Tristan et Iseut, Béroul
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Tristan et Iseut de Béroul est un roman en vers composé entre 1165 et 1190. Il est écrit en ancien français. Le début et la fin du manuscrit sont mutilés.
Tristan est le neveu du roi Marc de Cornouailles. Il est chargé par celui-ci de lui amener sa future épouse, Iseut, fille du roi d’Irlande. Lors du voyage, Tristan et Iseut boivent par erreur un philtre d’amour préparé pour Marc. Le mariage d’Iseut avec Marc ne peut cependant empêcher leur amour de se développer.
Le récit met en scène, outre le trio principal, des
personnages secondaires importants comme les barons
félons qui conseillent au roi de punir les amours
adultères de son épouse, ou encore le
nain
Frocin dont les ruses perdent les deux
amants.
En contrepoint, Tristan bénéficie dans ses
aventures de l’appui de son maître d’armes,
Gouvernal, Iseut de la
complicité de sa servante Brangien et de son page
Périnis. Au
centre de l’œuvre, le roi Marc apparaît
comme un personnage faible et influençable.
Le récit de Béroul se structure en trois
périodes bien distinctes :
- La découverte du crime
(v. 1-827) : malgré leur prudence (rencontre
près de la fontaine), la relation des deux amants est
dévoilée par la ruse du nain
Frocin.
- L’exil et l’errance dans la
forêt du Morrois en compagnie de Gouvernal et du chien
Husdent
(v. 828-2765).
- Le retour d’Iseut et sa
réhabilitation qui se clôt par la mort des barons
félons (v. 2766-4485).
La fin du manuscrit, aujourd’hui perdue, relate le retour
de Tristan à la cour du roi Marc.
Béroul n’est pas l’inventeur
de Tristan et Iseut. Il s’agit là
d’une légende d’origine
celtique (les faits se déroulent en Irlande, en
Cornouailles et au pays de Galles), importée en France au
début du XIIe siècle,
peut-être par le conteur gallois
Bréri.
La légende tristanienne est donc, à
l’origine, racontée et diffusée par
les troubadours dans les cours princières. Il
n’est pas étonnant dès lors que Béroul
ne soit pas le seul à en faire le récit
écrit. La version de Thomas, son contemporain,
fragmentaire elle aussi, est la plus connue.
Mais il faut aussi mentionner celle d’Eilhart d’Oberg
pour être complet. Dans les années qui suivent, on
voit d’ailleurs apparaître un Tristan
und Ysolde de Gottfried de Strasbourg
ainsi qu’une traduction norvégienne du roman de
Thomas.
Les différences entre les versions, sans être négligeables, ne sont pas absolues ; ce qui conduit certains à penser que Béroul, Thomas et Eilhart s’appuient tous trois sur une version écrite antérieure, aujourd’hui perdue. Mais cela reste une hypothèse. On peut évoquer enfin le Lai du chèvrefeuille de Marie de France et La Folie Tristan, poème anonyme, qui narrent des épisodes isolés de la légende.
Composé en pleine période de naissance du roman, le récit de Béroul reste encore fortement marqué par ses origines orales. Le narrateur s’adresse directement à ses auditeurs/lecteurs, il s’engage personnellement sur la qualité de son récit, il a recours à des effets d’annonce qui ne peuvent se comprendre que dans un contexte oral.
Cette caractéristique du récit tient à deux
facteurs :
- la jeunesse du genre romanesque encore mal
dégagé de ses sources orales ;
- les conditions de réception du
récit, réception qui fait, dans la plupart
des cas, l’objet d’une lecture orale et collective.
Le Tristan et Iseut de Béroul est une adaptation écrite d’une ancienne légende d’origine celtique. Composé entre 1165 et 1190, le roman est marqué par la littérature orale dont il est issu. Le manuscrit que nous en avons est fragmentaire : il relate les aventures des deux amants depuis leur rencontre près de la fontaine jusqu’à la mort des barons félons.
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