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Mémoires de guerre : De Gaulle, l'auteur et son oeuvre

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Objectifs :
Connaître la vie d’un « grand homme », faire connaissance avec le genre des mémoires, en percevoir les problématiques.
La célébrité de Charles de Gaulle tant du point de vue militaire que politique étouffe quelque peu celle de l’homme de lettres. Pourtant il a écrit et édité des ouvrages politiques, techniques, voire une fresque historique et militaire qui proposent une théorie sur la conception de l’état, les relations entre armée et nation…

Il est reconnu par un cercle d’intellectuels de plus en plus étendu, d’où le succès de ses Mémoires de guerre, un projet muri dès 1946 et publié entre 1955 et 1958. Même si le général obéit à un genre qui s’épanouit entre le 15e et 17e siècles, il lui offre une certaine modernité. Entre écriture de l’histoire et œuvre littéraire, entre objectivité et témoignage personnel, les positions et réceptions critiques hésitent. Toujours est-il qu’il exprime son rapport à l’histoire, à l’état, dans un projet fédéré qui est de livrer « une certaine idée de la France », « la passion de la France ».
1. L'auteur (1890-1970)
De l’enfance à la formation d’un « grand homme »
1890 : Naissance de Charles de Gaulle, dans une famille bourgeoise du nord de la France. Sa famille prône les valeurs patriotiques et assurément catholiques.

Après ses études brillantes chez les Jésuites (ordre religieux dont l’enseignement est connu pour être des plus sérieux), il réussit le concours d’entrée à Saint-Cyr en 1909 (école supérieure militaire très prestigieuse formant les officiers des armes avec pour devise « Ils s’instruisent pour vaincre. »). Puis il s’engage dans l’infanterie, commandé par le colonel Philippe Pétain.

Il publie des nouvelles sous le pseudonyme de Charles de Lugale.

L’homme de guerre

1914-1918 : En tant qu'officier durant la première guerre mondiale, il est plusieurs fois blessé et fait prisonnier en Allemagne, animé par un fort désir de vengeance. Il rédige ses commentaires et réflexions sur le conflit en cours et sur la conduite offensive d’une bataille.

Doc. 1 : Charles De Gaulle 1922-1924


1919-1925 : Entre les deux guerres, il devient professeur d’histoire militaire à Saint-Cyr puis à l'école supérieure de la guerre où il défend une stratégie non-conformiste de guerre de mouvement, qui n’est pas du goût de l’état major français. (En 1924 : Il publie au sujet de l’Allemagne La discorde chez l’Ennemi qui ne remporte pas un franc succès.)

1925-1939 : Il est appelé par Pétain pour prononcer une série de conférences sur l’art de la guerre. Il affirme la primauté du civil et du chef d’état seul responsable de la décision sur le militaire qui prend en charge et exécute.

Il est ensuite muté successivement au Liban (protectorat sous le couvert de la SDN, Société des nations, organisation internationale pour la sauvegarde de la paix ) ; au secrétariat général du Conseil supérieur la défense nationale (il étudie la stratégie de la guerre en arguant que la décision relève du chef d’état et des politiques) ; au régiment de chars à Metz où il est promu colonel. Il publie Le Fil de l’épée en 1932 (ouvrage politique) ; Vers l’Armée de métier en 1934 (ouvrage technique) ; La France et son armée en 1938 (fresque historique).

1939-1945 : De Gaulle déplore la « drôle de guerre ». Même si sa combattivité inquiète, il s’illustre à Abbeville en contenant l’avancée allemande et entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat à la guerre. Il coordonne l’action avec l’Angleterre qu’il rejoint parce que hostile à l’armistice en juin 1940. Il lance un appel à la BBC, le 18 juin, pour inviter à la résistance et à continuer le combat sous sa forme militaire. Il est ainsi condamné à mort par le gouvernement de Vichy, par contumace (condamnation prononcée par un juge en l’absence du condamné).

1945-1946 : Il préside le gouvernement en exil de la France libre, et rallie l’ensemble des mouvements de résistance dans le CFLN (le comité français de libération nationale) devenant le GPRF (le gouvernement provisoire de la république française). Il met en place la reconstruction du pays par des nationalisations, des mesures sociales et politiques.

La traversée du désert
1947-1958 : Partisan d’un pouvoir fort et en désaccord avec les principes de la IVème république, De Gaulle se retire de la vie politique, fonde un nouveau parti et commence la rédaction des Mémoires de guerre. De Gaulle affirme que ce projet monopolise son temps et son énergie :
« Ces Mémoires me donnent énormément de mal pour les écrire et pour en vérifier tous les éléments historiques au détail près. Comprenez-vous, je veux en faire une œuvre. », Lettre à Louis Terrenoire en 1953.

Le retour en force
1958 : Les gouvernements successifs ne parvenant pas à solutionner la guerre d’Algérie, De Gaulle est rappelé au pouvoir. Il fonde un nouveau parti l’UNR ou union pour la nouvelle république. Il obtient les pleins pouvoirs et est élu président de la République.

Doc. 2 : Discours de De Gaulle pendant la guerre d'Algérie


1958-1962 : Il opte pour une indépendance par étapes et pour l’autodétermination par référendum. Il met fin à la guerre par les accords d’Evian déclarant l’indépendance de l’Algérie.

1962-1969 : Il mène une politique extérieure visant à promouvoir la France au rang de puissance économique, indépendante de l’influence américaine.

Le départ 
Mais les mouvements sociaux reprochant à De Gaulle son autoritarisme, la montée en force des partis de gauche l’affaiblissent et lorsque les français ne répondent plus « oui » à ses idées, ni à son maintien au pouvoir par référendum, il se retire de la politique.
2. L'oeuvre
a. Le genre des mémoires
Ce genre littéraire obéit à deux principes :
- celui de témoigner de l’histoire (il s’agit de la fonction historiographique, à savoir relater des événements historiques par écrit)

- celui de témoigner personnellement d’une perception (le postulat personnel est alors plus ou moins proche de l’autobiographie quand bien même il s’agit de servir l’histoire).

Ainsi, le mémorialiste impose un angle de vue, une prise de parti en ajoutant des commentaires et analyses digressives, des justifications… Les mémoires naissent donc d’un rapport de l’individu à l’histoire, et ici d’un chef d’état dont la réputation et le charisme légitiment sa volonté d’acter son témoignage.

Alors, à la forme narrative (le récit de l’histoire au passé ou présent de narration) s’adjoint la forme discursive commentative (analyses, explications et lois) et le discours descriptif (portraits des actants de l’histoire).

Problématique inhérente au genre : Le statut des mémoires est complexe et se situe au carrefour de tous les autres genres prosaïques. De même son appartenance à la littérature est souvent remise en question dans le sens où l’écriture de l’histoire ne relèverait pas de l’expression artistique.
Pourtant, l’individu privé transparait souvent dans son témoignage, dans sa façon de dramatiser, de mythifier, de réhabiliter ou de lyncher… Quelle part de littérature ? Quel écrivain est le mémorialiste ?
b. Résumé
Les Mémoires de guerre reconstituent chronologiquement l’histoire de 1940 à 1946, chaque tome de taille équivalente et au nombre de chapitres presque équivalent, relatant chacun une période de deux années.

- 1940-1942 :
L’Appel (L’évocation de l’appel du 18 juin 1940 et la naissance d’une vocation pour la France : le général est l’instigateur d’un rassemblement des forces résistantes et du conflit pour l’identité de la France libre.)

Doc. 3 : L'Appel du 18 juin 1940 du Général De Gaulle


- 1942-1944 : L’Unité (L’évocation du défilé du 26 août 1944 et la libération permet de raconter la reconnaissance du peuple français envers le général, sauveur de l’identité nationale.)

- 1944-1946 : Le Salut (L’évocation du départ comme refus d’un compromis pour « partir en homme moralement intact ».)

Le texte se tend vers une volonté de dire l’histoire avec un acharnement réaliste et suivant une causalité évidente : le mémorialiste passe d’un fait à ses conséquences ; il privilégie la précision exhaustive des dates et des lieux, il cherche l’exactitude des comptes d’où la présence en fin de tome de documents attestant de la véracité des faits exposés… Les mémoires retracent l’histoire d’une vocation de l’appel des idées fédératrices d’une unité vers un refus de la compromission. Les trois volumes s’organisent autour d’un thème d’une cohérence limpide : la notion affective de la patrie, l’amour de la nation « comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle » (Début des Mémoires de guerre)

Le Salut
Le dernier tome se construit de manière identique aux précédents, avec cependant un chapitre de moins. Il suit une progression chronologique avec des dates événements importantes.
- Trois chapitres présentent des titres à valeur informative et événementielle : « La libération » en 44 ; « La victoire » en 45 ; « Le départ » du gouvernement en 46.

Toutefois, en reprenant la chronologie des faits exposés par le général, le lecteur est souvent confronté à des chapitres plus synthétiques qui bouleversent la progression chronologique classique. - Ces chapitres d’ordre thématique amènent inéluctablement à la fin des mémoires et contribuent à un effet de dramatisation narrative : le retrait d’un grand homme.

En effet, « Le rang » et « L’ordre » sont des chapitres synthétisant la conséquence de la libération victorieuse : le redressement de la France dans sa politique extérieure et en interne ; « Discordances » et « Désunion » (appartenant à un même champ lexical mais avec un crescendo notable du pluriel mentionnant le désaccord au singulier annonçant la rupture) préparent et dramatisent l’ultime chapitre, celui du repli.
L'essentiel
Au fronton du Panthéon, on peut lire : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Ainsi en est-il De Gaulle dont la puissance militaire, politique et stratégique, et dont l’écriture littéraire ne manquent pas d'en légitimer l'adresse.


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