La diversité régionale de la France - Maxicours

La diversité régionale de la France

1. L'organisation spatiale du système régional français
La région n'est pas qu'une unité administrative supplémentaire à échelle majorée ; c’est également un espace identitaire où une communauté d'acteurs (collectivités, citoyens, réseaux, infrastructures) tend à agir dans le sens d'un développement imposé par le poids de l'histoire et des contraintes physiques.
a. Paris, réseaux urbains et contraintes
Dans le cadre du développement d'une société de communications accélérées, penser la région passe inévitablement par la définition des systèmes urbains qui se mettent en place sur le territoire national en fonction de la croissance parisienne.
Au moment de la création du Marché commun en 1957, les aménageurs ont tenté de recréer en France une unité de gestion locale supérieure aux collectivités départementales, trop nombreuses, éclatés, héritées et bureaucratiquement artificielles.
La région devait aussi restituer partiellement à la province une part de l'administration économique et politique longuement accumulée autour du pôle parisien. L'aménagement s'est alors fondé sur les réseaux urbains et les villes qui en constituent les nœuds. Dans la réalité, six principaux systèmes urbains se distinguent en dehors de Paris : 
• le réseau bipolaire Bordeaux/Toulouse,
• le réseau linéaire méditerranéen,
• les réseaux polarisés articulés lyonnais et lillois,
• les deux réseaux articulés du Grand Ouest et du Nord-Est.

A la périphérie de ces systèmes, le Massif central (Limoges et Clermont-Ferrand) est à l'écart de l'organisation urbaine générale d'un pays qui relève alors le défi de créer des régions fondées sur les contraintes de l'histoire et de la géographie physique (Limousin et Auvergne).

b. Le statut régional
Au moment où s’est développée une pensée hexagonale de redistribution des richesses et des pouvoirs, la région administrative a été conçue par rapport à Paris. Timide en 1955, plus affirmée en 1964 (création des préfets de région), la délégation des pouvoirs a mis plusieurs années à se mettre en place : en 1969, le référendum visant à accroître le pouvoir des régions est un échec. L'Ile-de-France conserve ainsi un statut particulier jusqu'en 1976…
Ce n'est qu'en 1982-83 et à l'aune des lois Rocard sur la décentralisation que les régions de programme deviennent des collectivités territoriales, sorte de relais délocalisé de l'administration du pays.
2. Les enjeux du développement dans la diversité
Si le mouvement initial de création des régions s'est organisé par rapport à Paris, l'intégration dans l'Union européenne a rapidement modifié la donne de l'échelle centre/périphérie.
Désormais, en fonction de la situation face à la capitale parisienne et/ou du positionnement géographique par rapport aux axes de développement européens, la France des régions présente des situations variées où l'on tente d'affirmer le poids des héritages historiques et patrimoniaux.
a. Le développement régional à l'échelle nationale
Si le poids économique de l'Ile-de-France est 100 fois supérieur à celui de la Corse, il est évident que la prédominance de Paris n'a pas pu être remise en cause, en dépit des volontés politiques affirmées. Par ailleurs, les hiérarchies entre régions témoignent aussi d'un développement très inégal ; par exemple, le poids économique de la région Rhône-Alpes est 10 fois supérieur à celui du Limousin.

En réalité, la volonté politique a dû s'effacer devant d'inégales contraintes de développement économique : en France comme en Allemagne ou au Royaume-Uni et malgré des statuts régionaux différents, la croissance et la crise économique ont pétrifié certains espaces, comme ils en ont privilégié d’autres. Dans les faits, les régions pénalisées dans les années 1950-60 (Auvergne, Limousin, Corse) n'ont guère enregistré les bénéfices de la régionalisation, tandis que celles qui entretenaient l'ambiguïté d'un développement fondé sur une intégration infrastructurelle ont poursuivi leur marche en avant (PACA, Rhône-Alpes, Alsace).

Toutefois, les régions se dotent désormais d’une Prime à l'Aménagement du Territoire (PAT) qui favorise la délocalisation en faveur des espaces les plus défavorisés. Actuellement, Conseil régional, Conseil général et municipalités essayent de travailler en bonne entente, sans engagement en terme de rivalité mais pour le bien d'une collectivité.

b. Les régions françaises dans l'Union européenne
Avant la promulgation des lois Rocard de 1982 relatives aux libertés locales et à la décentralisation, le développement régional tournait le dos à l'Union européenne. L'intégration de trois nouveaux pays européens entre 1981-86 (Grèce, Portugal et Espagne) a non seulement modifié le centre de gravité de l'Union mais a également introduit une jurisprudence en matière de développement régional, mouvement déjà initié dans le Mezzogiorno et dans les vieux bassins industriels anglais.

Dans les années 1980, la France n'est plus une périphérie régionale du plus vaste marché de libre circulation économique du monde : elle doit repenser sa propre organisation régionale en fonction des nouveaux axes de communication économiques ainsi libérés.
Elle profite également de la nouvelle donne économique de l'Union et des instruments économiques communautaires créés pour favoriser un développement régional plus égalitaire (FEOGA, aide au développement agricole, FEDER, aide au développement des économies régionales, FSE, aide à la formation et à l’emploi).

Aujourd'hui, élus et aménageurs articulent l'aménagement régional en fonction des régions européennes limitrophes de sorte qu'une nouvelle inégalité -frontalière- pourrait naître de cette intégration continentale.
L'Union européenne devient le support supranational qui tentera de résoudre la difficile intégration des régions françaises entre elles à une heure où la question est posée de connaître la validité continentale de telles structures quand la faible participation aux scrutins régionaux peut légitimement remettre en cause l'importance que donnent les Français à des institutions pourtant destinées à les servir mieux…

L'essentiel

La création de 21 régions de programme en 1955 (puis 22 en 1970) a permis d’instaurer une échelle de gestion intermédiaire entre l’État et le département, s’appuyant sur les contraintes physiques et les héritages historiques.
Le résultat est inégal : quand l'homogénéité historique et géographique de certaines régions est strictement respectée, d'autres créées ex nihilo se distinguent par la complète artificialité de leurs liens nouveaux.

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