Les contacts commerciaux et culturels entre les trois empires
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- Connaitre les points de contact entre les trois aires civilisationnelles au Moyen Âge.
- Comprendre la notion de syncrétisme.
- Au Moyen Âge, les contacts entre les grandes civilisations sont nombreux et variés en Méditerranée.
- Le bassin méditerranéen est un grand carrefour commercial entre Europe, Asie et Afrique.
- Les exemples de syncrétisme, d'influences réciproques et de tolérance ne doivent pas cacher les conflits incessants et les affrontements territoriaux et religieux qui les ont opposées.
Le commerce est florissant autour de la
Méditerranée. Jusqu’au XIe
siècle, il est aux mains des Byzantins et des
Arabes. Des routes terrestres relient aussi à la
Méditerranée, l’Europe du Nord, mais
aussi l’Inde et la Chine. La
Méditerranée constitue ainsi une
véritable plaque tournante du commerce
mondial.
À partir du XIIe siècle, les cités italiennes se développent et certaines deviennent de grandes puissances commerciales : Venise, Gênes et Pise. Leur rivalité est violente et débouche parfois sur des conflits militaires, mais ces cités italiennes imposent leur domination commerciale et organisent les échanges maritimes. Elles obtiennent aussi le droit de créer des comptoirs, c’est-à-dire des entrepôts commerciaux, avant tout avec l’Empire byzantin, mais aussi dans les ports musulmans.
Les marchandises orientales (épices, soie) sont très recherchées en Europe. Elles permettent aux marchands italiens de réaliser de larges bénéfices, ce dont témoigne l’architecture des riches bâtiments qu’ils font construire.
Palais Loredan, à Venise, exemple du style italo-byzantin du XIIe siècle ǀ © fotoVoyager – iStock
En Méditerranée, les échanges commerciaux et les expéditions militaires favorisent la rencontre des civilisations chrétiennes et musulmane.
Au contact de nombreuses civilisations, les musulmans s’imprègnent de nouvelles connaissances : ils héritent ainsi des mathématiques indiennes (« algèbre » est un mot d’origine arabe) et de la philosophie grecque en partie oubliée en Occident à l’époque. Par exemple, Aristote est traduit du grec en arabe et de l’arabe en latin. C’est ainsi que les Européens redécouvrent ce penseur de l’Antiquité grecque.
Les musulmans développent aussi la médecine. Le Canon de la médecine du médecin arabe Avicenne (980-1037) est entièrement traduit en latin par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187. Il sera utilisé jusqu’à la Renaissance, et même au-delà.
Ces contacts donnent parfois lieu à un véritable syncrétisme, c’est-à-dire à un profond mélange des cultures. Ainsi, la première carte du monde, réalisée à Bagdad, est l'œuvre d’un géographe andalou, Al-Idrisi. Il construit son planisphère grâce aux informations rapportées par des voyageurs de tous les pays.
Tolède, Tripoli, Antioche, l’Andalousie, la Sicile sont les lieux où les civilisations de la Méditerranée sont les plus mélangées. Les œuvres d’art réunissent les influences byzantines, arabes et occidentales. Les influences culturelles se traduisent dans l’architecture par un mélange entre art roman, art byzantin et art musulman.
En Sicile par exemple, de nombreuses églises latines sont ornées de décors d’inspiration arabe, byzantine et occidentale (par exemple, la cathédrale de Monreale ou la chapelle palatine de Palerme).
Chapelle palatine du Palais des Normands de Palerme. ǀ © worldwidephotoweb – iStock
On note une relative tolérance dans certaines régions, notamment en Sicile et la plupart du temps dans le monde arabo-musulman, où existe pour les minorités religieuses le statut de dhimmi.
En échange d’un impôt spécial, chrétiens et juifs sont ainsi tolérés dans le monde musulman. De leur côté, certains musulmans occupent des postes de trésoriers ou de conseillers dans les royaumes italiens. Le roi de Sicile Roger II parlait couramment l’arabe et écrivait même des poèmes dans cette langue.
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