Tous les matins du monde : résumé détaillé
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Objectifs :
Résumer le roman et le film en proposant les premiers
jalons de lecture, lire la cohérence entre
l’image et le texte.
Les citations font référence
au texte des éditions Folio-Gallimard,
n°2533.
Le film de Corneau reprend fidèlement la structure narrative du récit proposé par Quignard. Nous résumerons donc le récit par chapitres et proposerons une comparaison avec la trame narrative du film qui adjoint un plan séquence initial dans lequel Marin Marais vieilli et rongé par le remords, assume la voix off du narrateur.
Le film de Corneau reprend fidèlement la structure narrative du récit proposé par Quignard. Nous résumerons donc le récit par chapitres et proposerons une comparaison avec la trame narrative du film qui adjoint un plan séquence initial dans lequel Marin Marais vieilli et rongé par le remords, assume la voix off du narrateur.
1. Le titre
Le titre provient de la phrase extraite du chapitre 26,
après le suicide de mademoiselle de Sainte
Colombe : « Tous les matins du monde sont sans
retour ». Il place le récit au cœur
d’une problématique temporelle : le
paradoxe entre le renouveau incessant de la vie et la fuite
inexorable du temps.
L’indéfini « tous les » suivi d’un présent de vérité générale exclut toute exception : le temps s’en va emportant dans son sillon, le passé. L’homme vit avec la conscience aiguë du temps qui passe et qui impose des limites à son existence. La vie suit le rythme, cycle infini de tous les matins du monde, qui s’étend de la naissance à la mort et se compte en nombre d’étapes immuables et inscrites dans le temps. L’expression « sans retour » sous entend la puissance destructrice du temps et l’impossibilité pour l’homme d’en braver les atteintes et limites.
L’indéfini « tous les » suivi d’un présent de vérité générale exclut toute exception : le temps s’en va emportant dans son sillon, le passé. L’homme vit avec la conscience aiguë du temps qui passe et qui impose des limites à son existence. La vie suit le rythme, cycle infini de tous les matins du monde, qui s’étend de la naissance à la mort et se compte en nombre d’étapes immuables et inscrites dans le temps. L’expression « sans retour » sous entend la puissance destructrice du temps et l’impossibilité pour l’homme d’en braver les atteintes et limites.
2. Le roman, résumé
• La musique et
l’isolement (chapitres 1-7)
- Chapitres 1-2 : Monsieur de Sainte Colombe ne se remet pas du décès de son épouse et se console en interprétant à la viole ses compositions, seul dans une cabane au fond du jardin. Il élève ses filles dans la rigueur janséniste et une tendresse très pudique : Madeleine est résignée, Toinette plus révoltée.
- Chapitres 3-5 : Madeleine et Toinette apprennent la viole et participent à des concerts à trois violes qui ne tardent pas à acquérir une renommée incontestable. Le Roi dépêche son violiste attitré Monsieur Caignet puis l’abbé Matthieu pour demander à Sainte Colombe de se produire à la cour, demandes sauvagement éconduites.
- Chapitres 6-7 : Les Sainte Colombe vivent de plus en plus reclus et les concerts s’espacent. Un jour, alors qu’il joue Le Tombeau des regrets, le fantôme de la défunte lui apparaît près de sa table à écrire, de son verre et de ses gaufrettes. Il demande alors au peintre Baugin de représenter cette table, près de laquelle apparaît son aimée.
• La leçon de musique (chapitres 8-15)
- Chapitres 8-10 : Marin Marais se présente au professeur de viole, recommandé par Maugars et dit sa motivation pour devenir un violiste réputé, motivation née d’une vengeance de sa voix brisée. Ému par le traumatisme de la mue du jeune chanteur, le professeur accepte de prendre Marin Marais pour élève.
- Chapitres 11-12 : Ils partent pour Paris chercher la toile de Baugin et le maître invite l’élève à percevoir les signes de l’univers : le vent qui siffle, le mouvement du pinceau, l’articulation des actrices, le bruit de l’urine dans la neige… La musique est partout.
- Chapitres 13-15 : Lorsque Marin se vante d’avoir joué devant le roi et d’avoir failli brûler sa viole, Sainte Colombe brise l’instrument et l’insulte violemment avant de lui refuser à jamais l’accès de sa demeure. Madeleine, émue, le console et ils s’embrassent. La jeune fille lui apprend en secret sa technique instrumentale. Un jour d’orage, ils sont surpris sous la cabane du maître : ils avouent leur amour mais Marin devenu « musicqueur » du roi refuse de s’engager.
• Ruptures (chapitres 16- 23)
- Chapitres 16-18 : Marin Marais séduit et fascine les deux filles de Sainte Colombe : il quitte Madeleine après avoir connu charnellement la cadette.
- Chapitres 19- 21 : Tandis que Madeleine accouche d’un bébé mort-né et dépérit, Marin connaît une ascension fulgurante à la cour. Il fait parvenir à Madeleine une paire de souliers à lacets que son père a confectionnés. Sainte Colombe s’isole avec le fantôme de son épouse qui constate le vieillissement de ses mains sur le bois de l’instrument.
- Chapitres 22-23 : Toinette et son époux vont demander à Marin de venir au chevet de Madeleine interpréter La Rêveuse, pièce qu’il a naguère écrite pour elle, en décrivant son état physique alarmant et son état mental inquiétant.
• La vraie musique (chapitres 24-28)
- Chapitres 24-25 : Marin interprète le morceau demandé, seule preuve d’un quelconque intérêt passé pour l’agonisante. Elle enjoint, demande la lenteur : elle est metteur en scène de son dernier instant. Après le départ de celui pour qui elle meurt d’amour, elle se suicide avec les souliers qu’il lui avait apportés, avec ce qui symbolise ce qu’il ne voulait pas être, cordonnier comme son père ou époux d’une femme comme elle.
- Chapitres 26-28 : Des années plus tard, Marin revient tous les soirs espionner son maître en espérant qu’il joue à nouveau les pièces qu’il a composées, et qu’il soit en mesure de les sauver de l’oubli. Un soir, Marin prend sa première leçon de musique en comprenant ce qu’il cherche : « la vraie musique, les regrets et les pleurs, pour les états qui précèdent l’enfance ». Les musiciens jouent, pleurent ensemble, se sourient et partagent Le Tombeau des regrets.
- Chapitres 1-2 : Monsieur de Sainte Colombe ne se remet pas du décès de son épouse et se console en interprétant à la viole ses compositions, seul dans une cabane au fond du jardin. Il élève ses filles dans la rigueur janséniste et une tendresse très pudique : Madeleine est résignée, Toinette plus révoltée.
- Chapitres 3-5 : Madeleine et Toinette apprennent la viole et participent à des concerts à trois violes qui ne tardent pas à acquérir une renommée incontestable. Le Roi dépêche son violiste attitré Monsieur Caignet puis l’abbé Matthieu pour demander à Sainte Colombe de se produire à la cour, demandes sauvagement éconduites.
- Chapitres 6-7 : Les Sainte Colombe vivent de plus en plus reclus et les concerts s’espacent. Un jour, alors qu’il joue Le Tombeau des regrets, le fantôme de la défunte lui apparaît près de sa table à écrire, de son verre et de ses gaufrettes. Il demande alors au peintre Baugin de représenter cette table, près de laquelle apparaît son aimée.
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Doc. 1: La leçon de basse de viole, G. Netscher, 17e siècle |
• La leçon de musique (chapitres 8-15)
- Chapitres 8-10 : Marin Marais se présente au professeur de viole, recommandé par Maugars et dit sa motivation pour devenir un violiste réputé, motivation née d’une vengeance de sa voix brisée. Ému par le traumatisme de la mue du jeune chanteur, le professeur accepte de prendre Marin Marais pour élève.
- Chapitres 11-12 : Ils partent pour Paris chercher la toile de Baugin et le maître invite l’élève à percevoir les signes de l’univers : le vent qui siffle, le mouvement du pinceau, l’articulation des actrices, le bruit de l’urine dans la neige… La musique est partout.
- Chapitres 13-15 : Lorsque Marin se vante d’avoir joué devant le roi et d’avoir failli brûler sa viole, Sainte Colombe brise l’instrument et l’insulte violemment avant de lui refuser à jamais l’accès de sa demeure. Madeleine, émue, le console et ils s’embrassent. La jeune fille lui apprend en secret sa technique instrumentale. Un jour d’orage, ils sont surpris sous la cabane du maître : ils avouent leur amour mais Marin devenu « musicqueur » du roi refuse de s’engager.
• Ruptures (chapitres 16- 23)
- Chapitres 16-18 : Marin Marais séduit et fascine les deux filles de Sainte Colombe : il quitte Madeleine après avoir connu charnellement la cadette.
- Chapitres 19- 21 : Tandis que Madeleine accouche d’un bébé mort-né et dépérit, Marin connaît une ascension fulgurante à la cour. Il fait parvenir à Madeleine une paire de souliers à lacets que son père a confectionnés. Sainte Colombe s’isole avec le fantôme de son épouse qui constate le vieillissement de ses mains sur le bois de l’instrument.
- Chapitres 22-23 : Toinette et son époux vont demander à Marin de venir au chevet de Madeleine interpréter La Rêveuse, pièce qu’il a naguère écrite pour elle, en décrivant son état physique alarmant et son état mental inquiétant.
• La vraie musique (chapitres 24-28)
- Chapitres 24-25 : Marin interprète le morceau demandé, seule preuve d’un quelconque intérêt passé pour l’agonisante. Elle enjoint, demande la lenteur : elle est metteur en scène de son dernier instant. Après le départ de celui pour qui elle meurt d’amour, elle se suicide avec les souliers qu’il lui avait apportés, avec ce qui symbolise ce qu’il ne voulait pas être, cordonnier comme son père ou époux d’une femme comme elle.
- Chapitres 26-28 : Des années plus tard, Marin revient tous les soirs espionner son maître en espérant qu’il joue à nouveau les pièces qu’il a composées, et qu’il soit en mesure de les sauver de l’oubli. Un soir, Marin prend sa première leçon de musique en comprenant ce qu’il cherche : « la vraie musique, les regrets et les pleurs, pour les états qui précèdent l’enfance ». Les musiciens jouent, pleurent ensemble, se sourient et partagent Le Tombeau des regrets.
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Doc. 2 : Basse, cahier de musique et épée, M. Boyer 1693 |
3. Comparaison avec le film
Le film reprend la structure narrative du roman mais en
ajoutant quelques scènes :
• Le début est une invention du cinéaste
il s’agit d’un long plan-séquence qui illustre un hommage de Marin Marais vieilli à Sainte Colombe. S’impose alors sa voix off pour assumer le rôle du narrateur. Le narrateur multiplie les remarques concernant le caractère du maître de viole, qui sont les citations exactes du roman de Quignard.
• La relation avec les demoiselles Sainte Colombe est différente
Marin regarde avec concupiscence Toinette qui rapporte un poisson se débattant mais la scène qui les réunit charnellement est omise.
• La fin diffère
Marais est en pleine répétition dans une galerie du palais lorsqu’il reçoit une missive concernant l’état de santé de Madeleine. De plus, il y a à la fin retour à la leçon de Marais vieilli qui aperçoit le fantôme de Sainte Colombe et pour lequel il interprète La Rêveuse.
• Le début est une invention du cinéaste
il s’agit d’un long plan-séquence qui illustre un hommage de Marin Marais vieilli à Sainte Colombe. S’impose alors sa voix off pour assumer le rôle du narrateur. Le narrateur multiplie les remarques concernant le caractère du maître de viole, qui sont les citations exactes du roman de Quignard.
• La relation avec les demoiselles Sainte Colombe est différente
Marin regarde avec concupiscence Toinette qui rapporte un poisson se débattant mais la scène qui les réunit charnellement est omise.
• La fin diffère
Marais est en pleine répétition dans une galerie du palais lorsqu’il reçoit une missive concernant l’état de santé de Madeleine. De plus, il y a à la fin retour à la leçon de Marais vieilli qui aperçoit le fantôme de Sainte Colombe et pour lequel il interprète La Rêveuse.
L'essentiel
Le film paraît alors parfaitement fidèle au
récit, mais il ajoute un point de vue interne en
plaçant le récit sous l’égide
d’un narrateur homodiégétique,
rongé par les regrets et les pleurs.
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