Tristan et Iseut : les sources d'inspiration
L’origine des personnages d’abord : Iseut est fille du roi d’Irlande où Tristan est allé la chercher. Marc est roi de Cornouailles, tandis que Tristan est originaire de Bretagne armoricaine.
Il s’agit là de trois régions qui n’ont pas été romanisées et qui ont gardé leurs traditions celtiques. Iseut est liée au roi Arthur qui apparaît en compagnie de ses chevaliers à la fin du roman. Tristan et Iseut se rattache donc par un biais au cycle arthurien qui a fourni la part la plus importante de la matière de Bretagne.
Les lieux eux-mêmes ancrent le récit dans un espace celtique réel et plus seulement merveilleux. Béroul précise que l’endroit d’où Tristan fait son saut existe bien et est connu des Cornouaillais sous le nom de « Saut de Tristan ».
Les autres lieux du récit, comme Tintagel où réside Marc, et Carlion où Périnis va trouver Arthur (au pays de Galles), existent bien aussi et sont connus des auditeurs de Béroul.
Ceux-ci sont probablement anglo-normands, comme l’indique l’usage d’un anglicisme pour désigner le philtre d’amour (lovedrink) et la mention de monnaie anglaise (la maille sterling). Ils connaissent donc bien l’univers qu’évoque Béroul et la géographie où il prend place.
Plus généralement, le récit est ponctué de réminiscences mythiques, comme ces oreilles de cheval attribuées au roi Marc : Marc(h) est un nom gallois qu’il faut rapprocher du terme gaélique désignant « le cheval ». De la même manière, le combat de Tristan contre le Morholt, puis contre le dragon qui dévaste le royaume, relève de la mythologie.
Il faut cependant prendre garde à ne pas pratiquer un comparatisme sauvage qui verrait des influences mythologiques partout dans le roman : s’il est vrai que les aventures des deux amants, et singulièrement de Tristan, présentent des similitudes frappantes avec certains épisodes de la mythologie grecque, ou même persane, les schèmes évoqués sont souvent universels. Il y a bien une influence mythologique omniprésente dans le roman de Béroul, mais elle reste essentiellement celtique ; c’est du moins ce dont nous sommes sûrs.
• L’épopée antique : le Roman d’Enéas (qui est la traduction libre de l’Enéide de Virgile), le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure en sont de bons exemples.
• La « matière de France », c’est-à-dire les croisades et le règne de Charlemagne avec la Chanson de Roland.
• La « matière de Bretagne » avec le cycle du Graal de Chrétien de Troyes ou encore Erec et Enide, Yvain ou le chevalier au lion du même auteur. C’est à cette matière de Bretagne que Tristan et Iseut puise à son tour.
Mais que ce soit chez Chrétien de Troyes ou Béroul, les légendes celtiques sont profondément transformées, notamment par la tradition courtoise, héritée des troubadours provençaux. Le thème de l’amour, dit courtois, prend le dessus sur les combats, les enjeux politiques passent au second plan et c’est toujours pour une dame que les chevaliers s’affrontent. A bien des égards, Tristan et Iseut se situe donc au point de rencontre d’influences diverses qui en font toute la richesse.

Fiches de cours les plus recherchées
Découvrir le reste du programme

Des profs en ligne
- 6j/7 de 17h à 20h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les 10 matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Une interface Parents