Les différentes manifestations de la puissance

Dans les années 1990, le géopolitologue américain Joseph Nye théorise deux conceptions de la puissance : le hard power (« puissance dure ») et le soft power (« puissance douce »).

Traditionnellement, on comprend la notion de « hard power » comme le fait qu’un État peut imposer sa volonté par sa force de frappe militaire.
Chaque État consacre une part de son budget aux dépenses militaires, qui est calculée en fonction de sa démographie (recettes fiscales), du dynamisme de son économie, de ses compétences technologiques mais aussi de sa volonté d’entretenir une armée conséquente.

Cependant, on peut qualifier de hard power la puissance économique et commerciale d’un État. On utilise parfois certains termes du champ lexical de la guerre pour désigner les pressions commerciales que se livrent des pays entre eux : « guerre commerciale », « cible », etc.
C'est un État ayant la force économique, commerciale et financière suffisante pour exercer une influence sur l’économie mondiale.

Cette influence peut se matérialiser de différentes manières :

• mise en place d’un embargo ;
• durcissement des barrières douanières (augmentation des taxes) ;
• politique de très bas prix à destination d’un pays, afin de supprimer la concurrence locale.

Le soft power comporte, entre autres, l’influence culturelle et l’image positive du pays à l’étranger. Il peut s'analyser avec les questions suivantes :

• Quelle est l’attractivité de sa culture, de son histoire ?

• Quelle est l’attractivité de ses idées ? Le pays jouit-il d’un prestige particulier ?

• Quelle est la diffusion de sa langue ?

Le géopolitologue américain Joseph Nye définit le soft power comme « l'habileté à séduire et à attirer » (1990).
Comme le hard power, le soft power reste un phénomène spatial. Le pays considéré est une puissance s’il parvient à s’imposer sur un territoire autre que le sien, à plus ou moins grande échelle.