Relations entre poésie et musique à la Renaissance - Maxicours

Relations entre poésie et musique à la Renaissance

Objectif :
Comprendre et analyser les rapports entre poésie et musique à la Renaissance.
Épris de culture gréco-latine, les poètes et les musiciens de la Renaissance recherchent, dans leurs arts respectifs, l’expression d’une langue commune et universelle pour traduire la grandeur de l’Homme et de sa connaissance.
1. Une source commune : l’Antiquité
La culture antique gréco-romaine, réservée jusqu’alors à une petite élite de clercs, s’étend désormais à un public plus large, grâce à la conjonction de multiples facteurs :

- les premières fouilles sur le forum romain (1430) exhument une civilisation qui fascine et redonnent vie aux textes anciens.

- Suite à la chute de Constantinople (29 mai 1453), de nombreux lettrés byzantins trouvent refuge en Europe, ramenant avec eux de nombreux manuscrits anciens.

-  L’invention de l’imprimerie (Gutenberg 1454) permet une diffusion plus grande de la connaissance.

 
Doc.1. Le siège (prise ou chute) de Constantinople par les Turcs Ottomans de Mahomet II, imprimé.

a. Les poètes et la langue
Un groupe d’humanistes s’imprègnent de cette culture antique, ce sont les poètes de la Pléiade : Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay, Jacques Peletier du Mans, Rémy Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard et Étienne Jodelle.
S’inspirant des langues anciennes, ces auteurs défendent la langue française. Ils veulent la moderniser pour en faire un outil d’identification à un territoire qui permettra une meilleure diffusion du savoir. Suite aux ordonnances de Villers-Cotterêts (1539), promulguées par François Ier, le français devient la langue officielle du droit et de l'administration, à la place du latin et des dialectes.

 
 Doc.2. François 1er

Joachim du Bellay rédige en 1549, son manifeste de La défense et illustration de la langue française dans lequel il propose de faire de la langue française une langue élégante et digne. Pontus de Thiard va plus loin et affirme que « l’harmonie et les rimes sont presque d’une même essence. » Il appelle de ses vœux un « poète musicien ou un musicien poète ».
b. Les musiciens et la mousikè
Les compositeurs de la Renaissance trouvent leur inspiration dans l’esprit des théoriciens de la musique grecque de l’Antiquité. Tout en élaborant et inventant leur propre style, ils désirent appliquer la pensée de Platon, pour qui la mousikè rassemble tous les arts des muses dans une expression de l’harmonie globale de tout l’univers. Donc, la collaboration avec les poètes s’impose à eux.
2. Posésie et musique : un travail commun
En 1567, le poète Antoine de Baïf fonde avec son ami musicien Thibault de Courville, l’Académie de Musique et de Poésie, dans le but d’unir musique et poésie en une seule et même langue, obéissant aux mêmes règles.

 
 Doc.3. Antoine de Baïf

Cette union des deux arts où la musique soutient le texte, et le texte souligne la musique, illustre parfaitement l’idéal humaniste du siècle qui se réfère à Platon pour qui musique et poésie s’inscrivent dans un vaste projet métaphysique où l’auditeur perçoit l’harmonie suprême qui régit l’univers. L’Académie de Musique et de Poésie
organise des concerts.

Ce travail commun aboutit à la musique mesurée à l’antique, cette forme qui consiste à adapter la mélodie au rythme des vers.

Puis, du Baïf conclut à la possibilité de faire danser et chanter en même temps, utilisant l’harmonie entre poésie, danse et musique tout comme l’avaient fait les Grecs dans leurs tragédies. Cela sera l’origine du style récitatif de la musique sacrée, des ballets de cour, puis de l’opéra du 17e siècle.

Pierre de Ronsard écrit ses poèmes, notamment ses sonnets, pour être mis en musique par Clément Janequin (1485-1558). Ce dernier compose également sur des textes de Clément Marot et influence l’écriture de Rabelais.
Musicien et compositeur majeur de son temps, Clément Janequin s’attache à un réalisme sonore : chants d’oiseaux, bruits de bataille, cris des rues de Paris, qui font écho à la littérature et à la poésie humaniste.
Jacques Arcadelt, élève tout comme Janequin, de Josquin des Prés, est apprécié par Rabelais et Ronsard et met en musique des textes de du Bellay. Jacques Mauduit met en musique les vers d’Antoine de Baïf.

Autour du collège de Coqueret, de l’Académie de Musique et de Poésie, la passion de ces jeunes hommes, sous la protection de leurs souverains, François Ier puis Henri II, va contribuer à renouveler la mousikè.

En Italie, en 1573, la Camerata fiorentina se réunit pour la première fois à Florence où poètes et musiciens florentins poursuivent eux aussi le même dessein que leurs homologues français : créer un art où musique et poésie se mêlent intimement pour véhiculer l’idéal humaniste. C’est le début de l’opéra.
L'essentiel
Puisant dans les cultures antiques gréco-romaines, poètes et musiciens, ensemble, créent une symbiose de leurs arts, essayant de d'inventer une langue universelle, miroir de leur idéal humaniste. Ils associent rimes et notes, les rendant indissociables. Ils seront à l’origine de nouveaux modes musicaux, comme la musique mesurée ou les ballets de cour et même l’opéra, donnant les bases de la musique des siècles à venir en Europe, notamment la musique baroque.

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