« Les Mains libres » à deux mains
Objectif :
Découvrir les œuvres des deux artistes,
créées à plusieurs mains, à
plusieurs voix.
Le photographe, peintre, dessinateur Man Ray et le poète
Paul Eluard ont produit deux œuvres en commun,
Facile et les Mains libres. Cette démarche
est habituelle pour ces deux artistes qui ont mêlé
leurs disciplines artistiques, ensemble et à de nombreux
autres artistes (surréalistes ou non).
Une des caractéristiques fondamentales du surréalisme est qu’il a été la grande aventure commune des peintres et des poètes.
Une des caractéristiques fondamentales du surréalisme est qu’il a été la grande aventure commune des peintres et des poètes.
1. Les différentes collaborations de Paul Eluard
a. Les revues surréalistes collectives
Paul Eluard participe à la rédaction du
premier texte surréaliste collectif, Un
cadavre (1920, écrit à l’occasion
de la mort d’Anatole France), il collabore ensuite
à la Révolution surréaliste
(1924 à 1929), à Clarté (1926).
b. Les expérimentations communes
Cette activité se manifeste dans 152 Proverbes
mis au goût du jour (1925) en
collaboration avec Benjamin Péret,
Ralentir travaux (1930), poèmes
rédigés en collaboration avec
André Breton et René Char,
l’Immaculée Conception (1930) ,
textes écrits en collaboration avec Breton seul.
c. Solidaire des peintres
Pour Eluard, la peinture est une autre façon
d’affirmer la continuité de la culture
humaine. L’acte de voir lui a toujours paru
être à l’origine des activités
créatrices fondamentales. Voir, disait-il,
c’est comprendre et c’est agir :
c’est unir le monde à l’homme et
l’homme à l’homme.
La fraternité qui l’unissait à Max Ernst ou à Picasso, l’amitié qui le liait à Man Ray s’expliquaient par la conviction qu’il avait d’aller exactement dans le même sens qu’eux, d’être comme eux à la recherche de ce qui peut aider les hommes à ouvrir les yeux sur le monde, à devenir plus clairvoyants.
L’exemple de l’Espagne : au début de 1936, Eluard se rend en Espagne pour une conférence sur l’œuvre de Picasso, il est touché par le peuple espagnol, par l’atmosphère surréaliste qui imprègne la Catalogne. Et surtout, il parle de Picasso, son ami, l’illustrateur de plusieurs de ses livres, à qui il a consacré quelques-uns de ses poèmes. Un peu plus tard, il traduit avec le poète, romancier, journaliste, Louis Parrot l’Ode à Salvador Dali de Federico Garcia Lorca. Le coup de force franquiste et la guerre civile lui imposeront de prendre la parole, dans quelques-uns de ses poèmes de colère et de douleur, comme la Victoire de Guernica, Solidarité, illustrés par des gravures des peintres Picasso, Miro, Tanguy, André Masson. On comprend alors que, lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, la conscience politique d’Eluard, alertée par les événements d’Espagne, soit devenue inséparable de sa conscience poétique. Dès lors, la vie d’Eluard, comme elle s’était confondue avec l’histoire du surréalisme, va se confondre avec l’histoire de la Résistance.
Le « cas » Picasso : l’amitié qui lie les deux hommes ne s’est jamais démentie. Leur amitié, dès l’époque surréaliste, se place sous le signe de la générosité, de la tendresse, de l’intelligence lucide.
Capitale de la poésie porte le témoignage de cette confiance, les luttes renforcent ce lien. Le peintre illustre le poète : eaux fortes, dessins, peintures, portraits, compositions calligraphiques éclairent, rehaussent les livres d’Eluard. Pour Eluard, Picasso est l’introducteur à la réalité par excellence, il l’imagine par l’image (et non par l’imagination), démarche commune selon Eluard au peintre et au poète.
La fraternité qui l’unissait à Max Ernst ou à Picasso, l’amitié qui le liait à Man Ray s’expliquaient par la conviction qu’il avait d’aller exactement dans le même sens qu’eux, d’être comme eux à la recherche de ce qui peut aider les hommes à ouvrir les yeux sur le monde, à devenir plus clairvoyants.
L’exemple de l’Espagne : au début de 1936, Eluard se rend en Espagne pour une conférence sur l’œuvre de Picasso, il est touché par le peuple espagnol, par l’atmosphère surréaliste qui imprègne la Catalogne. Et surtout, il parle de Picasso, son ami, l’illustrateur de plusieurs de ses livres, à qui il a consacré quelques-uns de ses poèmes. Un peu plus tard, il traduit avec le poète, romancier, journaliste, Louis Parrot l’Ode à Salvador Dali de Federico Garcia Lorca. Le coup de force franquiste et la guerre civile lui imposeront de prendre la parole, dans quelques-uns de ses poèmes de colère et de douleur, comme la Victoire de Guernica, Solidarité, illustrés par des gravures des peintres Picasso, Miro, Tanguy, André Masson. On comprend alors que, lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, la conscience politique d’Eluard, alertée par les événements d’Espagne, soit devenue inséparable de sa conscience poétique. Dès lors, la vie d’Eluard, comme elle s’était confondue avec l’histoire du surréalisme, va se confondre avec l’histoire de la Résistance.
Le « cas » Picasso : l’amitié qui lie les deux hommes ne s’est jamais démentie. Leur amitié, dès l’époque surréaliste, se place sous le signe de la générosité, de la tendresse, de l’intelligence lucide.
Capitale de la poésie porte le témoignage de cette confiance, les luttes renforcent ce lien. Le peintre illustre le poète : eaux fortes, dessins, peintures, portraits, compositions calligraphiques éclairent, rehaussent les livres d’Eluard. Pour Eluard, Picasso est l’introducteur à la réalité par excellence, il l’imagine par l’image (et non par l’imagination), démarche commune selon Eluard au peintre et au poète.
2. Les différentes collaborations de Man Ray
A son arrivée à Paris, Man Ray rencontre le
couturier Paul Poiret. Il réalise de
nombreuses photos de mode qui sont publiées dans les
magazines et contribuent à le faire
connaître.
Avec Jean Arp, le peintre-sculpteur, les peintres Max Ernst, André Masson, Joan Miró et Pablo Picasso, il présente ses œuvres à la première exposition surréaliste de la galerie Pierre à Paris en 1925.
À Montparnasse, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget, le photographe, qu'il fait découvrir aux surréalistes.
En 1922, Breton demande à Man Ray, récemment arrivé à Paris de photographier « les sommeils », celui de Desnos, en particulier. Puis, il s’intéresse aux expériences du photographe, les rayographies. L’intérêt pour cette technique s’explique par le goût de l’expérimentation, par le rôle du hasard et de l’automatique. Les rayographies, ces « précipités de l’inconscient » selon Breton, deviennent un symbole du Surréalisme, les images créant une réalité à partir de la réalité. Le portfolio de 12 rayographies de Man Ray, est intitulé les Champs délicieux en écho aux Champs magnétiques, autre expérience, poétique, de Breton et Soupault. Le dialogue entre poésie et photographie est fixé dans un poème de Breton, dédicacé à Man Ray (1923) : Tout paradis n’est pas perdu.
L'Amour fou, récit d'André Breton, écrit entre 1934 et 1936, publié en 1937, qui conclut la trilogie débutée par Nadja (1928), poursuivie par Les Vases communicants (1932), est centré sur une problématique autobiographique et la découverte du "hasard objectif", et surtout caractérisé par l'insertion de photographies.
L'llustration photographique est présente également dans le poème « Quelques mots qui, jusqu’ici, m’étaient mystérieusement interdits. » d’Eluard en 1937 ainsi que dans le recueil Facile.
Avec Jean Arp, le peintre-sculpteur, les peintres Max Ernst, André Masson, Joan Miró et Pablo Picasso, il présente ses œuvres à la première exposition surréaliste de la galerie Pierre à Paris en 1925.
À Montparnasse, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget, le photographe, qu'il fait découvrir aux surréalistes.
En 1922, Breton demande à Man Ray, récemment arrivé à Paris de photographier « les sommeils », celui de Desnos, en particulier. Puis, il s’intéresse aux expériences du photographe, les rayographies. L’intérêt pour cette technique s’explique par le goût de l’expérimentation, par le rôle du hasard et de l’automatique. Les rayographies, ces « précipités de l’inconscient » selon Breton, deviennent un symbole du Surréalisme, les images créant une réalité à partir de la réalité. Le portfolio de 12 rayographies de Man Ray, est intitulé les Champs délicieux en écho aux Champs magnétiques, autre expérience, poétique, de Breton et Soupault. Le dialogue entre poésie et photographie est fixé dans un poème de Breton, dédicacé à Man Ray (1923) : Tout paradis n’est pas perdu.
L'Amour fou, récit d'André Breton, écrit entre 1934 et 1936, publié en 1937, qui conclut la trilogie débutée par Nadja (1928), poursuivie par Les Vases communicants (1932), est centré sur une problématique autobiographique et la découverte du "hasard objectif", et surtout caractérisé par l'insertion de photographies.
L'llustration photographique est présente également dans le poème « Quelques mots qui, jusqu’ici, m’étaient mystérieusement interdits. » d’Eluard en 1937 ainsi que dans le recueil Facile.
L'essentiel
Paul Eluard et Man Ray, les auteurs du recueil
Les Mains libres ont une longue pratique de
l’écriture artistique interdisciplinaire.
L’un comme l’autre artiste a partagé de
nombreux travaux, photographies illustrant des poèmes
(Man Ray sur un poème d’Eluard, de Breton), des
recueils de poésies (Facile de Man Ray et Paul
Eluard, Nadja, L’Amour fou de Man Ray et
André Breton), poèmes illustrant des dessins
(Les Mains libres), texte de Paul Eluard pour une
cantate (Figure humaine) du compositeur Francis
Poulenc …
Ce mouvement artistique a généré une véritable effervescence, donnant vie à des chefs-d’œuvre à plusieurs mains et plusieurs voix qui sont le résultat d’une mise en commun unique des moyens de la création.
Ce mouvement artistique a généré une véritable effervescence, donnant vie à des chefs-d’œuvre à plusieurs mains et plusieurs voix qui sont le résultat d’une mise en commun unique des moyens de la création.

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