Les Lettres persanes : lecture méthodique I
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USBEK AU MEME (Il s’agit de Mirza)
A Ispahan.
La lettre XII s’inscrit dans un ensemble à part, les lettres XI à XIV : celles-ci développent l’apologue des Troglodytes, en réponse à Mirza qui interroge Usbek sur le bonheur des hommes : « Hier on mit en question si les hommes étaient heureux par les plaisirs et les satisfactions des sens, ou par la pratique de la vertu. Je t’ai souvent entendu dire que les hommes étaient nés pour être vertueux, et que la justice est une qualité qui leur est aussi propre que l’existence. Explique-moi, je te prie, ce que tu veux dire. » (lettre X)
Dans la lettre XII, Usbek raconte comment, conduits à leur perte parce qu’ils vivaient dans l’égoïsme, certains Troglodytes reconstruisent leur société.
1. Les valeurs des Troglodytes
a. Le refus du monde d’avant
Le rejet du monde d’avant est
exprimé par :
• le lexique négatif pour désigner le passé (méchanceté, injustices, malheurs, corruption, désolation, indignes, chagrin) ;
• l’emploie de l’adverbe restrictif « ne » qui renforce le peu de rescapés de ce monde : « tant de familles » // « deux ».
• Les rescapés sont décrits comme des êtres uniques, « singuliers » car ils « connaissent la justice » et leur valeur est soulignée par des termes mélioratifs (droiture, justice, vertu, amitié, pitié).
• le lexique négatif pour désigner le passé (méchanceté, injustices, malheurs, corruption, désolation, indignes, chagrin) ;
• l’emploie de l’adverbe restrictif « ne » qui renforce le peu de rescapés de ce monde : « tant de familles » // « deux ».
• Les rescapés sont décrits comme des êtres uniques, « singuliers » car ils « connaissent la justice » et leur valeur est soulignée par des termes mélioratifs (droiture, justice, vertu, amitié, pitié).
b. La vertu
La vertu est la valeur essentielle du texte. Elle revient
à de nombreuses reprises sous forme de
polyptote (vertu, vertueuses, vertu, vertueuse).
La vertu recoupe deux notions différentes :
• la droiture du citoyen au sein de la démocratie ;
• le respect des devoirs face au vice de corruption.
Elle induit le principe de réciprocité : « dans l’intérêt des particuliers se trouve l’intérêt des communs », « la justice pour autrui est une charité pour tous. »
Les proverbes (présent de vérité générale + universalisation avec « autrui », « tous » et l’article généralisant « le ») semblent régler la vie des Troglodytes.
• la droiture du citoyen au sein de la démocratie ;
• le respect des devoirs face au vice de corruption.
Elle induit le principe de réciprocité : « dans l’intérêt des particuliers se trouve l’intérêt des communs », « la justice pour autrui est une charité pour tous. »
Les proverbes (présent de vérité générale + universalisation avec « autrui », « tous » et l’article généralisant « le ») semblent régler la vie des Troglodytes.
c. Le respect des Dieux
La crainte des Dieux régit la vie des
Troglodytes.
Les célébrations (« fêtes », « festins ») rythment et occupent leur quotidien.
Le rôle positif de la religion, qui « adoucit les cœurs » et apaise les colères, est mis en relief.
Les célébrations (« fêtes », « festins ») rythment et occupent leur quotidien.
Le rôle positif de la religion, qui « adoucit les cœurs » et apaise les colères, est mis en relief.
2. La vie des Troglodytes
a. La vie en communauté
En famille : les rapports homme / femme,
l’éducation des enfants,
les mariages…les Troglodytes vivent en harmonie
« comme une seule famille ».
En communauté : l’altruisme domine ce « jeune peuple », ce « pays heureux » où l’on, mène « une vie heureuse et tranquille » dans « une douce et tendre amitié ».
En communauté : l’altruisme domine ce « jeune peuple », ce « pays heureux » où l’on, mène « une vie heureuse et tranquille » dans « une douce et tendre amitié ».
b. Une vie champêtre et festive
La Nature prodigue ses soins à l’homme
vertueux, à telle point que « la terre
semblait produire
d’elle-même » ; les
« délices de la vie
champêtre » font partie intégrante du
mode de vie des Troglodytes.
La Nature est associée à toutes leurs célébrations (« ornée de fleurs, musique champêtre »).
La Nature est associée à toutes leurs célébrations (« ornée de fleurs, musique champêtre »).
3. Le rôle de cette utopie
a. L’expression d’un idéal
L’utopie est ici subversive car elle donne envie de changer
au destinataire. Et c’est en cela que l’apologue est
efficace puisque sous les aspects de la fiction, le récit
est porteur de leçon.
L’apologue nous présente :
• une société de justice, d’équité ;
• une société reposant sur l’entraide ;
• une société où l’éducation des enfants est primordiale puisqu’il s’agit « de les élever dans la vertu ».
• une société de justice, d’équité ;
• une société reposant sur l’entraide ;
• une société où l’éducation des enfants est primordiale puisqu’il s’agit « de les élever dans la vertu ».
b. La critique sous-jacente
Un monde réglé par des proverbes, un monde aussi
parfaitement policé ne peut-il être monotone et
ennuyeux ?
En reproduisant leur parfait modèle de vertu, les Troglodytes font acte d’endoctrinement et ils nient toute liberté de penser, pour leurs propres enfants.
Le poids de la religion est ici clairement critiqué, et à travers lui la fin du règne de Louis XIV.
En reproduisant leur parfait modèle de vertu, les Troglodytes font acte d’endoctrinement et ils nient toute liberté de penser, pour leurs propres enfants.
Le poids de la religion est ici clairement critiqué, et à travers lui la fin du règne de Louis XIV.
Conclusion
Cette lettre décrit une utopie sociale, fondée sur la vertu et la tolérance, et dont les membres mènent une vie simple mais parfaitement policée.
Il s’agit là d’une caricature dont l’auteur se sert pour dénoncer la société de son temps, comme il ne cessera de le faire à travers les Lettres persanes.
Montesquieu, comme Voltaire d’ailleurs, pense qu’il faut arrêter de rêver à un âge d’or mais qu’il faut trouver un équilibre, une harmonie dans celui qui existe.
Pour compléter ce texte, on peut se référer au mythe du bon sauvage de Rousseau, mais aussi à la description de l’Eldorado dans Candide .
Cette lettre décrit une utopie sociale, fondée sur la vertu et la tolérance, et dont les membres mènent une vie simple mais parfaitement policée.
Il s’agit là d’une caricature dont l’auteur se sert pour dénoncer la société de son temps, comme il ne cessera de le faire à travers les Lettres persanes.
Montesquieu, comme Voltaire d’ailleurs, pense qu’il faut arrêter de rêver à un âge d’or mais qu’il faut trouver un équilibre, une harmonie dans celui qui existe.
Pour compléter ce texte, on peut se référer au mythe du bon sauvage de Rousseau, mais aussi à la description de l’Eldorado dans Candide .
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