Les Lettres persanes : lecture méthodique III
Rica à ***.
L’Académie française a été fondée en 1635 par le Cardinal de Richelieu. Des lettrés avaient pour mission de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensive par tous. Composer un dictionnaire est la priorité et la 1re édition datée de 1694. Actuellement, la 9e est en cours. L’Académie est composée de 40 membres élus par leurs pairs : hommes de Lettres, hommes de sciences, ethnologues, hommes d’Etat et d’Eglise qui ont marqué leur temps.
On les surnomme les « immortels » à cause de la devise « A l’immortalité » qui figure sur le sceau donné à l’Académie par son fondateur, Richelieu.
Dans la lettre de Rica, l’image de l’Académie française est quelque peu égratignée : son inutilité saute aux yeux dans un portrait dénonçant ses ridicules et ses conflits d’intérêts.
Il tente en vain de lui donner une qualification, pour n’aboutir finalement qu’à une imprécision péjorative : « une espèce de… ».
• La comparaison avec le connu pour mieux cerner l’inconnu est développée tout le long du texte: « notre Perse ». La comparaison n’est pas toujours des plus favorables comme on le constate souvent dans les lettres.
• L’institution est décrite comme anti-naturelle, hors norme : « artificielle », « bizarrerie ».
• Le champ lexical juridique se trouve ici dénué de pouvoir et d’autorité : « tribunal », « arrêt », « autorité », « jugement » // « point de moins respecté au monde ».
• Le besoin de « fixer son autorité » par la parution d’un Dictionnaire est contesté par Rica : ne serait-ce pas plutôt une volonté de prouver que ses membres ne sont pas totalement inactifs ?
• Les membres passent plus de temps à se flatter mutuellement qu’à produire quelque chose de novateur, comme le montre le champ lexical de la flatterie : « éloge », « panégyrique » ;
• on noie l’inutilité sous des airs scientifiques : « figures », « antithèse », « cadence ».
• L’auteur joue sur les cinq sens du monstre qui semblent très sélectifs : « il semble qu’il soit fait pour parler, pas pour voir ».
• L’Académie est aussi un monstre de vénalité, avant tout à la recherche de pensions et autres privilèges royaux, contre lesquels se sont insurgés les philosophes des Lumières.
Le regard acerbe du Persan sur une institution française aussi respectable permet d’en faire la satire et d’en donner une image négative sous des apparences de simple moquerie.
Le lecteur est encore une fois invité à réfléchir sur le bien-fondé des institutions de son pays. Toutes ces institutions sont mises à mal dans Les Lettres persanes, aussi bien le pouvoir royal, que la religion ou la justice. Nul doute n’est possible sur les intentions de Montesquieu à travers ces textes.

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