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Germinal : lecture méthodique I

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Introduction

Ce texte est l’incipit (du latin incipio, je commence) du roman. Il doit présenter le cadre spatio-temporel, les personnages principaux et les thèmes du roman. C’est un moment important où se noue le pacte de lecture.
Nous dégageons ici trois axes de lecture. Nous allons prouver que cet extrait comprend un registre pathétique, que la marche d’Etienne est symbolique et qu’il existe une dimension fantastique.

1. Un incipit pathétique
a. Un cadre spatio-temporel hostile

• C’est un lieu désolé, un paysage morne qui ne comprend que des « champs de betteraves », « aucune ombre d’arbre ». Il est à noter l’importance d’éléments horizontaux, les champs, les rafales qui connotent l’absence de vie.
La désolation du paysage est soulignée par la métaphore filée de la mer « le pavé se déroulait avec la rectitude d’une jetée, au milieu de l’embrun ».

• Il y a une insistance sur le froid « larges rafales (...) glacées » avec l’emploi métaphorique de l’expression « les lanières du vent ». L’omniprésence du vent accentue l’aspect lugubre du paysage. Ce sentiment est renforcé par la présence du champ lexical de l’obscurité « la nuit sans étoile d’une épaisseur et d’une obscurité d’encre » ; « il ne voyait même pas le sol noir » ; « aucune ombre » ; « les ténèbres ». Les circonstances climatiques renforcent l’impression d’un milieu hostile.
b. Le personnage
• La description du personnage crée le pathétique également. Il est pauvre ce qui est montré par ses vêtements « le coton aminci de sa veste », par le peu d’effets personnels « un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux » (qui lui sert de sac). Le personnage a froid et est sujet de verbes de sensation montrant l’inconfort « grelottant, gênait, saigner ».

• De plus, il est seul et comme écrasé par l’immensité qui l’entoure « seul dans cette immensité ». Il erre comme perdu, sans travail et sans gîte.
2. Une marche symbolique vers le monde des mineurs
a. La focalisation et l’espace

• Les deux premiers paragraphes adoptent un point de vue externe. Le dernier paragraphe adopte le point de vue d’Etienne, point de vue interne. Par le rétrécissement des points de vue, l’auteur traduit symboliquement le début de l’enfermement progressif du jeune homme.

•  L’espace se rétrécit également. La grande route évoquée au paragraphe 1 se transforme au troisième paragraphe en « chemin creux ». Cela évoque également l’impression de perte de liberté du jeune homme. De plus le chemin creux conduit vers la fosse ce qui donne la sensation d’une descente aux enfers.
b. Une vision infernale
• A cela s’ajoute dans le dernier paragraphe une prédominance d’éléments verticaux qui donne l’impression qu’Etienne est avalé par l’espace : « à sa droite une palissade », « quelque mur », « un talus d’herbe s’élevait », « un village aux toitures basses et uniformes », « un tas écrasé de construction d’où se dressait la silhouette d’une cheminée d’usine ».

• Le lecteur adopte donc le point de vue d’un étranger ce qui renforce l’impression d’étrangeté. L’omniprésence de l’obscurité connote une espèce de descente aux enfers du personnage. On note un mélange des conceptions chrétiennes et mythologiques de l’enfer. Le chemin creux « qui s’enfonce » appuie l’impression de descente aux enfers. Il évolue dans les ténèbres et même les lumières qu’il aperçoit ne sont pas chaleureuses. La fosse est donc associée aux enfers où lors de l’accident seront enterrés vivants des milliers de mineurs.
3. La dimension fantastique de l’extrait
a. Un sentiment d’étrange

• Le personnage n’est ni nommé, ni présenté : il reste anonyme. C’est un étranger. On ne sait d’où il vient et il n’y a aucune description physique ou morale. Les seuls éléments donnés génèrent chez le lecteur suppositions et interrogations.

• Le point de vue interne adopté dans le troisième paragraphe renforce l’étrangeté. En effet tout est décrit à travers son regard. Or il ne connaît pas le milieu qu’il découvre et fait partager au lecteur son sentiment de confusion. Il est à noter dans le troisième paragraphe des verbes et des expressions marquant une vision imprécise : « pignons confus, vision de village », « sans qu’il comprit », « vaguement », « apparition », « qu’on ne voyait point ».

• De plus le lieu est éclairé de manière curieuse : « les feux reparurent, près de lui, sans qu’il comprit davantage comment ils brûlaient si haut ». Les feux s’apparentent à des feux follets qui dans les croyances populaires sont des esprits maléfiques. La comparaison « pareils à des lunes fumeuses » renforce le sentiment d’un décor étrange.
b. La fosse : un monstre gigantesque
• La représentation de la fosse concourre également au fantastique. Son gigantisme fait penser à un monstre « une masse lourde », « se dressait la silhouette ». De plus elle est personnifiée : « masse lourde, respiration grasse et longue », « une seule voix montait ».

• La fosse semble dominer le village par le fait qu’elle vit et que le village a l’air sans vie : « rares lueurs », « cinq ou six lanternes tristes », « noyé de nuit et de fumée ». Le Voreux, nom de la fosse, renvoie au verbe « dévorer », la mine serait donc un Minotaure moderne qui réclamerait sa ration journalière d’hommes. Le personnage paraît en proie à une hallucination, la campagne devient un paysage de cauchemar.

Conclusion

Cet extrait propose une vision triste et pathétique où l’homme pauvre égaré s’oppose à la force démesurée d’un paysage inhumain et effrayant.
Pour ménager l’intérêt du lecteur, Zola crée une impression d’étrangeté par la description lacunaire du personnage, par le choix d’adopter son point de vue pour décrire la fosse. La description fantastique du paysage semble présager du destin d’Etienne, dès son arrivée. Car le rétrécissement progressif et la prédominance de la verticalité suggèrent la perte de liberté. L’aliénation progressive que va subir le personnage marque le dépassement du simple réalisme.

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