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Les limites sociales et écologiques de la croissance

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Objectifs
  • Expliquer les limites sociales de la croissance.
  • Comprendre comment le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus.
  • Comprendre qu’une croissance économique soutenable se heurte à des limites écologiques.

 

Points clés
  • Une inégalité est un inégal accès à des ressources rares économiques ou bien socialement valorisées.
  • La croissance se heurte à des limites sociales (les inégalités) et écologiques (les externalités négatives, les gaz à effets de serre, l’épuisement des ressources naturelles).
  • Une externalité est un effet non voulu de la production. Lorsqu’elle est négative cela signifie que l’activité des agents à des répercussions négatives sur les autres agents sans que les premiers ne dédommageant les autres (ex : la pollution).
  • Produire et consommer nécessitent l’utilisation du capital naturel.
  • Le capital naturel est un bien commun car il est non exclusif (tout le monde y a accès) mais rival (l’utilisation de l’un diminue les ressources de l’autre) comme par exemple les réserves halieutiques.
Pour bien comprendre
  • Le PIB (Produit Intérieur Brut) est un indicateur inventé par Simon Kuznets qui mesure la quantité de richesses produites sur un territoire sur une période donnée et qui se calcule en faisant la somme des valeurs ajoutées des entreprises et des coûts de fonctionnement des organisations non productives.
  • L’IDH (Indice de Développement Humain est un indicateur inventé par Armatya Sen et Mahbub ul Haq qui mesure le niveau de développement humain qui se compose de trois indicateurs : le niveau de santé, de scolarité et le revenu par habitant.
  • Le progrès technique correspond au processus général de développement et perfectionnement des méthodes et des moyens de production. Il regroupe l’ensemble des inventions appliquées sous forme d’innovations.
  • Le progrès technique améliore les rendements factoriels, il est donc source de croissance.
1. Les limites sociales de la croissance
a. La croissance n’est pas synonyme de bien-être
La croissance économique mesure l’augmentation des richesses produites dans un pays.

Ces richesses sont évaluées par le PIB (Produit Intérieur Brut) qui comprend principalement les valeurs ajoutées des entreprises et les couts de fonctionnement des administrations (PIB marchand et non-marchand). Le PIB est avant tout un indicateur quantitatif et non pas qualitatif comme pour le développement.

Le développement d’un pays se rapproche mieux de la notion de bien-être pour les individus. Il mesure la qualité de vie par des indicateurs plus sociaux que la seule richesse matérielle.

Exemple : L’Indicateur de Développement Humain (IDH) prend notamment en compte la santé (l’espérance de vie) ou l’éducation (le nombre d’années d’études).

D’autres indicateurs tentent, avec plus ou moins de succès, de mesurer le bien-être comme l’indicateur de pauvreté humaine, l’indice de santé sociale (aux États-Unis) ou le bonheur national brut (au Bhoutan). La croissance économique est une condition nécessaire au développement mais pas toujours suffisante. En effet, les richesses matérielles sont utiles au bien-être car elles permettent d’augmenter les dépenses publiques et privées pour améliorer les conditions de vie : dépenses en infrastructures (hôpitaux, écoles, etc.), redistribution des richesses pour limiter les inégalités et la pauvreté, création d’emplois, etc. Les pays les plus riches sont souvent aussi les plus développés.

Mais cette condition de richesse est parfois insuffisante, pour diverses raisons :

  • certains pays redistribuent mal leurs richesses et créent des inégalités et de la pauvreté.
Exemple : Les pays du Golfe arabique, le Brésil…
  • les richesses peuvent être utilisées à des fins qui n’améliorent pas le bien-être ;
Exemple : La production d’armes, les pesticides, le tabac, etc.
  • au-delà d’un certain niveau de satisfaction des besoins, le mécontentement des citoyens reste identique même si les revenus augmentent. On appelle cela la frustration relative, aussi connue sous le nom de paradoxe d’Easterlin.
b. La croissance crée des inégalités

Tout d’abord, il y a la croissance des inégalité au sein même pays. Les inégalités économiques sont des inégalités liées à l’inégale distribution des ressources économiques : revenu et patrimoine.

Il existe trois types d’inégalités économiques :

  • les inégalités de salaire ;
Exemple : Le salaire mensuel moyen des ouvriers à temps plein (1 400 € environ) est deux fois moins élevé que le salaire mensuel moyen des cadres (environ 2 800 € hors primes, stock-options, etc.).
  • les inégalités de revenu ;
Exemple : 50 % de la population perçoit 30 % des revenus et 10 % de la population les plus riches perçoivent 25 % des revenus.
  • les inégalités de patrimoine : le patrimoine représente l’ensemble des biens possédés, c’est-à-dire les immeubles (terres, maisons, appartements, bâtiments de production), les valeurs mobilières (actions et obligations, par exemple), les liquidités déposées sur des comptes bancaires, les objets d’art, les bijoux, etc.
Exemple : En France, 30 % de la population ne possède aucun patrimoine.

De plus, le progrès technique crée aussi des inégalités. Premièrement, l’innovation lorsqu’elle est brevetée procure aux entrepreneurs une rente élevée le temps du monopole temporaire offert par le brevet. De ce fait, plus un pays sera novateur et plus il s'enrichit. Deuxièmement, le progrès technique améliore l’efficacité des facteurs de production, ce qui est source de croissance économique. Ainsi, les pays développés qui investissent dans la recherche vont avoir une croissance supérieure à ceux qui ne peuvent pas et créer des inégalités entre les pays.

Enfin, il existe depuis toujours des inégalités entre les pays. D’une part, le développement économique des pays ne s’est pas fait en même temps. Si l’Europe a réalisé sa révolution industrielle à la fin du au XVIIIe siècle, l’Asie elle ne l’a entamée qu’au début des années 1980. D’autre part, les pays ne sont pas dotés des mêmes avantages factoriels ou naturels. Ainsi, l’enrichissement des pays n’est pas le même et donc les conditions de vie se sont pas les mêmes dans le monde.

Exemple : En Norvège le revenu moyen par habitant est de 6865 $ il n’est que de 23 $ au Burundi.

Ainsi, les gains à l’échange, la rémunération des facteurs de production et les avantages des pays n’étant pas les mêmes pour tous, on peut dire que la croissance et le progrès technique créent des inégalités sociales dans le monde.

2. Les limites écologiques de la croissance

La croissance économique est fortement corrélée aux problèmes environnementaux. L’industrialisation massive et la surconsommation mènent à la disparition des ressources naturelles et à l’augmentation de la pollution. Le mode de vie occidental, marqué par une consommation de masse, n’est pas applicable à l’ensemble de la planète. Si tous les individus dans le monde consommaient autant que les occidentaux, il faudrait l’équivalent de cinq planètes Terre pour les contenter.

Le problème de la croissance actuelle réside dans :

  • l’augmentation de la population mondiale qui est confrontée aux limites du système de production agroalimentaire ;
  • l'agriculture productiviste qui a des conséquences négatives sur l'environnement, car elle est très polluante ;
  • l'irrigation des terres qui se heurte à la rareté croissante de l'eau ;
  • les écosystèmes marins qui sont aussi confrontés à un épuisement croissant des ressources halieutiques.

L’environnement, en tant que capital naturel, apparaît comme un bien commun car il est non excluable mais rival du fait de sa surexploitation. Garrett Hardin, dans sa théorie sur la tragédie des biens communs, explique que la surconsommation des ressources naturelles, du fait qu’elles sont en accès libre et ne sont gérées par personne, a pour conséquence la disparition de ces dernières.

Les ressources naturelles terrestres sont en danger, on voit apparaitre depuis la fin des Trente Glorieuses, de plus en plus de discours et de mises en garde scientifiques contre une disparition de certaines ressources ou espèces vivantes.

→ La remise en cause de la biodiversité : des espèces vivantes disparaissent et remettent en cause des écosystèmes entiers.

Exemple : D’ici 50 ans, entre 15 % et 50 % des espèces auront disparu au rythme actuel. Plus de 3 000 espèces différentes (oiseaux, poissons, plantes, insectes…) étaient menacées de disparition en 2010. Les objectifs de protection des espèces auxquels ont adhéré de nombreux pays ne sont pas respectés.

→ L’épuisement des énergies fossiles : les stocks de pétrole, de gaz et de charbon se réduisent.

Exemple : Les gisements sont plus difficiles à atteindre et plus coûteux. Les prévisions de réserves de pétrole sont comprises entre 20 et 50 ans en fonction de l’exploitation actuelle et future des stocks naturels. Pour le gaz, on comptabilise à peu près 60 ans et le double environ pour le charbon. Même les réserves de matières radioactives destinées à l’énergie nucléaire ne sont pas infinies et s’épuisent vite.

→ Une surconsommation d’eau douce : elle ne représente que 2,5 % des ressources en eau de la planète. Cette eau douce manque dans beaucoup de pays et elle est gaspillée dans d’autres. L’essentiel de son utilisation est affecté à l’agriculture.

Exemple : Il faut 15 500 litres d’eau pour produire 1 kg de viande de bœuf. D’ici le milieu du siècle, près de 5 milliards d’individus pourraient manquer d’eau.

→ Des pénuries de métaux : au rythme actuel, les stocks de métaux disparaitront, pour la plupart, d’ici la fin du siècle.

Exemple : Le cuivre pourrait disparaitre avant 2050 ainsi que l’or ou encore l’uranium, tandis que le fer pourrait quant à lui disparaitre vers 2080.
Une externalité négative est un effet indésirable de la production.

Ces effets externes sont tout aussi préoccupants que l’épuisement des ressources naturelles. En effet, les gaz à effet de serre réchauffent l’atmosphère terrestre et conduisent à de futures catastrophes comme la montée des mers et des océans (du fait de la fonte polaire) qui engloutiront des villes, voire des îles et des pays entiers comme le Bangladesh.

Ce réchauffement contribue aussi à des cataclysmes météorologiques (cyclones, inondations, etc.) et des modifications de la biodiversité :

  • la pollution des sols et des eaux. La moitié des habitants des pays en développement est touchée par la pollution de l’eau douce entrainant une recrudescence de maladies graves. Près de 85 % des terres agricoles voient leur fertilité baisser du fait de l’érosion ou encore de la pollution d’origine chimique ;
  • la pollution de l’air ambiant. Les phénomènes de smog sont les plus spectaculaires, comme c’est le cas à Londres, Athènes ou même à Grenoble. La forte industrialisation de la Chine et la proximité des usines avec la ville rend l’air irrespirable et fait fortement augmenter les maladies pulmonaires et les cancers.

Le système économique doit être remis en cause. Notre intérêt de salarié et de consommateur est que le système crée plus de richesses pour nous donner du travail et des biens sans cesse plus technologiques et moins chers. Mais cela est incompatible avec notre intérêt de citoyen du monde. Nous ne pouvons continuer à consommer autant sans détériorer le bien-être des générations futures et nous montrer égoïstes avec les pays les plus pauvres.

 

 

Ainsi, la croissance, qui consiste à augmenter la production et de fait la consommation, a forcément comme conséquence une diminution ou une altération de notre capital naturel. En conséquence, l’accroissement de la production et de la consommation poussé par le progrès technique, qui ne cesse de s’améliorer depuis les années 1950, présente de véritables limites sociales et environnementales.

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