non communautaire en résidence permanente) pour occuper l’emploi en question.
Ce coup de frein a ouvert la brèche de l’immigration clandestine, illégale, qui pose avec acuité le problème de l’harmonisation européenne. Les immigrants en provenance des pays pauvres sont attirés par le riche espace de l’Union européenne, souvent au prix de périples dangereux. Pour l’instant, le contrôle de ces migrants clandestins repose sur des législations nationales peu compatibles avec l’espace Schengen. Les pays de l’Europe du sud (Espagne, Italie, Grèce) sont devenus les garde-frontières de l’Union européenne et demandent une coopération solidaire des autres états.
Actuellement, il y a 19 millions d’étrangers recensés dans l’Union européenne, quant aux clandestins, par définition, on ne peut que faire des évaluations qui donnent le chiffre de 500 000 immigrants illégaux par an.
2. les flux migratoires
a. L’immigration économique en provenance des pays
en développement
Il existe trois sources principales pour l'immigration
économique :
• De l’Inde et de l’Asie du sud : L'immigration est renforcée par les migrants politiques se réclamant du droit d’asile, en provenance de Thaïlande du Cambodge ou du Vietnam ou bien fuyant des zones de conflits (Cachemire, Afghanistan). Les portes d’entrée en Europe se font par la Grèce et l’Italie via la Turquie, ou bien directement, pour les pays de l’ex-Commonwealth, en vertu des accords qui les lient à l’ancienne puissance colonisatrice, le Royaume Uni.
• De l’Afrique du nord et de la Turquie : Les ressortissants rejoignent prioritairement la France, l’Allemagne mais aussi les états de l’Europe scandinave.
• De l’Afrique subsaharienne et du golfe de Guinée (Maliens, Ivoiriens, Ghanéens, Burkinabés, par exemple) : Ils transitent par le Maroc, Tanger ou Ceuta (enclave espagnole au Maroc) ou ils rejoignent les Canaries dans des embarcations de fortune dont certaines n’arrivent jamais.
b. L’immigration des pays de l’ex-Europe communiste
Il s'agit d'une migration interne à l’Union
européenne, mais il faut la mentionner car il
s’agit bien d’une migration d’ordre
économique qui pousse les populations pauvres des pays
nés de l’ex-Yougoslavie (fuyant les ruines des
récentes guerres) et les Roumains
non-sédentarisés (Les Roms) les plus en
détresse, à rejoindre l’eldorado imaginaire
des pays les plus riches de l’Union européenne.
c. Le Brain Drain
Il ne faut pas passer sous silence l’accueil de
travailleurs étrangers les plus qualifiés.
Plusieurs pays d’Europe, l’Allemagne et le Royaume
Uni principalement, ont élaboré un dispositif
permettant d’attirer des migrants étrangers très
qualifiés et de favoriser leur
installation : informaticiens, médecins, chercheurs en
provenance d’Inde,du Maroc ou d’Afrique noire,
privant dans le même mouvement ces pays-là des
cadres qui leur seraient indispensables.
3. Une immigration nécessaire
a. Une Union Européenne vieillissante
Si certains hommes politiques font de l’immigration la
cause de tous les malheurs qui touchent l’Union
européenne, il faut bien admettre que l’absence
d’une politique commune d’immigration rend tout
contrôle difficile. Face au vieillissement de la
population européenne et au déclin
démographique, une politique d’immigration commune,
concertée et cohérente s’impose pour
donner à l’Europe à la fois les producteurs
et les consommateurs qui lui permettront de garder son rang
économique dans la concurrence internationale. Les pays de
l’Union européenne perdront 20 millions de
travailleurs entre 2010 et 2030 et 52 millions d’ici 2050 :
il faudra bien les remplacer.
b. Les incohérences actuelles
Tout étranger qui entre illégalement dans
l’espace Schengen peut ensuite circuler librement dans cet
espace. La nécessité de maîtriser et
de contrôler les flux migratoires est
évidente si l’on ne veut pas en être
réduit à une politique systématique de
reconduite à la frontière (mais quelle
frontière pour des migrants qui ont détruit leurs
papiers ?) telle que la pratique, à petite échelle,
la France.
c. Pour une politique commune
Crise économique, chômage, xénophobie et
racisme rejettent de plus en plus, vers les marges des
sociétés européennes, les populations
d’origines étrangères qui, se repliant sur
elles-mêmes, entretiennent le
communautarisme, donc la peur de l’autre.
L’Union européenne a conscience de la nécessité de s’atteler à ce problème. Le 11 janvier 2006, la Commission Européenne a présenté un Livre Vert, document de réflexion qui se fixe pour objectif de créer dans l’opinion publique un vaste débat sur « la gestion communautaire des migrations économiques » et formule toute une série de propositions pour contrôler les flux d’immigrants mais aussi pour définir leurs droits, sans oublier la nécessaire coopération avec les pays de départs et ceux par lesquels transitent ces migrants.
L’Union européenne a conscience de la nécessité de s’atteler à ce problème. Le 11 janvier 2006, la Commission Européenne a présenté un Livre Vert, document de réflexion qui se fixe pour objectif de créer dans l’opinion publique un vaste débat sur « la gestion communautaire des migrations économiques » et formule toute une série de propositions pour contrôler les flux d’immigrants mais aussi pour définir leurs droits, sans oublier la nécessaire coopération avec les pays de départs et ceux par lesquels transitent ces migrants.
L’essentiel
Non seulement il serait illusoire de prétendre stopper l’immigration clandestine, mais il faut bien prendre conscience que l’Union européenne a besoin de migrants étrangers. Pour sortir de la situation bloquée que l’Europe connaît actuellement, à cause d’une gestion purement nationale des politiques d’immigration, il devient nécessaire, à court terme, de définir une politique communautaire réaliste et cohérente, au bénéfice des états de l’Europe, de leur avenir économique et démographique, au bénéfice des migrants eux-mêmes et de leur intégration dans les pays d’accueil.
Non seulement il serait illusoire de prétendre stopper l’immigration clandestine, mais il faut bien prendre conscience que l’Union européenne a besoin de migrants étrangers. Pour sortir de la situation bloquée que l’Europe connaît actuellement, à cause d’une gestion purement nationale des politiques d’immigration, il devient nécessaire, à court terme, de définir une politique communautaire réaliste et cohérente, au bénéfice des états de l’Europe, de leur avenir économique et démographique, au bénéfice des migrants eux-mêmes et de leur intégration dans les pays d’accueil.
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