L'art oratoire et l'antiquité
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Objectif :
Découvrir l'art oratoire antique et les plus grands
rhéteurs.
La rhétorique est un art
oratoire ou la manière de parler avec force et
persuasion. Elle est particulièrement
prisée chez les grecs anciens, comme une technique de
communication, la science de bien parler, au-delà
même du pur discours politique, prenant en compte
l’effet sur le destinataire, son ressenti.
1. Définitions
•
Étymologie
Le mot « rhétorique » vient du latin rhetorica lui-même issu du grec rêtorikê désignant la technique de l’art oratoire ou l’art de bien parler . Ainsi, le « rhéteur » est un bon orateur, qui sait utiliser le langage et ses ressources pour persuader et convaincre son auditoire.
Le mot « rhétorique » vient du latin rhetorica lui-même issu du grec rêtorikê désignant la technique de l’art oratoire ou l’art de bien parler . Ainsi, le « rhéteur » est un bon orateur, qui sait utiliser le langage et ses ressources pour persuader et convaincre son auditoire.
• Sens
La rhétorique est une science du langage utilisant des moyens techniques (figures de style, ornements, rythme, effet pathétique…) qui persuadent l’auditoire du bien-fondé d’un discours. Elle désigne autant le langage technique judiciaire et politique que l’art de parler avec un effet maîtrisé sur un public dans un domaine autre, comme la littérature, le théâtre ou l’économie.
Plusieurs autres disciplines sont liées à la rhétorique comme :
- la stylistique qui étudie surtout la manière d’écrire, le style, comme la tournure de l’expression propre d’un écrivain ou orateur.
- l’argumentation qui est une écriture dans un but de démontrer, de persuader et de convaincre au sujet d’une vérité à rechercher.
- la dialectique qui est une méthode de raisonnement prenant en compte des positions diverses, se nourrissant de la pluralité des connaissances et points de vue.
• Moyens
La rhétorique se base sur trois critères :
- la preuve d’un raisonnement véridique, Cicéron exige de « prouver la vérité de ce qu’on affirme ».
- l’approbation de l’auditoire: « se concilier la bienveillance des auditeurs ».
- l’émotion: « éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause ».
S’associent alors différentes fonctions du langage :
- le logos ou le discours rationnel et la structure logique.
- le pathos ou l'effet de charme et de séduction du langage.
- l’éthos ou la fonction morale du langage développant la vertu exemplaire.
Doc. 1. Cicéron en l'an 50 avant J.-C. |
2. Histoire littéraire
Polymnie connue aussi sous le nom
d’Eloquentia est la muse de la
rhétorique, la muse des hymnes nuptiaux et de deuil,
accompagnés de musique. Elle est souvent
représentée debout, avec un sceptre ou
rouleau sur lequel est inscrit suadere, signifiant
« persuader » ou le nom de grands
orateurs du monde greco-romain.
a. La rhétorique dans l'antiquité
grecque
•
Origine
La rhétorique est née au 5e siècle avant J.-C., en Sicile puis à Athènes, introduite par le sophiste Gorgias (Professeur d’éloquence et orateur, célèbre pour sa culture et de sa maîtrise du discours). Elle est alors la maîtrise d’une parole efficace en matière de politique et de justice.
Les orateurs (Anaximène, Aristote, Démétrios, Cicéron, Quintilien, Hermogène) théorisent la discipline qui devient l’un des sept arts à maîtriser dans un parcours scolaire. Ils définissent les moyens techniques efficaces du discours et les questions théoriques essentielles que sont la vérité s’opposant au vraisemblable, l’évidence au lieu commun.
.
Le philosophe s’insurge contre la méthode sophiste en recherchant la vérité et prenant en compte les positions diverses. Il s’agit de ne soutenir que la vérité et non de défendre le vraisemblable. Le dialogue véritable permet l’accès au savoir. Il oppose la rhétorique qui argumente sur le probable afin de convaincre et la philosophie qui est quête d’une vérité fondée.
• Aristote (324-322 avant J.-C.)
Le philosophe est élève de Platon et définit la rhétorique comme un art utile pour communiquer des idées fondées sur des preuves rationnelles.
Il détermine trois genres rhétoriques qui obéissent à des registres et méthodologies distinctes :
- le délibératif (qui pousse au choix et à l’action) ;
- le démonstratif (qui juge la valeur de quelque chose) ;
- le judiciaire (qui sert à l’accusation ou la défense auprès du juge).
La Rhétorique, composée vers 329 avant J.-C. définit le fonctionnement de la rhétorique, les effets sur la psychologie des locuteurs et les effets stylistiques. Elle traite de sujets philosophiques comme la justice, le droit ou la loi.
La rhétorique est née au 5e siècle avant J.-C., en Sicile puis à Athènes, introduite par le sophiste Gorgias (Professeur d’éloquence et orateur, célèbre pour sa culture et de sa maîtrise du discours). Elle est alors la maîtrise d’une parole efficace en matière de politique et de justice.
Les orateurs (Anaximène, Aristote, Démétrios, Cicéron, Quintilien, Hermogène) théorisent la discipline qui devient l’un des sept arts à maîtriser dans un parcours scolaire. Ils définissent les moyens techniques efficaces du discours et les questions théoriques essentielles que sont la vérité s’opposant au vraisemblable, l’évidence au lieu commun.
• Les
sophistes
Les sophistes sont des orateurs itinérants qui dispensent des cours basés essentiellement sur la puissance du langage, considérés plus tard par Platon comme des manipulateurs. Il s’agit d’accéder à la reconnaissance par la puissance de l’art oratoire. Les plus puissants sont Gorgias (capable disait-il de soutenir n’importe quelle thèse au moyen d’un style plein d’aisance) ; Hippias d’Elis (qui faisait montre de son immense savoir) ; Protagoras (qui maîtrisait l’art de la controverse et de l’improvisation).
• Platon et la dialectique (428-347
avant. J.-C.)Les sophistes sont des orateurs itinérants qui dispensent des cours basés essentiellement sur la puissance du langage, considérés plus tard par Platon comme des manipulateurs. Il s’agit d’accéder à la reconnaissance par la puissance de l’art oratoire. Les plus puissants sont Gorgias (capable disait-il de soutenir n’importe quelle thèse au moyen d’un style plein d’aisance) ; Hippias d’Elis (qui faisait montre de son immense savoir) ; Protagoras (qui maîtrisait l’art de la controverse et de l’improvisation).
Doc. 2. Platon, détail de L'Ecole d'Athène par Raphael 16e siècle |
Le philosophe s’insurge contre la méthode sophiste en recherchant la vérité et prenant en compte les positions diverses. Il s’agit de ne soutenir que la vérité et non de défendre le vraisemblable. Le dialogue véritable permet l’accès au savoir. Il oppose la rhétorique qui argumente sur le probable afin de convaincre et la philosophie qui est quête d’une vérité fondée.
• Aristote (324-322 avant J.-C.)
Le philosophe est élève de Platon et définit la rhétorique comme un art utile pour communiquer des idées fondées sur des preuves rationnelles.
Il détermine trois genres rhétoriques qui obéissent à des registres et méthodologies distinctes :
- le délibératif (qui pousse au choix et à l’action) ;
- le démonstratif (qui juge la valeur de quelque chose) ;
- le judiciaire (qui sert à l’accusation ou la défense auprès du juge).
La Rhétorique, composée vers 329 avant J.-C. définit le fonctionnement de la rhétorique, les effets sur la psychologie des locuteurs et les effets stylistiques. Elle traite de sujets philosophiques comme la justice, le droit ou la loi.
b. La rhétorique dans l'antiquité
latine
A partir du 2e siècle avant J.-C.,
l’art oratoire tient une place
prépondérante dans la vie publique romaine,
ainsi que dans les écoles : elle fait partie des
« humanités ». Elle se base sur les
théories grecques de Platon et Aristote mais elle
privilégie la pratique de l’expression. Les
principaux orateurs sont Cicéron et
Quintilien.
• Cicéron (106-43 avant J.-C.)
Cicéron est un orateur et magistrat romain influent, considéré comme l’un des plus grands rhéteurs de l’antiquité. Il a rédigé de nombreux discours et traités (De Inventione oratoria, De Oratore) qui théorisent les bases de l’éloquence latine en ajoutant à celle d’Aristote la notion d’éthos qui pose les valeurs citoyennes et morales comme indissociables de la rhétorique.
• Quintilien (30-95 ap. J.C.)
Quintilien est un plaideur réputé à qui on confère très vite une chaire de rhétorique à Rome. Il pense la rhétorique « comme la raison est la vertu de l’homme ». Il théorise sur l’enseignement de la discipline dans son Institutio Oratoria : de l’apprentissage du langage parfait à la maîtrise de la grammaire et de la poésie ; de l’écriture narrative aux declamationes qui sont des discours sur des exemples hypothétiques. L’élève acquiert une parfaite maîtrise du langage tout en manifestant une conscience citoyenne.
Il fonde les cinq étapes de l’entrainement rhétorique :
- L’Inventio : l’invention.
- La Dispositio : la structure.
- L’Elocutio : le style.
- La Memoria : l’apprentissage et mémorisation du discours.
- L’Actio : l’oralisation du discours.
• Cicéron (106-43 avant J.-C.)
Cicéron est un orateur et magistrat romain influent, considéré comme l’un des plus grands rhéteurs de l’antiquité. Il a rédigé de nombreux discours et traités (De Inventione oratoria, De Oratore) qui théorisent les bases de l’éloquence latine en ajoutant à celle d’Aristote la notion d’éthos qui pose les valeurs citoyennes et morales comme indissociables de la rhétorique.
• Quintilien (30-95 ap. J.C.)
Quintilien est un plaideur réputé à qui on confère très vite une chaire de rhétorique à Rome. Il pense la rhétorique « comme la raison est la vertu de l’homme ». Il théorise sur l’enseignement de la discipline dans son Institutio Oratoria : de l’apprentissage du langage parfait à la maîtrise de la grammaire et de la poésie ; de l’écriture narrative aux declamationes qui sont des discours sur des exemples hypothétiques. L’élève acquiert une parfaite maîtrise du langage tout en manifestant une conscience citoyenne.
Il fonde les cinq étapes de l’entrainement rhétorique :
- L’Inventio : l’invention.
- La Dispositio : la structure.
- L’Elocutio : le style.
- La Memoria : l’apprentissage et mémorisation du discours.
- L’Actio : l’oralisation du discours.
L'essentiel
La rhétorique évolue de sa fonction politique
vers l’art de bien parler. Toutefois, le terme prend
aujourd’hui une connotation négative
puisqu’il est associé à un discours vide,
masquant ce défaut par de jolies prouesses de
langage.
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