Les enjeux du tourisme en Afrique australe

L'Afrique australe est un pôle touristique dynamique grâce à ses ressources naturelles et paysagères et une offre touristique variée.

La région possède de nombreuses réserves naturelles et parcs nationaux, notamment en Afrique du Sud, en Namibie, au Botswana et au Zimbabwe. Parmi les plus vastes au monde, ils sont particulièrement attractifs pour un tourisme international basé notamment sur les safaris et la chasse aux « Big Five ».

Exemple
Le désert du Namib, les chutes Victoria, le delta de l'Okawongo ou le massif du Drakensberg sont autant de sites naturels admirables qui font la renommée touristique de la région.
Désert du Namib, au sud-ouest de la Namibie ǀ © iStock – Vera Shestak Vue aérienne du delta de l'Okavango, au Botswana ǀ © iStock – guenterguni

Le tourisme balnéaire est lui aussi en plein essor, en particulier au Mozambique, qui possède de long littoraux sableux et de nombreuses îles vierges. Les plages de Durban et du Cap sont quant à elles fréquentées avant tout par les touristes sud-africains.

Vue aérienne de Durban, en Afrique du Sud ǀ © iStock – michaeljung

L'Afrique du Sud concentre l'essentiel des flux avec ses métropoles attractives (Le Cap et Johannesburg) et elle développe aussi un tourisme mémoriel valorisant le patrimoine lié à l'apartheid. Ainsi, Robben Island, l'île où fut incarcéré Nelson Mandela, est un site touristique connu.

Le pays accueille régulièrement des événements internationaux qui lui offrent une grande visibilité comme la Coupe du Monde de football en 2010 ou la Conférence de Durban sur les changements climatiques en 2011.

L'insécurité, les problèmes sanitaires ou le manque d'équipement peuvent cependant faire obstacle au développement du tourisme dans la région.

S'il est encore modeste, le tourisme international en Afrique australe est en croissance constante, grâce notamment à l'ouverture de nouvelles lignes aériennes et l'obtention des visas facilitée. Il représente près de 3 % du marché mondial pour 21 millions de touristes internationaux accueillis en 2016.

Avec 10,5 millions de touristes en 2018, l'Afrique du Sud concentre les flux touristiques et se place au 2^e rang des pays africains pour l'accueil des touristes internationaux, derrière le Maroc.

Mieux pourvu en infrastructures que ses voisins, l’Afrique du Sud joue un rôle central dans l'organisation du tourisme régional, puisque la majorité des flux touristiques vers les autres pays d'Afrique australe transite par ses trois aéroports internationaux : Durban, Le Cap et Johannesburg, aéroport le plus fréquenté du continent.

Les touristes internationaux viennent en majorité des pays développés d'Amérique du Nord et de l'Europe, et de plus en plus, de Chine. Néanmoins, le nombre de touristes en provenance d'autres pays africains est en augmentation. L'Afrique du Sud, la Namibie et le Botswana sont les destinations les plus prisées. Le Mozambique est aussi en plein essor et attire un tourisme balnéaire de masse.

Les flux touristiques internes à l'Afrique australe concernent essentiellement les touristes sud-africains, qui font de plus en plus de courts séjours dans les grandes villes (city-break). Cependant, le tourisme en Afrique australe reste essentiellement le fait de voyageurs blancs aisés, malgré une certaine démocratisation qui le rend plus accessible à la classe moyenne africaine émergente.

Le tourisme international est un secteur clé pour la croissance économique de l'Afrique australe et il participe au développement de la région en contribuant à la création d'emplois et à l'aménagement d'infrastructures.

La préservation des milieux naturels devient une priorité dans la mesure où ils représentent le premier atout touristique de l'Afrique australe. Ainsi, l'écotourisme se développe et contribue à la croissance économique de la région. Les Peace Parks contribuent à la préservation du patrimoine naturel transfrontalier et encouragent les coopérations entre des pays qui étaient parfois en conflit par le passé.

Mais si le tourisme est un secteur important, en particulier pour les pays qui vivent de la rente touristique, ses effets sur le développement et l'environnement sont parfois controversés. Il peut générer d'importantes pollutions, et le tourisme de masse qui se développe par exemple sur les littoraux du Mozambique exerce une forte pression sur les milieux. La chasse aux « Big Five », particulièrement lucrative et réservée à une élite économique internationale, fait l'objet de nombreuses critiques. Le tourisme animalier peut aussi générer des inégalités et être facteur d'exclusion.