Germinal : lecture méthodique II
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Ce texte se situe au début du chapitre 4 de la première partie consacrée à l’exposition des personnages et de leur situation. Etienne a été engagé à la mine dans l’équipe de Maheu.
A travers la description réaliste de Maheu, des mineurs et de la mine, Zola a su faire preuve de réalisme pour mieux dénoncer les conditions de travail.
Nous étudierons tout d’abord le personnage de Maheu dont le travail est dominé par la souffrance puis nous montrerons que la description du travail des mineurs offre une vision réaliste et révoltante de leurs conditions de travail.
1. La souffrance de Maheu
a. L’hostilité de la mine
• Le personnage de Maheu est décrit durant tout un
paragraphe et est emblématique de la dureté des
conditions de travail que connaissent tous les mineurs. Tout
d’abord, nous pouvons noter une indication de la
température, « trente cinq degrés » qui
se veut réaliste et qui d’emblée insiste sur
l’hostilité du lieu.
• La difficulté du travail des mineurs est renforcée par plusieurs autres éléments. Il n’y pas d’air « l’étouffement à la longue devenait mortel » ce qui implique l’idée d’une véritable torture et renforce l’idée de souffrance.
La lampe de Maheu loin d’être un adjuvant à son travail apparaît comme un véritable opposant, un objet qui renforce l’idée de souffrance avec l’expression « cette lampe qui chauffait son crâne ». Zola emploie à la suite une métaphore hyperbolique « achevait de lui brûler le sang ». De plus, la position physique de Maheu renforce l’inconfort « il avait beau tordre le cou, renverser la nuque ». Et cette souffrance débute avec le travail « au bout d’un quart d’heure ».
• La difficulté du travail des mineurs est renforcée par plusieurs autres éléments. Il n’y pas d’air « l’étouffement à la longue devenait mortel » ce qui implique l’idée d’une véritable torture et renforce l’idée de souffrance.
La lampe de Maheu loin d’être un adjuvant à son travail apparaît comme un véritable opposant, un objet qui renforce l’idée de souffrance avec l’expression « cette lampe qui chauffait son crâne ». Zola emploie à la suite une métaphore hyperbolique « achevait de lui brûler le sang ». De plus, la position physique de Maheu renforce l’inconfort « il avait beau tordre le cou, renverser la nuque ». Et cette souffrance débute avec le travail « au bout d’un quart d’heure ».
b. L’omniprésence de l’eau
• Maheu affronte les éléments naturels
présentés comme de véritables adversaires.
L’eau est omniprésente comme le
souligne l’emploi du champ lexical de l’eau «
ruisselait d’eau, de grosses gouttes, trempé,
humidité ».
• La construction de la phrase « La roche, au-dessus de lui, à quelques centimètres de son visage, ruisselait d’eau, de grosses gouttes continues et rapides, tombant sur une sorte de rythme entêté, toujours à la même place » rend compte de sa souffrance.
• En effet, cette longue phrase est composée d’une série d’énumérations mimant l’eau qui tombe inlassablement sur le personnage. De plus, l’eau est personnifiée à l’aide de trois verbes « battaient, s’écrasaient, claquaient ». De plus, il est à remarquer, dans cette phrase, l’importance des sonorités ou allitérations en [g], [t], [R] et [K] récurrentes avec les mots « grosses gouttes », « continues », « tombant », « rythme entêté », « toujours ». Ces sonorités renforcent l’acharnement de l’eau sur le mineur. De plus, Maheu n’est pas le sujet de la phrase, ce sont les éléments naturels, « la roche » et « les gouttes » qui ont fonction de sujet.
• Cependant Maheu apparaît comme un homme courageux, une série d’expressions marquent son obstination, sa résistance : « il ne voulait pas », « il avait beau », « il donnait de grands coups ». L’emploi de l’imparfait peut être considéré comme un imparfait d’habitude ce qui accentue le courage du mineur. Mais la fin du premier paragraphe marque l’infériorité du mineur puisqu’il est comparé à « un puceron pris entre deux feuillets d’un livre ». Il est relégué au rang d’animal.
• La construction de la phrase « La roche, au-dessus de lui, à quelques centimètres de son visage, ruisselait d’eau, de grosses gouttes continues et rapides, tombant sur une sorte de rythme entêté, toujours à la même place » rend compte de sa souffrance.
• En effet, cette longue phrase est composée d’une série d’énumérations mimant l’eau qui tombe inlassablement sur le personnage. De plus, l’eau est personnifiée à l’aide de trois verbes « battaient, s’écrasaient, claquaient ». De plus, il est à remarquer, dans cette phrase, l’importance des sonorités ou allitérations en [g], [t], [R] et [K] récurrentes avec les mots « grosses gouttes », « continues », « tombant », « rythme entêté », « toujours ». Ces sonorités renforcent l’acharnement de l’eau sur le mineur. De plus, Maheu n’est pas le sujet de la phrase, ce sont les éléments naturels, « la roche » et « les gouttes » qui ont fonction de sujet.
• Cependant Maheu apparaît comme un homme courageux, une série d’expressions marquent son obstination, sa résistance : « il ne voulait pas », « il avait beau », « il donnait de grands coups ». L’emploi de l’imparfait peut être considéré comme un imparfait d’habitude ce qui accentue le courage du mineur. Mais la fin du premier paragraphe marque l’infériorité du mineur puisqu’il est comparé à « un puceron pris entre deux feuillets d’un livre ». Il est relégué au rang d’animal.
2. La description de la mine et des mineurs
a. Un monde infernal
La mine apparaît comme un univers où règnent
les ténèbres. Nous pouvons noter le champ lexical
de l’obscurité « on ne distinguait rien, noir
inconnu, nuit profonde, tout retombait au noir ».
Il n’y pas de repérage spatial possible dans la mine. Les seules annotations de lumière sont rares et insistent sur la faiblesse de la lumière, « les lueurs perdues, des formes spectrales ».
Il n’y pas de repérage spatial possible dans la mine. Les seules annotations de lumière sont rares et insistent sur la faiblesse de la lumière, « les lueurs perdues, des formes spectrales ».
b. La négation de l’humanité
• L’expression « n’y mettait que des
points rougeâtres » contient une négation
restrictive renforcée par le préfixe
péjoratif -âtres.
La parole humaine disparaît comme le montrent deux expressions comprenant des négations : « pas une parole n’étaient échangées », « on n’entendait que des coups irréguliers ». On entend seulement le bruit du travail des mineurs, toute humanité a disparu.
• L’évocation des mineurs insiste sur leur déshumanisation causée par le travail de façon réaliste. Le corps des mineurs apparaît comme par blason « une rondeur de hanche », « un bras noueux », « une tête violente, barbouillée ». Les hommes sont déshumanisés et réduits : « à des membres ». De plus, les bruits qu’ils émettent participent à cette déshumanisation : « halètement, grognement ». Les mineurs sont réduits à deux souffles.
Une comparaison avec l’animal se profile derrière ces deux notations auditives. Il est intéressant de remarquer que le mot mineur n’apparaît pas dans ce deuxième paragraphe et qu’il n’est pratiquement jamais sujet. L’emploi du pronom « tout » accentue l’anonymat des mineurs. Par opposition, la mine semble se nourrir et resplendir de la souffrance humaine « luisaient des blocs de houille (…) brusquement allumés d’un reflet de cristal. »
La parole humaine disparaît comme le montrent deux expressions comprenant des négations : « pas une parole n’étaient échangées », « on n’entendait que des coups irréguliers ». On entend seulement le bruit du travail des mineurs, toute humanité a disparu.
• L’évocation des mineurs insiste sur leur déshumanisation causée par le travail de façon réaliste. Le corps des mineurs apparaît comme par blason « une rondeur de hanche », « un bras noueux », « une tête violente, barbouillée ». Les hommes sont déshumanisés et réduits : « à des membres ». De plus, les bruits qu’ils émettent participent à cette déshumanisation : « halètement, grognement ». Les mineurs sont réduits à deux souffles.
Une comparaison avec l’animal se profile derrière ces deux notations auditives. Il est intéressant de remarquer que le mot mineur n’apparaît pas dans ce deuxième paragraphe et qu’il n’est pratiquement jamais sujet. L’emploi du pronom « tout » accentue l’anonymat des mineurs. Par opposition, la mine semble se nourrir et resplendir de la souffrance humaine « luisaient des blocs de houille (…) brusquement allumés d’un reflet de cristal. »
Conclusion
A travers ces deux paragraphes, Zola a su décrire avec réalisme les difficiles conditions de vie des mineurs. Implicitement, ce passage pratique la dénonciation. La comparaison de Maheu à un puceron laisse présager de la fin : le Voreux engloutira sa ration de mineurs.
A travers ces deux paragraphes, Zola a su décrire avec réalisme les difficiles conditions de vie des mineurs. Implicitement, ce passage pratique la dénonciation. La comparaison de Maheu à un puceron laisse présager de la fin : le Voreux engloutira sa ration de mineurs.
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