Tristan et Iseut : la structure du roman
La structure du roman peut paraître déconcertante au premier abord. Constitué d’une juxtaposition de scènes, sans qu’il y ait nécessairement de lien entre elles, le récit se ressent de son origine orale. Il n’est pourtant pas dépourvu de toute structure rationnelle dans sa composition générale. Deux structures différentes peuvent ainsi être identifiées.
S’il est difficile de repérer une situation initiale et une situation finale précises en raison du caractère fragmentaire du manuscrit qui nous est parvenu, il est possible cependant de comprendre comment les péripéties qui se trouvent au cœur du roman s’organisent suivant un schéma narratif très classique.
Les protagonistes sont bien identifiés : ce sont les deux amants d’un bout à l’autre du récit. Ils sont entourés d’opposants (les barons félons, le nain Frocin) et d’adjuvants (Brangien, Ogrin, Gouvernal), eux aussi bien identifiés.
L’élément perturbateur qui déclenche toute l’aventure est constitué par la découverte du crime des amants et l’élément de résolution par l’épisode du Mal Pas qui voit le triomphe d’Iseut et, secondairement, par la mort des barons.
Le récit s’organise en deux parties, plus ou moins symétriques.
La première partie trouve son unité dans l’amour-passion, d’origine magique, qui unit les deux héros ; elle est marquée par les malheurs des protagonistes, pour qui tout va de mal en pis : ils sont découverts, Iseut est livrée aux lépreux tandis que Tristan échappe de peu à la mort et, finalement, ils sont exilés hors de la civilisation, dans ce « non-lieu » qu’est la forêt du Morrois. Ce dernier épisode constitue l’axe de rotation du récit ; rien ne pourrait aller plus mal pour les deux amants, et c’est à partir de là qu’ils vont remonter la pente.
Tout à fait au centre du récit se situe la fête de la Saint-Jean, au cours de laquelle l’enchantement cesse. La fête de la Saint-Jean correspond au solstice d’été, point culminant du calendrier, auquel correspond donc pour les deux héros le tréfonds de leur malheur.
La deuxième partie peut alors s’ouvrir et va progressivement voir les deux héros triompher de l’adversité : c’est le retour au palais, puis le pardon et, enfin, le serment du Mal Pas qui résout tout.
Sans ordre apparent, les épisodes s’organisent parfois de manière symétrique : les amants rencontrent Ogrin en entrant et en sortant de la forêt du Morrois, comme si le moine constituait le point de passage obligé entre la sauvagerie et la civilisation. L’évocation des lépreux s’organise, elle aussi, de manière symétrique, puisque dans une première scène, au début du roman, Iseut est livrée à une horde de ces malades (v. 1155 sq.) et, lors de l’épisode du Mal Pas, Tristan joue lui-même le rôle d’un lépreux. On peut évoquer, pour finir, le rendez-vous épié par le roi, au début du roman, et l’épisode au cours duquel Godoïne trouve la mort, tout à la fin de celui-ci.
Sans ordre apparent, le récit de Tristan et Iseut juxtapose des scènes qui s’organisent autour de deux axes : un schéma narratif relativement classique, qui fixe le rôle joué par chaque personnage autour du couple de protagonistes, et une structure en deux parties, parfois symétriques, autour de l’épisode dans la forêt du Morrois et la fête de la Saint-Jean marquée par l’extinction des effets du philtre magique qui est la cause de leurs tourments.

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