Tristan et Iseut : les sources d'inspiration
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1. Le contexte celtique de Tristan et Iseut
Le récit de Béroul se déroule dans un
cadre celtique. Il appartient à l’une
des sources d’inspiration les plus importantes de son
époque : « la matière de
Bretagne ». Et de fait, les
indices sont nombreux qui situent le récit dans un
cadre celtique.
L’origine des personnages d’abord : Iseut est fille du roi d’Irlande où Tristan est allé la chercher. Marc est roi de Cornouailles, tandis que Tristan est originaire de Bretagne armoricaine.
Il s’agit là de trois régions qui n’ont pas été romanisées et qui ont gardé leurs traditions celtiques. Iseut est liée au roi Arthur qui apparaît en compagnie de ses chevaliers à la fin du roman. Tristan et Iseut se rattache donc par un biais au cycle arthurien qui a fourni la part la plus importante de la matière de Bretagne.
Les lieux eux-mêmes ancrent le récit dans un espace celtique réel et plus seulement merveilleux. Béroul précise que l’endroit d’où Tristan fait son saut existe bien et est connu des Cornouaillais sous le nom de « Saut de Tristan ».
Les autres lieux du récit, comme Tintagel où réside Marc, et Carlion où Périnis va trouver Arthur (au pays de Galles), existent bien aussi et sont connus des auditeurs de Béroul.
Ceux-ci sont probablement anglo-normands, comme l’indique l’usage d’un anglicisme pour désigner le philtre d’amour (lovedrink) et la mention de monnaie anglaise (la maille sterling). Ils connaissent donc bien l’univers qu’évoque Béroul et la géographie où il prend place.
L’origine des personnages d’abord : Iseut est fille du roi d’Irlande où Tristan est allé la chercher. Marc est roi de Cornouailles, tandis que Tristan est originaire de Bretagne armoricaine.
Il s’agit là de trois régions qui n’ont pas été romanisées et qui ont gardé leurs traditions celtiques. Iseut est liée au roi Arthur qui apparaît en compagnie de ses chevaliers à la fin du roman. Tristan et Iseut se rattache donc par un biais au cycle arthurien qui a fourni la part la plus importante de la matière de Bretagne.
Les lieux eux-mêmes ancrent le récit dans un espace celtique réel et plus seulement merveilleux. Béroul précise que l’endroit d’où Tristan fait son saut existe bien et est connu des Cornouaillais sous le nom de « Saut de Tristan ».
Les autres lieux du récit, comme Tintagel où réside Marc, et Carlion où Périnis va trouver Arthur (au pays de Galles), existent bien aussi et sont connus des auditeurs de Béroul.
Ceux-ci sont probablement anglo-normands, comme l’indique l’usage d’un anglicisme pour désigner le philtre d’amour (lovedrink) et la mention de monnaie anglaise (la maille sterling). Ils connaissent donc bien l’univers qu’évoque Béroul et la géographie où il prend place.
2. Du mythe au roman
Le roman de Tristan et Iseut est une adaptation
écrite d’une légende orale, au
même titre que le cycle arthurien de
Chrétien
de Troyes
(vers 1135-vers 1183). Cette légende nous
vient sans doute du vieux fond mythologique offert par
la civilisation celte. On a beaucoup comparé
Tristan et Iseut à la légende celte de
Diarmaid et Grainne avec laquelle elle comporte de
nombreux points communs.
Plus généralement, le récit est ponctué de réminiscences mythiques, comme ces oreilles de cheval attribuées au roi Marc : Marc(h) est un nom gallois qu’il faut rapprocher du terme gaélique désignant « le cheval ». De la même manière, le combat de Tristan contre le Morholt, puis contre le dragon qui dévaste le royaume, relève de la mythologie.
Il faut cependant prendre garde à ne pas pratiquer un comparatisme sauvage qui verrait des influences mythologiques partout dans le roman : s’il est vrai que les aventures des deux amants, et singulièrement de Tristan, présentent des similitudes frappantes avec certains épisodes de la mythologie grecque, ou même persane, les schèmes évoqués sont souvent universels. Il y a bien une influence mythologique omniprésente dans le roman de Béroul, mais elle reste essentiellement celtique ; c’est du moins ce dont nous sommes sûrs.
Plus généralement, le récit est ponctué de réminiscences mythiques, comme ces oreilles de cheval attribuées au roi Marc : Marc(h) est un nom gallois qu’il faut rapprocher du terme gaélique désignant « le cheval ». De la même manière, le combat de Tristan contre le Morholt, puis contre le dragon qui dévaste le royaume, relève de la mythologie.
Il faut cependant prendre garde à ne pas pratiquer un comparatisme sauvage qui verrait des influences mythologiques partout dans le roman : s’il est vrai que les aventures des deux amants, et singulièrement de Tristan, présentent des similitudes frappantes avec certains épisodes de la mythologie grecque, ou même persane, les schèmes évoqués sont souvent universels. Il y a bien une influence mythologique omniprésente dans le roman de Béroul, mais elle reste essentiellement celtique ; c’est du moins ce dont nous sommes sûrs.
3. La matière de Bretagne dans le roman
du XIIe siècle
Le roman français, naissant dans la
deuxième moitié du
XIIe siècle, a trois sources
d’inspiration :
• L’épopée antique : le Roman d’Enéas (qui est la traduction libre de l’Enéide de Virgile), le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure en sont de bons exemples.
• La « matière de France », c’est-à-dire les croisades et le règne de Charlemagne avec la Chanson de Roland.
• La « matière de Bretagne » avec le cycle du Graal de Chrétien de Troyes ou encore Erec et Enide, Yvain ou le chevalier au lion du même auteur. C’est à cette matière de Bretagne que Tristan et Iseut puise à son tour.
Mais que ce soit chez Chrétien de Troyes ou Béroul, les légendes celtiques sont profondément transformées, notamment par la tradition courtoise, héritée des troubadours provençaux. Le thème de l’amour, dit courtois, prend le dessus sur les combats, les enjeux politiques passent au second plan et c’est toujours pour une dame que les chevaliers s’affrontent. A bien des égards, Tristan et Iseut se situe donc au point de rencontre d’influences diverses qui en font toute la richesse.
• L’épopée antique : le Roman d’Enéas (qui est la traduction libre de l’Enéide de Virgile), le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure en sont de bons exemples.
• La « matière de France », c’est-à-dire les croisades et le règne de Charlemagne avec la Chanson de Roland.
• La « matière de Bretagne » avec le cycle du Graal de Chrétien de Troyes ou encore Erec et Enide, Yvain ou le chevalier au lion du même auteur. C’est à cette matière de Bretagne que Tristan et Iseut puise à son tour.
Mais que ce soit chez Chrétien de Troyes ou Béroul, les légendes celtiques sont profondément transformées, notamment par la tradition courtoise, héritée des troubadours provençaux. Le thème de l’amour, dit courtois, prend le dessus sur les combats, les enjeux politiques passent au second plan et c’est toujours pour une dame que les chevaliers s’affrontent. A bien des égards, Tristan et Iseut se situe donc au point de rencontre d’influences diverses qui en font toute la richesse.
L'essentiel
Le Tristan et Iseut de Béroul garde de
nombreuses traces de la mythologie celtique dont il
est issu. De ce point de vue, il se rattache à la
« matière de Bretagne » à
laquelle appartiennent les romans arthuriens. Le contexte
celtique dans lequel l’histoire prend place n’est
d’ailleurs pas inconnu du public anglo-normand auquel
s’adresse Béroul. Il est cependant
profondément renouvelé par une influence
certaine de la littérature courtoise.
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